Le Rwanda accueille depuis lundi 17 juillet 2023 la sixième Conférence internationale “Women Deliver (WD2023)” sur l’égalité des genres.
Une des invitées les plus remarquées est Angéline Ndayishimiye qui est la Première Dame du Burundi, un pays hier “ennemi”, rappelle le Collectif SOS Médias Burundi.
“Toute bonne cause requiert la mobilisation de tous les cœurs engagés! Le deuxième jour de la conférence WD2023, la Première Dame Jeannette Kagame a rencontré son homologue Burundaise! S.E Angeline Ndayishimiye, invitée à Kigali pour une discussion sur la réalisation de l’égalité des sexes, et l’importance de l’inclusion pour un développement durable.”, a tweeté le Bureau de la Première Dame du Rwanda Jeannette Kagame.
La conférence internationale qui touche notamment à la santé féminine, aux droits et au bien-être des filles et des femmes se tient depuis le lundi de cette semaine dans la capitale rwandaise Kigali.
Plus de 6.000 défenseurs de l’égalité des genres y participent. Parmi les invités d’honneur, des Présidents comme le Sénégalais, l’Ethiopienne et la présidente de la Hongrie ainsi que plusieurs Premières Dames de différents pays dont celle du Burundi, le pays jadis ennemi de la nation hôte de la conférence.
Selon SOS Médias Burundi, la Première Dame du Burundi Angeline Ndayishimiye a préféré passer par la frontière terrestre de Gasenyi-Nemba (Nord) pour venir au Rwanda.
Elle a été accueillie par la première conseillère du bureau de la Première Dame rwandaise, puis reçue par cette dernière à Kigali. Et les deux First Ladies ont échangé des cadeaux.
“Voir les deux premières dames des pays jadis ennemis échanger des cadeaux, c’est un bon tournant dans l’histoire des deux pays. Mais c’est incompréhensible aussi que c’est l’épouse du Président burundais qui commence à faire ce pas de géant avant son mari qui a jugé bon d’envoyer plusieurs délégations à Kigali avant lui”, commente un analyste burundais à Kigali avant d’espérer que “la hache de la guerre et le discours de haine entre les deux nouveaux reconvertis sont en tout cas enterrés”.
En février 2023, le Président rwandais Paul Kagame a rendu visite à son homologue burundais Evariste Ndayishimiye à Bujumbura (ville commerciale) en marge du 20ème sommet des Chefs d’Etat de l’EAC sur la crise en RDC.
“Le pied-retour est toujours attendu à Kigali”.
Les deux pays ont résolument opté pour l’approche de bon voisinage depuis 2020. Ceci, alors que le Rwanda accusait depuis la crise burundaise de 2015 son voisin du Sud d’héberger d’anciens génocidaires et rebelles rwandais des FDLR actifs en RDC voisine depuis la fin du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Les FDLR, qui comptent d’ex-génocidaires, restent la bête noire de Kigali.
Le Burundi reprochait en retour à son voisin du Nord d’héberger et entraîner des rebelles dans les camps hébergeant des dizaines de milliers de Burundais ordinaires ayant fui leur pays, depuis le début de la crise burundaise provoquée en 2015 par le troisième mandat contesté du feu le Président Pierre Nkurunziza.
Le Burundi accusait également son “cousin” du nord d’héberger des putschistes de mai 2015 recherché par la justice, et d’ingérence dans ses affaires internes.
Si le Rwanda n’a pas encore lâché ces “ennemis jurés et ardemment recherchés par la justice burundaise, la cloche n’est pas loin de sonner vu ces visites de hauts dignitaires des deux pays”.
Le Chef de la diplomatie burundaise a récemment déclaré que “Kigali ne pourra pas tenir longtemps sur l’épine sous son pied qui ne l’avantage en rien”. (Fin)