Dans son discours d’investiture, après avoir prêté serment pour un second mandat à la tête du Groupe de la Banque africaine de développement, le président Akinwumi Adesina a présenté sa vision d’ensemble et son ambition de consolider les succès enregistrés par l’institution depuis 2015, de parfaire son fonctionnement et d’exploiter les opportunités créées par la pandémie de COVID-19.
« La pandémie du nouveau coronavirus a tout changé à l’échelle mondiale, et elle a mis un frein sérieux à la croissance de l’Afrique. Maintenant, nous devons aider l’Afrique à se relever avec force, mais intelligemment, en prêtant une plus grande attention à la qualité de la croissance, en particulier dans les domaines de la santé, de la lutte contre le changement climatique et de l’environnement », a-t-il déclaré.
Le président Adesina a désigné quatre piliers stratégiques, « l’institution, les personnes, l’exécution et la durabilité », qui soutiendront les cinq objectifs fondamentaux, incluant l’amélioration de la qualité et des impacts, et le maintien de la viabilité financière.
Il a fait valoir que le nouveau cadre viendra compléter et renforcer les cinq grandes priorités de la Banque, les « High 5 » qui ont guidé sa mission depuis 2015, en adéquation avec les autres cadres de développement continentaux et mondiaux. « Le PNUD a confirmé que la mise en œuvre des cinq grandes priorités permettrait de réaliser 90 % des Objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine », a-t-il précisé.
« Nous nous appuierons sur les succès notables que nous avons obtenus dans le domaine de l’agriculture, en élargissant l’accès aux technologies afin que des dizaines de millions d’agriculteurs africains en bénéficient, et en aidant le continent à mettre en place des chaînes de valeur agricoles compétitives, a poursuivi le président Adesina. Nous valoriserons ce que nous produisons en Afrique et nous offrirons des opportunités créatives, relayées par une technologie de pointe, afin de promouvoir un engagement massif des jeunes dans l’agriculture et l’agroalimentaire. »
Le renforcement institutionnel de la Banque sera l’un des axes importants du programme : il devra permettre non seulement de répondre aux défis posés par la pandémie actuelle, mais aussi de la projeter vers un horizon à plus long terme afin d’aider l’Afrique à remplir ses objectifs de développement.
« À l’avenir, la Banque devra être plus agile et plus sélective, a-t-il affirmé. Elle devra reproduire à plus grande échelle ce qui fonctionne déjà et consolider sa propre capacité institutionnelle et humaine. Notre Banque doit miser sur sa propre viabilité financière à long terme pour accompagner une croissance de l’Afrique plus ambitieuse, plus profonde et plus rapide dans les années à venir. »
La Banque a réagi avec rapidité à la pandémie de COVID-19 et à la double crise économique et sanitaire, en mettant en place un mécanisme de réponse à hauteur de dix milliards de dollars américains pour offrir un soutien flexible et ciblé à ses pays membres. La pandémie a également mis en lumière la nécessité d’une focalisation plus stratégique sur les systèmes de santé africains.
« La Banque prêtera une attention accrue aux infrastructures de santé en Afrique, pour qu’elles offrent des services de qualité et sachent tirer parti d’un avantage comparatif dans ce domaine », a souligné le président Adesina.
Dans son discours d’entrée en fonction de 2015, le président Adesina avait dévoilé ses cinq priorités stratégiques de la Banque pour le continent appelées « High 5 » : éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie ; nourrir l’Afrique ; industrialiser l’Afrique ; intégrer l’Afrique ; améliorer la qualité de vie des populations en Afrique. Grâce à ces « High 5 », 18 millions d’Africains ont pu accéder à l’électricité, 60 millions à l’eau et 141 millions de personnes ont bénéficié de technologies agricoles pour améliorer leurs productions.
« Lorsque vous m’avez élu pour la première fois il y a cinq ans, je vous avais fait part de ma vision, a-t-il ajouté. Cinq ans plus tard, je veux la poursuivre et je veux que nous puissions collectivement tirer parti de nos acquis pour les cinq prochaines années. Mon ambition est de consolider le Groupe de la Banque africaine de développement, de le rendre plus fort et plus résilient, de le doter des capacités et du leadership nécessaires pour accroître la qualité de ses actions en faveur de la population africaine, sans compromettre sa solidité et sa pérennité financière». (Fin)