Les deux districts ciblés dans la Province de l’Est sont Kirehe et Bugesera, ainsi que trois districts, Nyamagabe, Nyaruguru et Nyanza, dans la Province du Sud. Les ménages les plus pauvres de ces districts ont été choisis selon une étude sur la vulnérabilité et l’insécurité alimentaire qui a été commanditée par le PAM.
« L’objectif était de donner ces vaches aux 50 écoles primaires les plus pauvres. Mais on s’est convenu qu’il était mieux de les octroyer aux ménages les plus pauvres qui ont des enfants fréquentant ces écoles et bénéficiant des repas donnés par le PAM », a indiqué Jan Delbaere, Représentant adjoint du PAM à Kigali.
Il a précisé que le montant octroyé est évalué à environ à $US 415 mille pour l’achat de 300 vaches. L’initiative s’inscrit dans le cadre du programme d’appui en alimentation aux enfants qui vont à l’école mis en place par le PAM. Il a ajouté que quelques petits fonds accompagnent le don de la vache et qu’ils sont destinés aux soins des animaux et aux activités de vulgarisation qu’exécutera RARDA au début.
De son côté, le Directeur Général de RARDA, Dr Rutagwenda Théogène, a souligné que ces trois cent vaches contribueront à combattre la malnutrition et à réduire la pauvreté et la famine dans le pays, en conformité avec le programme de la Stratégie de développement économique et de réduction de la pauvreté (EDPRS).
« Les critères de sélection des ménages bénéficiaires sont guidés par deux principes, à savoir l’octroi à des ménages qui ont besoin de ces vaches d’une part, et qui sont capables d’en prendre soin d’autre part », a-t-il fait remarquer.
Il a rappelé que des formations sont données aux ménages bénéficiaires avant et après l’octroi des vaches. Et qu’elles portent sur la manière d’élever et de nourrir une vache ; la façon d’entretenir l’étable ; le diagnostic des signes avant-coureurs de la maladie de la vache, etc. L’objectif visé est le bon entretien de ce bétail afin qu’il soit maintenu en bonne santé et donne le rendement escompté.
Des médicaments contre les tiques et des sels sont donnés à chaque éleveur, ainsi que des formations relatives à leur bonne utilisation. Un vétérinaire de RARDA chargé en particulier de faire le suivi de l’état de santé des vaches distribuées dans le cadre du Projet « Une Vache par Famille » ou Projet Girinka » est affecté à chaque secteur administratif du pays.
Ce vétérinaire rend visite aux éleveurs deux fois par semaine. Il fixe un rendez-vous avec eux pour leur montrer comment l’on fait le détiquetage des vaches. Il leur fait une démonstration sur le mélange des médicaments distribués.
Des médicaments antibiotiques sont aussi donnés à l’agent vétérinaire de RARDA qui les garde et ne les administre lui-même qu’en cas de nécessité. L’éleveur n’est pas autorisé de recevoir ces antibiotiques qui sont « du poison » pour celui qui n’a pas été formé pour leur utilisation.
RARDA a prévu aussi pour l’éleveur des semences de fourrage pour la vache croisée ou de race améliorée. Un programme spécifique a été mis en place pour l’entretien de ce genre de bétail. Au niveau de chaque district, RARDA dispose de son « Point Focal » vétérinaire en charge du suivi et des formations des éleveurs, et qui ramène au bureau de RARDA le rapport mensuel de ces réalisations.
RARDA fait le suivi de toutes les vaches qui sont octroyées par les différents partenaires, entre autres le PAM, le FARG (Fonds d’Assistance aux Rescapés du Génocide), le MINALOC (Ministère de l’Administration Locale), MIDMAR, etc.
Le Directeur Général de RARDA, Dr Rutagwenda, a rappelé que depuis que le Programme d’une « Vache par Famille » (ou Programme « Girinka ») a débuté en 2006 sous l’initiative du Président rwandais Paul Kagame, et depuis lors, 102 333 ménages pauvres ont reçu des vaches. La plupart ont été octroyées par des partenaires comme le PAM.
D’autres ont été fournies par le Gouvernement rwandais qui a distribué jusqu’à présent 26 000 vaches. Certains rwandais ont suivi cette expérience et contribué lors d’une collecté de fonds organisée par le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI). Ils ont donné 736 vaches pour soutenir l’initiative.
Toujours selon Dr Rutaganda, dans la Province de l’Est, la population a collecté 450 vaches pour faire avancer le programme. Sur recommandation de la 7ème Conférence du Dialogue National tenue à Kigali du 10 au 11 décembre 2009, des corrections ont été apportées dans le cadre de la redistribution des vaches qui avaient été données aux personnes ne les méritant pas.
« Dans ce cadre, 20 123 vaches ont été remises et redistribuées aux bénéficiaires de droit. Des stratégies ont été arrêtées pour éviter les erreurs du début », a-t-il expliqué.
La sélection des bénéficiaires des vaches commence au niveau de l’assemblée souveraine de la population du village « umudugudu » ou « Inteko y’abaturage k’umudugudu », qui siège et qui arrête objectivement les noms des plus pauvres. La liste est acheminée au niveau de la cellule, puis du secteur et du district, pour confirmation ou rectification.
Le vétérinaire de RARDA au niveau du district ou le « Point Focal » de RARDA, appuyé par son équipe, effectue une visite dans les ménages choisis au niveau du village pour vérifier que les familles ciblées sont celles qui méritent de recevoir des vaches.
« Quand les vaches sont amenées, elles sont attribuées à ces ménages dont la vulnérabilité a été confirmée », a poursuivi Dr Rutagwenda, qui s’avoue confiant dans les mesures qui ont été prises afin de maintenir équitable la distribution des vaches aux plus vulnérables sur l’ensemble du pays.
Le Projet « Girinka » aura donné 365 000 vaches en 2017 aux ménages les plus pauvres.
En 2017, juste au terme du présent mandat présidentiel de Paul Kagame, 36 5000 vaches auront été données aux ménages les plus pauvres, selon Dr Muhinda Otto Vianney, Coordinateur du Programme « Girinka » au sein de l’Office Rwandais de Développement des Ressources animales (RARDA).
« A la fin de 2010, nous sommes déjà presqu’à un tiers du processus d’octroi des vaches aux ménages les plus pauvres, puisque nous avons déjà distribuées 102.333 vaches aux ménages les plus vulnérables. Il nous faut continuer jusqu’au bout de nos buts», a-t-il indiqué, en précisant que c’est cela la vision même du programme.
Il a rappelé qu’il ne faut pas oublier que les vaches déjà distribuées sont entrain de produire. Et que le Gouvernement a mis en place des stratégies de valorisation du lait de ces vaches. Main l’on doit garder à l’esprit que deux objectifs étaient poursuivis quand le Président Kagame a initié le Projet « Girinka ».
Primo : Distribuer des vache pour que les enfants boivent du lait afin de combattre la malnutrition. Car, à cette période de 2006, 43% des enfants de moins de cinq ans avaient des problèmes de malnutrition sévère. Par extension, le lait devait nourrir toute la famille.
Secundo : Le stade numéro 2 du projet prévoit que le lait produit en grande quantité et qui surpasse la consommation familiale doit être vendu pour générer le revenu. Le Gouvernement finance dans ce cadre un programme de collecte de lait. Déjà une centaine de centres de collecte de lait ont été aménagés.
L’objectif visé en 2012 est de construire 247 centres de collecte de lait dans tout le pays pour que le paysan de n’importe quel secteur puisse vendre son surplus de lait.
« Ceci est entrain d’être fait parce que le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI) est entrain de mettre en place le programme PADBEL II d’une durée de 5 ans, et qui commence en 2011. L’étude est en cours maintenant », a confié Dr Muhinda.
PADBEL II construira des infrastructures de valorisation (ou de vente) du lait : mise en place des centres de collecte, renforcement des capacités des laiteries.
Construire deux laiteries à Rusizi et Mukamira en plus des quatre qui existent.
Exemple : La compagnie « Inyange » a fait son propre projet. Elle a rehaussé sa production jusqu’à 50 000 litres (cinquante mille) par jour. Les autres compagnies seront aussi renforcées.
L’on a deux projets de construction de laiterie qui sont très avancées, à savoir la Laiterie de Mukamira qui constitue un succès des producteurs de lait de Gishwati qui ont contribué à concurrence de 30% du capital de cette compagnie en donnant une vache comme part.
Ces 30% sont provenus des vaches que ces producteurs ont vendues au Programme « Girinka ». Et « Girinka » a versé les fonds sur le compte de ce projet. Maintenant l’on va commencer à construire la laiterie.
Une autre laiterie est en voie de construction dans le district Rusizi.
Elle est le fruit d’une collaboration entre le MINAGRI et une ONG dénommée BOTHAR qui distribue des vaches Sa section irlandaise a donné au Programme « Girinka » 714 vaches qui ont été distribuées aux écoles et aux ménages. Les bénéficiaires ont accepté de développer une industrie laitière dans les districts de Rusizi et Nyamasheke.
« Nous avons donc deux projets laitiers initiés par le Gouvernement, l’un à Rusizi, et l’autre à Mukamira, en plus des quatre qui existent déjà. Cela permettra aux gens de Rusizi et Nyamasheke de vendre leur lait. Les éleveurs de Gishwati, Rubavu et Rutsiro écouleront aussi leur lait au niveau de Mukamira », a fait remarquer le chargé du Programme « Girinka ».
Il a ajouté que la Laiterie de Nyagatare fonctionne, celle de Nyanza aussi. D’autres laiteries seront construites à Kirehe et Ngoma. Le Projet « Girinka » intéresse plusieurs partenaires, dont le PAM et autres, susceptibles, de lui fournir des vaches.
« Unit Club » a mobilisé cette année une centaine de vaches pour le district de Nyamagabe. L’Organisation Internationale de la Migration (OIM) a octroyé 750 vaches. Le Forum des Femmes Rwandaise Parlementaire a fourni presque cent vaches pour promouvoir le développement des femmes en milieu rural.
Ensuite, l’on a les projets du MINAGRI comme PAPSTA et KWAMP (Projet de Management de l’Eau dans le district de Kirehe) qui ont chacun une composante pour donner des vaches. Ils fourniront trois mille vaches en 2011. Le PAIRB (Projet d’Appui aux Infrastructures Rurales du Bugesera) aussi achètera à peu près mille cinq cents (1500) vaches en 2011.
La Programme « Girinka » a, au départ, quatre objectifs principaux, à savoir : fournir du lait pour combattre la malnutrition ; augmenter le revenu des familles pauvres ; utiliser le fumier organique pour augmenter la production agricole ; promouvoir la réconciliation inter-rwandaise parce que la famille pauvre qui a reçu une vache donne le premier veau à une famille suivante pauvre.
Les familles rwandaises deviennent soudées par des têtes de bétail dont elles ont bénéficié et qu’elles se donnent entre elles.
Les quatre objectifs ont été atteints à des niveaux différents. « Il n’y a plus de malnutrition dans certains endroits », souligne encore Dr Muhinda, pour continuer, persuasif :
« Le dernier objectif de réconciliation a connu un succès. La récente campagne présidentielle l’a démontré ».
Au niveau de l’augmentation du revenu, plus de 35% des familles qui ont reçu des vaches ont fait quelque chose de plus dans leur vie. Elles ont payé les frais d’affiliation aux mutuelles de santé, réfectionné une maison qui était vielle, acheté un terrain pour cultiver ou initié un commerce porteur.
Les Succès d’un programme modèle :
Témoignages des bénéficiaires
La section irlandaise de l’ONG BOTHAR a commencé à fournir des vaches frisonnes au Rwanda depuis 2006. Jusqu’à présent, 774 vaches ont été livrées à ce pays. Les familles pauvres ont reçu du lait de haute production de vaches. Maintenant, les agriculteurs sont satisfaits des ressources sur le revenu.
A partir des 774 génisses frisonnes fournies à ce pays, 212 génisses sont nées dans la première génération et ont été données à d’autres familles pauvres dans les différents districts du pays. Les familles bénéficiaires sont heureuses depuis que leurs enfants bénéficient du lait qui permet de réduire la malnutrition et le kwashiorkor.
Également 24 génisses qui sont nées lors de la deuxième génération des 212 vaches frisonnes de cette première génération ci-haut mentionnée, ont été attribuées à d’autres familles pauvres. Bref, 1010 familles ont bénéficié des vaches frisonnes de la section irlandaise de l’ONG BOTHAR.
La contribution de l’ONG BOTHAR aux familles rwandaises pauvres a amélioré leurs conditions de vie.
Mukeshimana Donatha réside dans le secteur de Muhazi, district de Rwamagana. Elle compte huit personnes, six enfants et les deux parents. Elle a reçu une vache frisonne alors qu’elle était très pauvre. Mais aujourd’hui, elle vit heureuse et en bonne santé.
La vache reçue a mis bas trois fois. Elle a donné d’abord deux génisses, puis un jeune taureau. La génisse aînée a été donnée à la famille d’un certain Emmanuel Bizimana du secteur Muhazi, pauvre aussi. Tandis que le jeune taureau a été vendu à 150 000 Frw (cent cinquante mille Frw ou l’équivalent de $US 254).
L’argent a servi à payer des frais de scolarité des enfants de la famille Mukeshimana. L’argent issu de la vente du lait a servi à rénover la maison de cette famille, soit 350 000 Frw (trois cent cinquante mille Frw).
Madame Mukeshimana a donc contribué à réduire la pauvreté et promouvoir l’unité dans la communauté.
La distribution de la première génisse à la famille pauvre de Bizimana a accru les relations entre les deux familles pauvres toutes bénéficiaires des dons de vaches. Depuis le don de la vache, les deux familles se rendent des visites et ont commencé à entretenir des liens soudés.
BOTHAR a contribué à l’amélioration du statut socio-économique des Rwandais
Un autre bénéficiaire de ces vaches de cette ONG irlandaise est Madame Madeleine. Elle a reçu le 23/12/2006 une vache a eu trois naissances consécutives et qui a donné deux génisses et un jeune taureau. La génisse a été octroyée à une autre famille pauvre pour réduire la pauvreté.
De la vente du lait, Madame Madaleine a réussi à obtenir de la banque un prêt de 1 200 000 Frw (Un million deux cent mille Frw, soit $US 2033,9. Ella a rénové sa maison et installé l’électricité et l’eau. Elle a même acheté un téléviseur. Elle a également réussi à nourrir de lait sa famille.
Madame Madeline a également contribué à relever la situation socio-économique de Josepha Ingabire en lui donnant une génisse frisonne qui a mis bas deux fois, une génisse et un taureau. Le jeune taureau a été vendu et l’argent a servi à rénover l’étable.
Le 13/12/2006, Abdul Matabaruka du secteur Mukarenge dans le district de Kayonza a reçu une génisse qui a eu trois naissances de trois génisses et d’un taureau. La production de lait par jour de cette vache est de 20 à 24 litres.
Une des génisses a été vendue à 300 000 Frw (trois cent mille Frw) et le jeune taureau à 150 000 Frw (Cent cinquante mille Frw). Ceci a été une source de revenu supplémentaire pour la famille afin de trouver des réponses aux défis de pauvreté qui l’assaillaient.
Les avantages pour Mutabaruka : Il a bénéficié d’une meilleure nutrition en lait consommé par les membres de sa famille et par les voisins. Cela a contribué à améliorer le niveau de vie grâce à la vente du surplus de lait produit.
La famille Mutabaruka a réussi à obtenir un prêt de deux millions Frw (2.000.000 Frw équivalent à $US 3389,8 dollars) qui lui a permis d’améliorer son niveau de vie. Il a réussi à mettre en place dans sa maison du biogaz qui fait fonctionner la cuisine et donne de l’éclairage. Il a payé les frais d’assurance médicale et d’éducation pour les enfants.
La famille Mutabaruka, comme ses voisins, utilise la bouse de vache qui confère aux sols une meilleure fertilité. C’est ainsi que sa plantation de bananes rapporte cinquante mille Frw (50 000 Frw qui valent $US 84,7) chaque mois, pendant que son champ de maïs fournit quarante mille Frw (40 000 Frw ou l’équivalent de $US 67,7) chaque saison culturale.
Les légumes et les fruits rapportent un revenu substantiel de trois cent mille Frw (300 000 Frw, soit $US 508,47).
Madame Marthe Mukakarisa est un autre bénéficiaire des vaches de la section irlandaise de l’ONG BOHAR.
En date du 10 juillet 2007, Madame Mukakarisa, une femme de quatre enfants du secteur Mayange, district de Bugesera, a reçu une vache frisonne de la section irlandaise de l’ONG BOTHAR. Elle a réussi à construire une maison de deux millions Frw sans un prêt de la banque, car elle était parvenue à épargner quarante mille Frw (40 000 Frw, soit $US 67,7) par mois provenant de la vente du lait.
Elle a également confirmé que, grâce à la vente de lait, la malnutrition, les frais d’assurance médicale et de scolarisation des enfants ne sont plus un problème pour sa famille. Mukakarisa a informé que la vache frisonne dont elle a bénéficié a eu trois naissances.
Durant la période de lactation, le revenu issu du lait atteint quatre cent quatre-vingt mille Frw (480.000 Frw, soit $US 813,5 dollars).