Kigali: L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, aujourd’hui, la tenue demain mercredi, d’une réunion de son comité d’urgence sur l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC).
«Comme l’a annoncé hier le Directeur général de l’OMS sur l’éventualité de la tenue de ce Comité d’urgence prochainement, la réunion a été finalement convoquée par Dr Tedros au titre du Règlement sanitaire international (RSI) (2005) concernant la maladie à virus Ebola (MVE) en RDC. Elle aura lieu le mercredi 17 juillet 2019, de 12 heures à 17 heures (heure de Genève) », a déclaré Fadela Chaib, porte-parole de l’OMS.
Cette réunion intervient au moment où des informations de la presse font état du décès du premier cas de fièvre hémorragique Ebola enregistré à Goma, un malade décédé lors de son transfert à Butembo.
Interrogée sur les raisons de ce nouveau Comité d’urgence, la porte-parole de l’OMS a indiqué que ce dernier cas d’Ebola à Goma « n’est pas la seule raison de la convocation » de cette réunion.
«Bien sûr, tous les éléments qui arrivent sur la scène de la lutte contre Ebola sont importants y compris le premier cas à Goma », a-t-elle insisté tout en ajoutant que l’Agence onusienne entend apporter une réponse à l’épidémie « sur tous les plans».
Pour ces échanges qui se tiendront par vidéoconférence, une trentaine d’experts sont attendus et accompagnés par des représentants de Kinshasa et des pays limitrophes de la RDC. « A l’issue de cette réunion, le Comité fera des recommandations à Dr Tedro qui prendra la décision finale sur la déclaration ou pas de l’épidémie d’Ebola en une urgence mondiale », a souligné Mme Chaib sur le déroulé de cette rencontre.
Ça sera la 4ème réunion du comité d’urgence de l’OMS
Il s’agit de la quatrième réunion du comité d’urgence de l’OMS depuis le début de l’épidémie en août dernier. Lors de la dernière en juin, l’OMS avait jugé que l’épidémie en cours constituait une urgence sanitaire seulement pour la RDC et la région.
S’agissant de l’évolution de l’épidémie d’Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, le dernier rapport épidémiologique de la maladie publié hier lundi 15 juillet 2019 a fait état d’un cumul des cas de 2.501, dont 2.407 confirmés et 94 probables. Au total, il y a eu 1.668 décès (1.574 confirmés et 94 probables), 700 personnes guéries et 292 cas suspects en cours d’investigation.
Mais selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), cette épidémie touche «plus d’enfants que les précédentes ». « Au 7 juillet, il y avait eu 750 infections chez les enfants. Cela représente plus du tiers du total des cas, contre environ 20% lors des épidémies précédentes », a déclaré lors d’un point de presse ce mardi à Genève, la porte-parole de l’UNICEF, Marixie Mercado, qui est rentrée dimanche de la RDC après un séjour d’une dizaine de jours dans différentes localités des provinces du Nord-Kivu et d’Ituri, notamment à Goma, Beni, Butembo et Bunia.
Pour l’Agence onusienne, les jeunes enfants – ceux de moins de cinq ans, sont particulièrement touchés. Parmi les 750 cas chez les enfants, 40% concernaient des enfants de moins de cinq ans.
Dans ces conditions, la prévention doit donc être au cœur de la réponse globale à Ebola. «Les jeunes enfants sont plus à risque que les adultes – c’est pourquoi ils nécessitent une attention particulière », a indiqué la porte-parole de l’UNICEF.
L’aide de l’UNICEF aux enfants orphelins d’Ebola
Les enfants infectés par le virus Ebola ont par exemple besoin de soins médicaux spécifiques, les mêmes médicaments, mais à des doses différentes. Ils ont également besoin de zinc pour traiter la diarrhée, ainsi que de traitements contre les parasites intestinaux.
«Les enfants déjà mal nourris – ce qui est beaucoup trop courant en RD Congo – ont besoin d’un traitement avec une nourriture spécialement conçue pour les enfants», a-t-elle fait valoir.
Par ailleurs, les enfants séparés de leurs parents à cause du virus Ebola, ont besoin de soins attentionnés pendant que leurs parents suivent un traitement. De plus, les enfants orphelins à cause du virus Ebola ont besoin de soins et d’un soutien à long terme. Cela comprend la médiation avec les familles élargies qui refusent de les accueillir, mais aussi un soutien sanitaire et nutritionnel pour rester en bonne santé.
«Et, pour ceux qui en ont besoin, des frais de scolarité et toute autre aide matérielle pour permettre aux enfants de retourner à l’école, élément essentiel à leur bien-être général », a fait valoir Mme Mercado.
A noter que lors d’une réunion de haut niveau hier lundi à Genève, le Ministre de la Santé de la RDC avait déclaré que la dixième épidémie d’Ebola n’était pas une crise humanitaire, mais une crise de santé publique qui intervient dans un environnement caractérisé par des problèmes de développement et de carences du système de santé.
Selon Dr Oly Ilunga Kalenga, cette crise requiert donc une réponse technique de santé publique pour casser la chaine de transmission du virus en s’appuyant sur les acteurs du système de santé et ses partenaires traditionnels. (Fin)