Rabat – Les participants à la 1ère réunion ministérielle des pays champions de la mise en œuvre du Pacte mondial sur les Migrations tenue, vendredi à Rabat, ont salué hautement le rôle de SM le Roi Mohammed VI en tant que Leader africain sur la migration et réitéré leur soutien total au Pacte Mondial sur les Migrations de Marrakech.
“Nous saluons hautement le rôle de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en tant que Leader africain sur la migration et Son engagement fort à travers l’Agenda Africain sur la Migration, une feuille de route avec une vision claire pour le Continent ainsi qu’à travers la création de l’Observatoire Africain des Migrations, basé à Rabat”, ont-ils soutenu dans la “Déclaration de Rabat” sanctionnant les travaux de cette réunion.
“Nous sommes réunis pour réitérer notre soutien total au Pacte Mondial sur les Migrations, et notre engagement à continuer à travailler ensemble pour une mise en œuvre réussie et solide”, ont-ils affirmé, se disant convaincus que “la coopération internationale et le partage des bonnes pratiques dans le domaine de la migration internationale dans toutes ses dimensions devraient être la norme, plutôt que l’exception”.
Adopté lors de la Conférence Intergouvernementale de Marrakech en décembre 2018, le Pacte représente une contribution majeure du multilatéralisme et un engagement collectif en faveur de l’amélioration de la coopération afin de relever les défis et de tirer parti des opportunités que présentent les migrations internationales et la mobilité humaine, grâce à un cadre de coopération global ancré dans sa vision et ses principes directeurs, ont-ils précisé.
“Au cœur des transitions émergentes et dans le contexte de la pandémie de Covid-19, la vision du Pacte doit être promue afin de faciliter et de reconnaître les avantages d’une migration sûre, ordonnée et régulière pour tous”, ont-ils insisté.
Rappelant que l’initiative des Pays Champions est un groupe ouvert d’États d’origine, de transit, de destination et de retour, engagés dans la mise en œuvre effective du Pacte, dans le but d’atteindre les objectifs de développement durable, ils ont appelé d’autres États à se joindre à cette initiative collective, afin d’élargir la plateforme des Champions représentant l’ensemble des réalités migratoires reflétées dans le Pacte.
Ils ont aussi salué le soutien continu du Réseau des Nations Unies sur les Migrations sous la forme de conseils et d’outils pratiques pour accélérer la mise en œuvre du Pacte, ainsi que ses efforts pour faciliter l’apprentissage collectif, promouvoir l’enrichissement mutuel des idées, diffuser les informations et permettre l’échange de bonnes pratiques.
La Déclaration de Rabat a salué le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du Pacte, un outil d’orientation pour les gouvernements, afin de mettre en place des lois et des politiques conformes aux engagements et aux principes directeurs du Pacte Mondial ainsi que “pour donner l’exemple en mettant en avant notre humanité commune pour garantir des migrations sûres, ordonnées et régulières et tenir la promesse du Pacte, conformément à sa vision et à ses principes directeurs”.
Les Participants ont pris acte avec satisfaction de l’organisation de multiples examens régionaux réussis de la mise en œuvre du Pacte, tout en se félicitant de leurs recommandations et de leurs résultats, alors que “nous nous tournons vers le premier Forum d’Examen des Migrations Internationales (IMRF), qui se tiendra à New York, du 17 au 20 mai 2022, avec une audition interactive multipartite le 16 mai”.
Ils ont indiqué que le premier IMRF représente “une rare opportunité de renforcer la pertinence et l’opportunité du Pacte Mondial, d’évaluer son impact à ce jour et de veiller à ce qu’il soit mis à profit pour équiper les sociétés face aux défis futurs”.
À cet égard, ils ont appelé les États et les autres parties prenantes à poursuivre leur leadership et leur engagement afin de garantir des partenariats complets et inclusifs, conformément aux approches pangouvernementale et pansociétale, qui représentent l’un des éléments clés de la réussite du IMRF.
Ils ont aussi réaffirmé leur volonté de s’engager de manière constructive pour élaborer une déclaration de progrès concise, proactive, fondée sur des données probantes et tournée vers l’avenir.
Rappelant le rôle vital du “Fonds Fiduciaire Multipartenaires pour les Migrations” en tant que mécanisme unique financier, au sein des Nations Unies, entièrement dédié au soutien de l’action collective sur les migrations et à la mise en œuvre du Pacte Mondial dans toutes ses dimensions, ils ont appelé à “un soutien accru et à l’élargissement de sa base de donateurs comme une démonstration claire de notre engagement collectif pour des migrations sûres, ordonnées et régulières”.
Reconnaissant le rôle clé du “Pôle du Réseau sur les Migrations” dans la promotion du partage des connaissances et des échanges entre pairs, ils ont encouragé les États à participer activement aux diverses initiatives proposées pour présenter des pratiques qui peuvent servir d’inspiration et à envisager la possibilité de préparer des rapports nationaux volontaires ou de mettre à jour les rapports existants.
“Les contributions positives des migrants et des migrations soutenant la croissance inclusive et le développement durable, ainsi que la coopération pour garantir des migrations sûres, ordonnées et régulières sont des éléments clés du Pacte mondial”, ont-ils enchaîné, ajoutant que ledit Pacte, fondé sur le droit international, appelle au plein respect des droits de l’homme et au traitement humain et à la protection des migrants, quel que soit leur statut migratoire, comme le prévoit fermement l’Agenda 2030.
Le Pacte appelle également à renforcer la coopération afin d’éliminer les facteurs structurels et les facteurs d’incitation défavorables qui provoquent la migration irrégulière et contraignent les personnes à quitter leur pays d’origine.
Notant que la pandémie de Covid-19 a eu un impact considérable sur les flux migratoires et la mobilité humaine dans le monde entier, les frontières fermées limitant les routes migratoires régulières et les voyages migratoires devenant de plus en plus dangereux, la Déclaration de Rabat a souligné que la pandémie a également entraîné des reculs sans précédent des acquis du développement et a exacerbé les vulnérabilités existantes ou en a créé de nouvelles pour certains migrants, notamment les femmes et les filles. “La pandémie a également montré le rôle joué par les travailleurs migrants dans les efforts de réponse liés au Covid”, ont-ils relevé.
Tout en soulignant l’importance de coordonner les efforts internationaux pour fournir protection, assistance et soutien aux migrants en situation de vulnérabilité, y compris les victimes de la traite des êtres humains, ils ont rappelé les responsabilités partagées des pays d’origine, de transit et de destination dans la promotion, la protection et le respect des droits de l’homme de tous les migrants, quel que soit leur statut migratoire.
Dans ce cadre, ils ont exprimé leur préoccupation face aux tendances mondiales de xénophobie, de racisme, d’intolérance, de stigmatisation et de discrimination dont sont victimes les migrants et leurs familles et appelé la communauté mondiale à promouvoir des récits équilibrés sur la migration afin de contribuer à contrecarrer ces tendances et à créer des sociétés inclusives.
D’autre part, la Déclaration de Rabat a précisé que la migration de main d’œuvre apporte de nombreux avantages aux migrants, aux communautés, aux employeurs, aux gouvernements et aux autres parties prenantes, dans les pays d’origine et de destination, insistant sur la nécessité de s’efforcer d’élargir et de diversifier les possibilités de migration sûre, ordonnée et régulière, conformément aux obligations juridiques internationales.
“Si des progrès significatifs ont été accomplis à ce jour, il faut redoubler d’efforts pour accélérer à la fois la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations et la réalisation de l’Agenda 2030, par le biais de la Décennie d’Action”, ont-ils soutenu, estimant que la migration devrait être intégrée comme une question transversale dans les cadres du développement durable.
Ils ont affirmé que la contribution positive des migrations devrait être exploitée pour faire avancer les progrès vers les ODD, notamment dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et des efforts de redressement post pandémie, qui “démontre à la fois l’importante contribution des migrants dans nos sociétés et les graves situations de vulnérabilité auxquelles nombre d’entre eux sont confrontés”.
“De nombreux travailleurs migrants ont perdu leur emploi et beaucoup d’autres sont confrontés à la triste réalité du retour forcé”, ont-ils fait observer, ajoutant que malgré cela, et défiant les prédictions, les envois de fonds sont restés résilients en tant que sources essentielles de soutien pour les familles et les communautés.
“Bien que les travailleurs migrants aient joué des rôles essentiels, notamment dans les secteurs de services de première ligne répondant à la pandémie, ils ont souvent été confrontés à des discriminations dans leur accès aux tests, aux traitements, aux vaccins et aux technologies de santé essentielles, notamment le manque d’accès aux informations dans une langue qu’ils comprennent, les coûts et les obstacles juridiques, administratifs et autres”, ont-ils explicité.
Ils ont ainsi insisté sur l’importance de soutenir les efforts visant à renforcer les capacités des États, qui accueillent les migrants de retour, à mettre en place des stratégies de réintégration durable, notamment dans le contexte de la pandémie.
La Déclaration de Rabat a lancé un appel aux États en vue de saisir l’occasion offerte par le prochain IMRF pour créer une dynamique mondiale en faveur de la mise en œuvre du Pacte mondial, afin de soutenir des migrations sûres, ordonnées et régulières, dans l’intérêt de tous.
“Enfin, nous, les ministres des États membres, agissant en tant que Pays Champions pour la mise en œuvre, le suivi et l’examen du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, nous engageons à défendre la Déclaration de Rabat dans nos interventions nationales lors du premier Forum d’Examen des Migrations Internationales (IMRF), qui se tiendra à New York, du 17 au 20 mai 2022”, conclut la Déclaration.