By Manzi Bakuramutsa*
Selon les sources sûres, les huit Rwandais dont certains viennent de purger une peine ridicule pour avoir été le cerveau du génocide contre les Tutsi au Rwanda, et d’autres, pas moins génocidaires, avaient été acquittés faute des preuves suffisantes, vont quitter le Niger pour retourner à Arusha en Tanzanie, leur lieu de départ. Ils voulaient aller pavoiser dans les pays occidentaux qui ont accordé refuge à certains membres de leurs familles.
Acquittés ou libérés par le TPIR après avoir purgé leur peine, les huit poids lourds du régime génocidaire du Rwanda de 1994, devraient être reconduits à Arusha. C’est du moins ce qu’ordonne l’un des juges du Mécanisme de l’ONU.
«Une solution temporaire», souligne le magistrat. La Tanzanie où siège le Tribunal de l’ONU, devra de nouveau accueillir les huit Rwandais. Une «solution imparfaite» écrit le juge dans son ordonnance pour «un problème insoluble».
Génocidaires impénitents, prêts à reprendre la machette
Aucun génocide ne doit être pris à la légère. Surtout pas celui contre les Tutsi du Rwanda dont la particularité est le nombre de ses victimes, d’une durée très courte, pour un huitième des habitants du Rwanda exterminé, d’une cruauté indescriptible, et son inestimable ampleur, etc. Il est l’unique génocide noir commis par des noirs, accompli minutieusement contre les frères de sang, contre les amis, contre les voisins, commis par les chrétiens contre les autres chrétiens, commis sous le haut patronage du gouvernement, avec l’appui de puissances, chantres de droits de l’homme et de la démocratie, sans oublier la bénédiction des Eglises.
Il faut rappeler qu’aucun de ces génocidaires, n’a montré des regrets, à commencer par les huit, cantonnés à Niamey.
Non seulement il n’y a eu aucun regret, mais à travers leur progéniture et leurs disciples, profitant de l’hospitalité des pays qui les ont accueillis, ils ne cessent de monter des associations négationnistes et subversives, déguisées et cachées sous des appellations attrape-nigaud, qui font appel aux droits de l’homme et à la démocratie. Avec des objectifs qui font appel à un humanisme que le Rwanda des régimes génocidaires n’a jamais connu tout le long du siècle passé jusqu’en 1994.
Les huit «sans domicile fixe» de Niamey ne veulent pas rentrer au Rwanda
Comme Caïn de la Bible, meurtrier de son frère, les huit rwandais de Niamey, accusés du génocide contre les Tutsi, n’arrivent pas à trouver un pays d’accueil. Aucun pays n’ose introduire les loups dans la bergerie.
L’Eglise catholique, en France et au Royaume Uni commence d’en faire les frais, en protégeant ces génocidaires. Ainsi en France la Cathédrales de Nantes brûlée par un sacristain volontaire, Tandis que le curé Wenceslas Munyeshyaka, accusé de viol et du génocide, défendu âprement par l’Eglise de France et son évêque, sans tarder il s’est mis à défrayer la chronique, lorsqu’on découvrira que le curé vivait avec femme(s) et enfants. Tandis qu’en Angleterre, un autre protégé de la Sainte Eglise, s’est occupé pendant des années à détourner les deniers du culte pour jouer aux jeux de hasard. A moins qu’il n’envoyait une partie à ses parents aussi génocidaires, qui vivent en Hollande. Etc.
Protéger les génocidaires, c’est défendre l’indéfendable, et rendre impossible le «plus jamais ça»
Et pourquoi les huit « sans domicile fixe » de Niamey ne veulent pas retourner au Rwanda ? Il y a plusieurs raisons de cela.
Le principal motif est qu’ils ne veulent pas faire face à la justice rwandaise. Bien que ces rwandais aient été jugés ou acquittés par le Tribunal international qui avait ses priorités déterminées par son mandat et par la limite du temps mis à sa disposition. La Justice rwandaise peut légalement, les poursuivre pour d’autres faits et actes qui pourraient être soulevés par les victimes et survivants du génocide contre les Tutsi.
L’autre raison est que s’ils parviennent à résider aux pays de l’Occident, ils vont profiter des structures mises en place par leurs enfants et leurs disciples politiques, pour continuer à tirer des ficelles génocidaires, camouflées sous les emballages de la démocratie qu’ils prétendent défendre. Alors que la démocratie ne va pas de pair avec le génocide.
Malgré tout, ils sont toujours les bienvenus au Rwanda, la Mère-Patrie de nous tous dont le premier mot de la devise du pays est l’« UNITE ». Et le Rwanda actuel tient beaucoup à l’unité de tous les Rwandais. C’est le mot d’ordre !
L’erreur de l’Occident
La première erreur de l’Occident est de hiérarchiser les génocides. Qu’importe le nombre, la victime, ou l’aire géographique de son exécution, le génocide, cette abomination contre-nature, reste toujours le crime des crimes. Dans la vie de tous les jours, au niveau de la justice et de la lutte contre le négationnisme et le révisionnisme, etc, l’Occident, a tendance à relativiser, à minimiser, à négliger. En un mot, pour des raisons politiques, l’Occident fait des préférences entre les génocides. La conséquence de cette attitude, qui tende à favoriser un génocide, par rapport à un autre, est d’aboutir à la dévalorisation de tous les génocides et à donner raison aux génocidaires de tout bord.
Les génocidaires, les enfants des génocidaires, leurs associés politiques, leurs ASBL, ne devraient pas avoir pignon sur rue, dans aucun pays des droits l’homme. Ils ne devraient pas se faire une virginité et se blanchir en intégrant des partis politiques locaux, ou d’avoir une autorisation de monter des structures qui les permettent de continuer leur idéologie de haine et de division.
Certains pays arrivent à démasquer ces génocidaires, à les déchoir de la nationalité indûment acquise et à expulser « Caïn » hors du pays.
Il est important de rappeler que ces mêmes pays qui accueillent les génocidaires ont aussi donné refuge aux rescapés de ce même génocide. Voilà que leurs bourreaux, non seulement ont rattrapé les victimes dans leur retranchement, mais aussi ces génocidaires et leurs familles se présentent devant le monde extérieur comme des rescapés de cet horrible génocide dont ils sont les auteurs et les exécutants. Beaucoup les croient.
Les dieux sont tombés sur la tête ! (Fin).
*Manzi Bakuramutsa est un ancien fonctionnaire de l’ONU (FAO, PNUD) et ancien ambassadeur du Rwanda à l’ONU, Benelux, UE et Vatican