Le gouvernement ougandais a expulsé 13 autres Rwandais après avoir passé illégalement des jours dans les centres de détention du pays. Les Rwandais dont cinq hommes, sept femmes et un enfant ont été largués à la frontière de Kagitumba dans le district de Nyagatare le mardi 10 août vers 15 heures.
A leur arrivée au Rwanda, ils ont été accueillis par les responsables du district de Nyagatare. Tous les expulsés ont été mis en quarantaine sauf un qui a été testé positif au coronavirus et emmené pour des soins médicaux.
Le maire du district de Nyagatare, Claudian David Mushabe, a déclaré que les déportés recevaient une aide d’urgence à leur arrivée. « Ils ont été maltraités et jetés à la frontière mais nous ne pouvons pas les envoyer à leurs familles sans effectuer des tests COVID-19. Nous les avons vérifiés et mis en quarantaine avant de rejoindre leurs familles. Nous les avons invités à se joindre à d’autres pour construire la nation », a-t-il déclaré.
Des Rwandais expulsés s’étaient rendus en Ouganda pour des raisons commerciales ou rendre visite à des parents, entre autres raisons, mais ils avaient été arrêtés par le Service des renseignements militaires ougandais (CMI, Chieftaincy of Military Intelligence) accusés d’être des espions.
L’Ouganda a expulsé plus de 50 Rwandais dans des circonstances similaires depuis le début de cette année. Les relations entre le Rwanda et l’Ouganda se sont détériorées depuis 2017.
Le Rwanda a exprimé ses inquiétudes concernant les Rwandais qui se rendent en Ouganda à des fins commerciales mais qui ont été enlevés, emprisonnés et torturés, accusés d’être des espions. Le Rwanda accuse également l’Ouganda d’héberger des dissidents menaçant la sécurité nationale.
En mars 2019, le gouvernement rwandais a officiellement conseillé à ses ressortissants de ne pas se rendre en Ouganda pour leur sécurité à la suite des témoignages de plus de 1000 Rwandais torturés et expulsés d’Ouganda.
En août 2019, le Président ougandais Yoweri Museveni et son homologue rwandais, Paul Kagame, ont signé un protocole d’accord « Accord de Luanda » dans le but de résoudre les conflits entre les deux pays.
Malgré les efforts déployés pour signer l’accord entre les deux chefs d’État en présence des médiateurs dont le président de l’Angola, Joao Lourenço, et Felix Tshisekedi de la RDC, la situation continue de s’aggraver alors que la CMI poursuit ses détentions arbitraires des Rwandais qui sont soumis à la torture dans ses locaux. (Fin)