Aussi invraisemblable que cela pourrait paraître, le Rwanda aurait enregistré 23.000 grossesses chez les adolescentes en 2021. Ces chiffres ahurissants mettent malheureusement en lumière la dépravation des mœurs et le manque d’éducation sexuelle
Le phénomène des grossesses précoces prend une proportion vertigineuse au Rwanda. Vingt-trois mille (23.000) adolescentes de moins de 18 ans sont tombées enceintes en 2021. Les chiffres ont été révélés le jeudi 17 février 2022 lors d’une réunion de différents dirigeants de la Province de l’Est pour discuter des problèmes qui affectent la société. Les problèmes signalés incluent les grossesses précoces, la malnutrition chez les enfants, la violence domestique, entre autres.
La Ministre du Genre et de la Promotion de la Famille, Professeure Bayisenge Jeannette, a révélé que 23.000 adolescentes sont tombées enceintes l’année dernière. « En 2019, nous avons enregistré plus de 23.000 adolescentes avec des grossesses précoces. Le nombre est descendu à 19.000 en 2020 et est remonté à 23.000 en 2021. Les chiffres sont presque équivalents à la population d’un secteur », a-t-elle déploré.
La Province de l’Est aurait le plus grand nombre avec 9188 mères adolescentes. Parmi celles-ci, 128 mères adolescentes avaient moins de 15 ans tandis que 2043 avaient moins de 17 ans. Les trois districts en tête avec les filles-mères en 2021 incluent Nyagatare avec 1799, Gatsibo avec 1574 et Kirehe avec 1365.
La Ministre Bayisenge a exhorté les dirigeants à intensifier leurs efforts contre les cas de viol et des grossesses précoces pour mettre fin à ce grave problème social et sanitaire au Rwanda. Dans le but de trouver une solution, la Ministre Bayisenge a déclaré que le gouvernement envisageait de publier la liste des personnes accusées de viol, d’avoir engrossé des mineures ou des adolescentes.
« En collaboration avec le ministère public, nous avons lancé une plateforme en ligne où les identifications des personnes reconnues coupables de viol sont publiées. Les identifications de ces personnes sont publiées avec les détails des crimes commis. Aujourd’hui, la plateforme présente la liste de plus de 320 personnes. Révélons leurs identifications et dénonçons leurs actes pour bannir complètement ce crime qui affecte la société», a-t-elle déclaré.
Le Gouverneur de la Province de l’Est, Emmanuel Gasana, a déclaré qu’il existe différents programmes conçus pour lutter contre le viol, comme une salle d’information électronique qui sera disponible au niveau de la Province, du District et du Secteur pour accélérer le partage d’informations sur les suspects. Le Gouverneur Emmanuel Gasana a également souligné la nécessité de mener des recherches pour établir les principales causes de de viol.
La grossesse chez les adolescentes présente un risque pour la santé de la mère et de l’enfant. Elle a également des conséquences sociales telles que la poursuite du cycle de la pauvreté et l’abandon précoce de l’école. (Fin)