34 militaires burundais sont détenus à la prison centrale de Ruyigi à l’Est du Burundi. Les concernés étaient postés dans le Nord-Kivu à l’Est de la RDC avant d’être arrêtés sur les ordres des responsables de l’armée burundaise en décembre 2023.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, ils ont refusé de combattre le M23 et sont entre autres poursuivis pour « insurrection ».
Les intéressés, qui appartiennent à des bataillons différents, ont été arrêtés sur ordre de l’état -major de l’armée burundaise le 9 décembre dernier, disent des témoins.
« Certains parmi eux ont été détenus au cachot de la police militaire à Bujumbura (ville commerciale). D’autres ont été conduits dans les cachots des camps militaires de Mujejuru (province de Bujumbura) et de Muzinda (province de Bubanza) dans l’ouest. Tous y ont séjourné durant plus d’un mois », racontent des sources proches du dossier.
À leur arrivée au Burundi ce 9 décembre 2023, il leur a été dépouillé de tout ce dont ils disposaient sur eux : les téléphones portables et de l’argent. « Quelques-uns ont été torturés », affirment nos sources.
Accusations
Selon des sources à la prison centrale de Ruyigi, les 34 militaires dont 3 sous-officiers, le reste étant constitué des hommes de rang, ont été entendus par des juges militaires. Ils s’étaient déplacés de Bujumbura où se trouve l’auditorat militaire pour Ruyigi.
« Ils devraient statuer sur leur maintien en détention ou non. Il leur a été signifié par après qu’ils sont poursuivis pour insurrection et refus de l’ordre de bataille », expliquent les sources contactées par SOS Médias Burundi.
Les concernés venaient de passer plus de 7 mois sur le territoire congolais. Ils ont refusé de s’engager aux côtés des FARDC (Forces Armées de la République démocratique du Congo).
Pour eux « cette opération est entourée d’une incompréhension totale, le gouvernement nous renie en cas de décès et c’est inacceptable de combattre sous l’uniforme d’une armée étrangère (uniforme des FARDC). Pire encore, pas d’ordre de mission ni de salaire supplémentaire pour cette tâche ».
« Tout nous paraît ambigu, même les soldats pris en otage, nos responsables les renient ».
En décembre dernier, le président burundais Évariste Ndayishimiye avait déclaré que c’est normal que les militaires burundais soient tués sur le territoire congolais et affirmé qu’il est aussi naturel que les indisciplinés soient emprisonnés s’ils refusent des ordres. (Fin)