Vue du camp de Mugunga
Le Rwanda nie les accusations américaines et congolaises selon lesquelles ses forces auraient attaqué un camp de personnes déplacées dans l’est de la RDC, et a plutôt imputé l’attaque aux miliciens congolais Wazalendo et rwandais FDLR qui, selon lui, sont soutenues par l’armée congolaise.
“Les États-Unis condamnent fortement l’attaque d’aujourd’hui des positions des forces armées du Rwanda et du M23 sur le camp pour personnes déplacées de Mugunga. Cette attaque a causé la mort d’au moins 9 personnes et blessé au moins 33 autres, dont de nombreuses femmes et enfants”, a déclaré dans un communiqué vendredi le porte-parole du département d’État américain Matthew Miller.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a également accusé “l’armée rwandaise et ses partisans du M23” d’en être responsables dans un communiqué diffusé vendredi sur X.
Le gouvernement rwandais, -qui nie tout soutien au M23-, a réagi ce samedi 04 mai à cette accusation en la qualifiant de « ridicule » et d’«absurde» par l’entremise de sa porte-parole Yolande Makolo.
“Comment parvenez-vous à cette conclusion absurde ? Les RDF (Forces armées rwandaises), une armée professionnelle, n’attaqueraient jamais un camp de déplacés. Regardez les FDLR et Wazalendo sans foi ni loi, soutenus par les FARDC(Forces Armées de la RDC), pour ce genre d’atrocité”, a dit sur le réseau social X Yolande Makolo.
Les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) est une milice extrémiste hutu qui fut le fer de lance du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 et qui cherche à reconquérir le pouvoir au Rwanda depuis la RDC.
Tandis que les Wazalendo sont des miliciens congolais foncièrement opposés à la présence des Tutsi en RDC qu’ils accusent d’être des Rwandais.
L’armée congolaise utilise les FDLR et les Wazalendo comme supplétifs dans la guerre qui l’oppose aux rebelles du M23. Ces deniers disent se battre pour protéger les Tutsi congolais contre le génocide mené par les forces alliées au régime de Kinshasa et pour rapatrier les rescapés éparpillés en Ouganda, au Rwanda et ailleurs dans la région.
Une offensive menée depuis deux ans par les rebelles du M23 s’est rapprochée de la ville de Goma, dans l’est du Congo, ces derniers mois, incitant des milliers de personnes à chercher refuge dans la ville depuis les zones environnantes.
Le M23 a imputé à la coalition gouvernementale le bombardement de sites de personnes déplacées près de Goma qui a été condamné également par l’ONU et ses partenaires le HCR et l’UNICEF. (Fin)