Kigali: L’Office rwandais Investigation (RIB, Rwanda Investigation Bureau) a annoncé qu’au moins 55 cas d’idéologie du génocide ont été enregistrés au cours de la semaine nationale de commémoration du génocide des Tutsi en 1994.
La porte-parole de RIB, Marie-Michelle Umuhoza, a déclaré que 38 suspects ont été arrêtés jusqu’à présent alors que d’autres sont toujours en fuite. “Ils sont soupçonnés d’idéologie du génocide et d’autres crimes connexes, notamment la minimisation du génocide, la menace de survivants du génocide, la destruction des biens des survivants du génocide, entre autres”, a-t-elle déclaré.
La semaine qui a marqué la 26e commémoration du génocide s’est déroulée du 7 au 13 avril. Au début de la semaine, la police a donné les coordonnées que les gens pouvaient utiliser pour dénoncer les personnes impliquées dans la perpétuation de l’idéologie du génocide. Et le premier jour de la commémoration, quatre cas d’idéologie génocidaire ont été enregistrés dans les districts de Ruhango, Nyaruguru, Kirehe et Rutsiro.
John Bosco Kabera, porte-parole de la police, a déclaré que la majorité des cas ont été enregistrés dans la province du Sud. “Certaines personnes sont soupçonnées d’avoir détruit les récoltes des survivants du génocide telles que les bananes, endommageant leurs maisons tandis que d’autres ont prononcé des mots minimisant le génocide de 1994 contre les Tutsi”, a-t-il déclaré.
Des informations font également état d’une survivante du génocide qui a été violée dans le district de Ruhango, secteur de Kinihira. On raconte que la victime vit seule depuis le décès de son père survenu récemment. Dans le même district, 43 bananiers et autres cultures telles que les haricots, le soja appartenant aux survivants du génocide ont également été détruits.
Le président du collectif des association des rescapés «Ibuka», Jean Pierre Dusingizemungu, a déclaré que, dans l’ensemble, la période de commémoration s’est bien déroulée malgré ces incidents isolés. Il a appelé à une sanction appropriée contre ceux qui ont commis un crime d’idéologie génocidaire.
«La loi punissant l’idéologie du génocide est là pour punir ces personnes et elle reste en vigueur malgré le confinement en cours à cause du Covid-19. Nous félicitons les différentes institutions qui continuent de suivre ces suspects », a-t-il déclaré.
Jean Damascène Bizimana, le secrétaire exécutif de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG), s’est dit préoccupé par le fait que certaines personnes épousant l’idéologie du génocide soient encore jeunes.
«Par exemple, dans le district de Nyanza, une personne de 23 ans est soupçonnée d’idéologie du génocide. C’est un problème car certains sont même des gens instruits qui ont étudié à l’université », a-t-il dit, ajoutant que beaucoup sont endoctrinés dans leur famille. (Fin)