L’envoyée de l’ONU en RDC dénonce la multiplication des messages incitant à la haine

Des habitants de la région de Beni en RDC saluent le passage de soldats de la paix dans un véhicule blindé de transport de troupes de la MONUSCO.

La Représentante du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keita, a condamné mercredi la multiplication de messages incitant à la haine, la violence et l’hostilité entre communautés dans plusieurs provinces du pays.

« J’appelle les leaders de tous bords politiques et communautaires à s’abstenir d’utiliser un langage discriminatoire et provocateur sur la base d’affiliations ethniques qui pourrait conduire à davantage de divisions dans la société et, en fin de compte, à la violence », a déclaré Mme Keita, qui est également cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO).

Cette résurgence survient au moment où la République démocratique du Congo connaît une mobilisation exceptionnelle des forces de défense et de sécurité pour restaurer la paix et la sécurité dans l’est du pays, qui demande un effort de cohésion nationale, a noté la MONUSCO dans un communiqué de presse.

Ces appels à la haine sont particulièrement exacerbés dans le contexte des conflits à l’est de la RDC, sur fond d’affrontements entre groupes armés affiliés aux communautés dans les Hauts-Plateaux du Sud-Kivu, au Nord-Kivu et en Ituri, mais ils ont aussi été notés dans le Katanga, le Maï-Ndombe ou même à Kinshasa, la capitale du pays.

« L’incitation à la haine, la violence et l’hostilité est contraire au droit international et à la législation congolaise. Elle est un abus du droit à la liberté d’expression, qui est le fondement d’une société démocratique », a rappelé Bintou Keita. De tels actes représentent une menace à la paix, la sécurité et la cohésion nationale, et portent gravement atteinte au vivre ensemble.

Proposition de loi contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie

La MONUSCO a réaffirmé sa détermination à soutenir les efforts des autorités congolaises pour prévenir et lutter efficacement contre les messages incitatifs à la haine, à la violence et à l’hostilité entre communautés.

Elle encourage le parlement congolais à adopter la proposition de loi contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie en cours d’examen à l’Assemblée nationale et se tient prête à soutenir les juridictions congolaises pour engager des poursuites, conformément à la législation existante.(Fin)