By André Gakwaya;
Kigali: L’Alliance Smart Africa a été créée pour une transformation numérique exigeant la maîtrise de la technologue, et cela peut se réaliser avec un partenaire clé qu’est le Secteur Privé, selon le Président Paul Kagame.
« La collaboration des Gouvernements et du Secteur Privé est un préalable pour avancer sur la voie de la transformation numérique du continent. L’on divise et l’on marginalise le continent africain pour diverses raisons. Mais il ne faut pas écouter cela. Il faut maintenir la protection des intérêts de nos populations. Il faut gérer de façon pertinente les infrastructures en ICT de notre continent », a-t-il indiqué.
Il a tenu ces propos lors de l’ouverture du Sommet Transform Africa pour l’année 2019, un Sommet auquel participent les présidents kenyan, Uhuru Kenyatta, et malien, Ibrahim Boubacar Keita(IBK), ainsi que le Secrétaire Général de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT).
Treize ministres des ICT issus des pays africains sont aussi présents. Ces pays sont : Angola, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’ivoire, Egypte, Ghana, Sénégal, South Africa, Guinée Conakry, Zambie, Togo et Rwanda.
Le Président de la BAD Adesina Akimwumi et l’ancien président de Smart Africa Hmadoun Touré, et Mme Vera Songwe de UNECA pour l’Afrique, participent aussi à cette conférence internationale qui a réuni plus de 4000 personnes, et qui a pour thème : « Renforcer l’Economie Numérique de l’Afrique ».
Le Président Kagame a rappelé que la transformation numérique ne signifie pas le rejet de la transformation traditionnelle des produits africains, surtout que l’Accord de la Zone de Libre Echange Continentale (ZLEC/CFTA) est déjà entré en vigueur.
« La technologie connecte le monde mieux qu’avant. L’on a maintenant l’accès au savoir grâce à l’internet à bande large. Nous sommes des innovateurs, des penseurs et des concepteurs. Nous avons notre propre produit et notre histoire à raconter », a-t-il fait remarquer.
Dans les discussions qui ont suivi, le Président Kagame a précisé que l’agenda numérique est un préalable pour la transformation. Mais il faut des ressources à investir pour atteindre le but, et libérer ainsi le potentiel même du Secteur Privé pour le bien des populations africaines. Il faut la collaboration entre le Gouvernement et le Secteur Privé. Le Gouvernement doit maximiser des ressources, investir aussi dans les infrastructures numériques, en sachant que les infrastructures électroniques sont l’épine dorsale pour le paramètre de la connectivité.
« Mais il faut investir dans ce qui est bon marché pour nos populations. Le cadre de réglementation est sensible ici. L’on doit penser là où l’on ira investir, voir aussi la manière dont on utilisera les ressources. L’on fera des efforts après l’identification des contraintes. Puis l’on avancera de manière voulue. L’on créera des emplois, même numériques, de différentes sortes. Mais il faut comprendre pourquoi l’on investit dans le numérique et pourquoi l’on doit avancer », a encore souligné le Président rwandais.
« Pour aller au Mali à partir du Rwanda, pourquoi le programme de vol doit passer par la Pologne par exemple ? Pourquoi quand on téléphone l’on doit passer par l’Europe et faire ainsi inspecter son message ? Pourquoi ne pas créer des points de connexion sur le continent ? Certes, il est clair que l’on a besoin ici de techniques, des ressources et de politiques. C’est la logique des choses. Tous ces détours mentionnés augmentent les coûts des ressources que nous devons penser à réduire », a encore noté le Président du Rwanda.
Pour le Président du Kenyan, Uhuru Kenyatta, le Kenya est leader dans le monde au regard de la transformation numérique. Parce que le Kenya a beaucoup investi dans la fibre optique grâce à l’appui de la Banque Mondiale et des autres organisations.
« Notre Peuple bénéficiera de cet investissement. Avant MPSA, 30 % de la population du Kenya était connecté. Apres le MPSA, ils sont 70 % à être connectés. Dans les cinq prochaines années, chaque coin reculé de notre pays sera connecté. Pour former notre jeunesse en numérique, nous avons changé des programmes, créer des mentors et des clubs. Nous avons distribué des ordinateurs et des labos. Les enfants s’habituent aux computers comme des outils qui font partie de leur vie. Il faut donc biser les barrières pour que la jeunesse profite pleinement de notre venir numérique », a dit le Président du Kenya.
Pour le Président Ibrahim Boubakar Keita (IBK) du Mali, son pays est maintenant la 3ème économie des pays de l’UMOA. Tout le monde comprend que le numérique est essentiel pour créer des conditions de sécurité filables, surtout que le Mali est confronté au terrorisme et à une rébellion au Nord.
« Je suis le champion africain de Arts et de la Culture. Le show que des jeunes rwandais viennent de présenter devant nous m’a interpelé. J’ai compris que l’avenir du Rwanda est ici à Kigali. C’est le coût de la connectivité, qui est cher pour un pays enclavé. Six millions de Maliens sont connectés à l’internet. Nous ouvrons le marché malien à tous pour qu’ils viennent y investir. Investir même du numérique y est rentable », a-t-il indiqué.
Il a souligné que les pays devraient créer leur propre « Silicone Valley » afin de renforcer les compétences des jeunes talents en innovation. (Fin)