«La malnutrition est un problème de santé publique à Butare. Elle touche de façon chronique près de la moitié de la population. Ici nous recevons mensuellement 20 à 30 enfants de moins de 5 ans qui souffrent de malnutrition sévère. Ils arrivent dans un très mauvais état de santé. Certains n'ont plus que la peau sur les os et d’autres des pieds gonflés voire tout le corps. Parmi ces enfants, 9 % meurent. Ce taux de mortalité est inquiétant, car, la norme selon l’Organisation mondiale de la santé est de 5 %,» a indiqué Célestin Rusanganua, nutritionniste à l’hôpital de Butare, dans une interview avec Syfia Grands Lacs.
«Les causes de cette malnutrition sont nombreuses. La pauvreté dans les campagnes de cette région en est la première. Les récoltes sont insuffisantes et à chaque période de soudure, entre deux récoltes, les cas d'enfants malnutris sont plus nombreux. Il y a aussi un problème de planning familial : les femmes ont trop d'enfants qu'elles n'arrivent pas à nourrir. Enfin, de nombreuses femmes sont ignorantes en matière nutritionnelle,» explique-t-il.
Pour éviter ou prévenir la malnutrition, Célestin Rusanganua dit qu’il est nécessaire que les enfants consomment des protéines qui assurent leur développement et favorisent la production des anticorps qui permettent à l’organisme de résister aux maladies.
Il conseille aux familles d'élever du petit bétail, principale source de protéines. Avoir quelques poules dont on donne les œufs à manger aux enfants, des lapins, des chèvres…
«À défaut de viande, elles peuvent associer des céréales et des légumineuses, comme les haricots ou le soja, qui apportent aussi des protéines. Elles peuvent aussi cultiver de petits potagers,» conseille-t-il. (Fin)