Azedine Kirenga (à droite) et ses collègues de classe.
Kicukiro: Le Centre Biomédical du Rwanda (RBC) a sensibilisé les 759 élèves, dont 203 filles et 556 garçons, tous de IPRC Kicukiro, à vaincre le Sida. C’était mercredi 10 Mai 2023 dans l’après-midi, après une autre séance la veille au marché de Gahanga.
Les moyens utilisés par RBC dans cette tournée demeurent un jeu de théâtre fort instructif et attractif, fait en public, ainsi que des messages par des cadres de RBC. Un concours public est organisé aussi sur les connaissances de lutte contre le Sida. Les gagnants reçoivent T-shirts, parapluies, chapeaux, jus, cahiers et stylos.
Christian Sentore, 21 ans, est en 6ème Section Construction. Il détient des connaissances générales pour faire face au Sida, à savoir la continence et la fidélité, utilisation du condom, éviter d’utiliser les mêmes instruments métalliques pour couper des ongles et des cheveux (rame de rasoir, ciseaux, coupe ongles, aiguilles, etc…). L’on ne doit pas utiliser la même aiguille pour injecter un médicament à différentes personnes.
Une maman infectée peut transmettre son virus à son enfant à la naissance. Raison pour laquelle les mamans infectées, enceintes ou allaitantes, sont mises sous les régimes des ARV pour ne pas transmettre le virus pendant la naissance ou lors de l’allaitement.
Sentore et ses collègues, notamment Azedine Kirenga, 18 ans, 6ème Road Construction, ont ces connaissances. Mais malheureusement, ils ignorent ou savent mal qu’en cas de viol ou des relations non protégées, l’on doit se rendre au Centre de Santé pour bénéficier d’un traitement approprié.
En cas de séropositivité, l’on est soumis au régime des ARV. Même si l’on est testé négatif, puisqu’on a été exposé à une infection éventuelle, l’on reçoit des médicaments à prendre en 29 jours. Puis l’on revient pour un test encore.
le Directeur de IPRC Kicukiro depuis 2011, Gahama Sibomana François
« La présence de RBC est jugée utile à l’IPRC Kicukiro, car, elle rehausse le niveau des jeunes pour faire face au VIH/SIDA », précise Sentore et Kirenga.
Sentore s’est fait tester négatif en 2022. Il est décidé à pratiquer la continence pour se consacrer à ses études et préparer son avenir.
« La prostitution est en hausse dans la capitale. Elle est visible le soir. Je ne connais pas les tarifs. Seuls sont informés ceux qui s’aventurent dans ces risques », confie-t-il.
Kirenga aussi veut terminer son école secondaire et poursuivre son université.
« Quand je déciderai de faire du sexe, je vais recourir au condom pour me protéger. Je connais des jeunes filles qui ont pour partenaires des hommes mariés qui leur offrent de l’argent et divers dons. Leurs relations ne sont pas protégées. C’est un grave risque pour la vie de beaucoup de gens se trouvant dans une telle chaîne. Ces hommes mariés trompent leurs épouses. Cette jeune fille expose aussi la vie de son petit chéri du même âge qui a des rapports sexuels avec elle. La prostitution, comme plus vieux métier du monde, est visible la nuit sur les routes de la capitale. La solution pour ce groupe est de porter le condom, après le test pour connaître son statut », fait remarquer Kirenga.
Pour le Directeur de IPRC Kicukiro depuis 2011, Gahama Sibomana François, son établissement est doté d’un club anti-Sida qui se tient chaque mercredi de l’après-midi.
« Tous nos élèves sont externes, sauf ceux de l’Université. Les parents s’occupent de nos élèves pour la circoncision ou les cas des ARV (que nous n’avons pas ici). Nous n’avons pas encore organisé des tests volontaires de dépistage du VIH/SIDA. Nos élèves ont des connaissances suffisantes grâce aux clubs anti-Sida toujours actifs et utiles dans notre école. Cela répond à notre objectif de protéger notre jeunesse », affirme le Directeur Gahama.
Les jeunes du marché au Centre de Gahanga dans le même district de Kicukiro ont émis le vœu de voir la mise en place d’un kiosque qui distribue des condoms sans interruption. Car, souvent, ces condoms font défaut et leur prix est élevé. Unanimement, la jeunesse de Gahanga recourt à des relations protégées. Elle a compris l’importance de mettre la vie au premier plan. (Fin)