Azarias Ruberwa et l’Ambassadeur Oliver Schnakenberg qui s’engage pour un plaidoyer en faveur des tutsis congolais persécutés
L’Ambassadeur de l’Allemagne en République Démocratique du Congo(RDC), Oliver Schnakenberg, condamne la prolifération des discours incitatifs à la haine contre les Tutsi avec leurs dérives génocidaires.
Le diplomate allemand en poste à Kinshasa a haussé le ton après un entretien avec l’ancien Vice-président de la RDC Me Azarias Ruberwa qui est lui-même membre de la communauté Banyamulenge, Tutsi originaires de la Province congolaise du Sud-Kivu.
« Stop au discours de haine contre les rwandophones et à la chasse aux sorcières contre les rwandophones en RDC! J’ai assuré le Vice-Président Honoraire Ruberwa de mon soutien et de ma solidarité avec les Banyamulenge», indique l’Ambassadeur Oliver Schnakenberg sur son compte twitter.
Ces propos incitatifs à la haine et au génocide des Tutsi se sont amplifiés depuis la reprise fin 2021 des combats entre les FARDC (Forces Armées de la RDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans la province du Nord-Kivu.
Le M23 se bat principalement pour le retour dans leur pays de leurs proches qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, au Burundi, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis près de 30 ans. Ils ont fui le nettoyage et la purification ethniques dont ils sont victimes dans leur pays d’origine.
Depuis la résurgence du M23, un groupe armé constitué pour la plupart de Tutsis congolais, les locuteurs du Kinyarwanda et surtout les Tutsi sont confondus aux Rwandais qu’il faut « chasser du territoire de la RDC selon des messages relayés sur les réseaux sociaux ».
Les Tutsi sont pourchassés et brûlés vif, interpellés arbitrairement, tués violemment accusés à tort d’être des ennemis, des membres et/ou des complices du M23 à cause de leur faciès.
Des milliers de Tutsi sont d’ores et déjà sacrifiés sur l’autel de la haine. Ils sont livrés en holocause par le gouvernement congolais et ses organes étatiques avec un entraînement et un embrigadement très fort de la population qui rappelle le génoicide des Tutsi du Rwanda en 1994 qui avait fait plus d’un million de morts.
Les membres des forces loyalistes FARDC (Forces Armées de la RDC), de la PNC (Police Nationale du Congo) et des services spécialisés qui ont une morphologie tutsi sont interpellés et lunchés immédiatement.
La chasse à l’homme a pris une ampleur telle qu’on assiste à des actes de cannibalisme contre les Tutsi, d’autres ont été empalés, amputés des oreilles ou de leurs sexes.
Dans son communiqué du 30 novembre 2022, la conseillère Spéciale des Nations Unies en charge de la prévention du génocide, Mme Alice Wairimu Nderitu, a alerté la communauté internationale sur les signes avant-coureurs d’un génocide contre les Tutsi congolais.
Ces discours de haine suivis des violences génocidaires contre les Tutsi sont propagés par les responsables des partis politiques, les officiels, les membres de la société civile, les médias, les leaders locaux et même le clergé qui remettent en cause leur nationalité congolaise.
Le 26 mai 2022, le Commissaire provincial de la Police Nationale au Nord Kivu, Aba Van Ang, s’était adressé à la population en ces termes : “écoutez-moi bien, alertez les jeunes gens, les femmes et tous les autres, prenez les machettes et tout autre objet pouvant donner la mort, car la guerre doit être populaire et nous devons vaincre ces ennemis. Allez dire à vos amis de prendre les machettes et que la guerre soit populaire”.
Cet officier de la Police est toujours en poste et d’autres du même acabit sont même élevés au grade supérieur, promus dans les entreprises du portefeuille de l’Etat, dans la territoriale et ailleurs.
Le choix délibéré pour cet officier de la police congolaise de citer « les machettes » rappelle le langage du régime génocidaire rwandais de 1994, qui est à l’origine des FDLR qui combattent dans les rangs de l’armée congolaise contre le M23.
Les FDLR sont composés des ex-FAR/Interahamwe qui furent le fer de lance du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 considéré comme le plus rapide et le plus atroce de l’histoire.
Les FDLR cherchent à reconquérir le pouvoir au Rwanda et à parachever le génocide en utilisant comme base arrière la RDC qui les hébergent et les utilisent comme mercenaires depuis leur défaite en 1994.
Les rwandophones(Hutu, Tutsi, Twa) constituent 5 % de la population congolaise. Ils sont principalement dans les provinces du Nord et Sud Kivu depuis la nuit des temps. La constitution de la RDC leur reconnaît la nationalité, mais l’on continue de les considérer comme des étrangers. (Fin).