Dans une interview accordée à la chaîne d’informations en continu, Sky News Arabia diffusée jeudi, M. Bourita a souligné la nécessité de revoir le traitement réservé à l’Iran afin de résoudre tous les aspects relatifs à la crise avec ce pays, y compris celui de son programme nucléaire.
Estimant que “l’Iran profite d’un double discours vacillant entre modération et fermeté”, le ministre a souligné “l’impératif de définir le problème du fait de la menace à la sécurité régionale et nationale arabe”, ajoutant qu'”on a confié à l’Iran un rôle disproportionné dans la région, et qu’on lui a fait comprendre qu’elle peut s’immiscer impunément dans toutes les questions”.
Le ministre a rappelé que le Maroc souffre lui-même de ces ingérences, ajoutant que les agissements de l’Iran à l’égard des pays de son voisinage s’étendent aussi à d’autres régions, y compris l’Afrique du nord.
S’arrêtant sur le multilatéralisme, M. Bourita a regretté que “certains portent aujourd’hui l’unilatéralisme en credo, alors que d’autres l’estiment une réponse à toutes les questions”, mettant en garde que l’action collective ne doit pas être une excuse pour retarder les solutions.
“L’action collective est nécessaire, mais ne doit pas être réduite aux tribunes et aux réunions”, a soutenu le ministre, ajoutant que “si l’Onu souhaite préserver sa place, elle se doit d’activer l’action collective et de se trouver une place parmi les parties discordantes au sujet de l’Iran, sous peine de perdre sa crédibilité”.
Sur un autre registre, M. Bourita a noté que “les questions débattues requièrent un travail collectif, et que les problématiques du changement climatique, du développement, du terrorisme et de la migration ne peuvent être résolues qu’à travers l’action collective”, estimant que “les discours devant l’Assemblée générale ont dévoilé la situation préoccupante dans laquelle se trouve la diplomatie multilatérale”.
S’attardant par ailleurs sur le processus de paix palestino-israélien, M. Bourita a fait observer que la question palestinienne traverse une période difficile en raison essentiellement des pratiques israéliennes “inacceptables”, ajoutant qu’Israël “tue toutes les graines de paix cultivées depuis des années, précipitant ainsi la région vers l’inconnu”.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a regretté, à cet égard, que “la réalité et les équilibres internationaux ont contribué à la négligence de cette question”.
M. Bourita s’est également attardé sur l’expérience soudanaise qu’il a qualifiée de “réussie” grâce “en premier lieu au peuple du Soudan qui a fait preuve de génie dans la gestion de ses aspirations au changement et dans la préservation de la stabilité du pays”, rappelant le rôle principal qu’a joué à cet effet la Commission de l’Union africaine.
Le ministre a fait remarquer, dans ce contexte, que le Maroc “soutient le processus engagé par le peuple soudanais”. (Fin)