C’est donc avec un intérêt particulier que l’Afrique attendait le discours d’Obama à Accra au Ghana lors de sa première visite en Afrique. Nous vous laissons lire le résumé qu’en a fait Béchir Ben Yahmed, fondateur du magazine « Jeune Afrique l’Intelligent » et une des plumes les plus respectés en Afrique et nous vous montrerons le pourquoi du titre « Kagame-Obama : Convergence des points de vue »
Résumé du discours d’Accra :
« Le tribalisme, le népotisme, la corruption sont les ennemis du progrès : il vous faut les réduire.
Le colonialisme a été maléfique, sans aucun doute. Pas seulement parce qu’il a imposé au continent des frontières artificielles et des termes de l’échange inéquitables, mais aussi pour ce qu’il vous a infligé dans votre vie quotidienne.
Cessez, néanmoins, de penser que le colonialisme d’hier et l’Occident d’aujourd’hui sont les responsables de vos maux actuels, des obstacles que vous rencontrez.
Vous avez besoin d’institutions solides et stables, d’une bonne gouvernance : organiser des élections de temps à autre ne suffit pas, il faut des pouvoirs qui gouvernent par le consentement et non par la coercition.
Des élections çà et là ne font pas disparaître la tyrannie : on peut en tenir tout en continuant à réprimer et à appauvrir son peuple, à bafouer la loi et à s’enrichir.
Ceux qui font des coups d’État ou modifient les Constitutions pour rester au pouvoir vont à l’encontre du progrès. L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais de fortes institutions. [….]
Regardez les pays qui sont partis d’aussi bas que vous, il y a cinquante ans, et qui ont réussi de façon spectaculaire, tels Singapour et la Corée du Sud : ils se sont donné de bonnes infrastructures et ont investi dans l’éducation et dans la santé pour transformer la société. »
De ce résumé, nous, au « Grands Lacs Hebdo », nous en avons encore tiré un autre plus court. Vous apprécierez : « Vous africains cessez d’attribuer tous les maux au colonialisme. Appliquer les règles de bonnes gouvernance, les élections par ci et par là ne suffisent pas. Le respect de la constitution est primordial. Construisez des institutions fortes et stables. Les exemples à suivre sont là : il y a cinquante ans les pays tels Singapour et la Corée du Sud sont partis d’aussi bas que vous, actuellement ils comptent parmi les géants économiques ».
Lors de sa dernière visite aux Etats Unis au mois de juillet dernier le président Kagame a accordé une interview à la télévision CNN. Voici sa réponse sur le respect de la constitution et l’alternance au pouvoir : « Je pense que la constitution n’est pas là par accident, elle est là pour un but et je suis là pour servir ce but, je respecte notre constitution.
En fait, peut-être que je tiens également à laisser un cadeau à mon peuple, parce que la plupart des choses qui se passent aujourd’hui, c’est l’héritage que je veux laisser derrière moi, que l’on puisse quitter le pouvoir et le transmettre à d’autres personnes pour qu’elles dirigent le pays et que cela se produise dans un environnement stable, de sorte que cela devienne une règle et une culture […]. »
Obama apprécierait et quand l’on sait que Kagame prend pour modèle de développement économique le Singapour …