L’UA alerte sur le risque de génocide en RDC et au Soudan

Adama Dieng et le président rwandais Paul Kagame, crédit photo : le compte X (Anciennement Twitter) de la présidence rwandaise

L’envoyé spécial de l’Union africaine pour la prévention du génocide et des atrocités de masse vient de conclure sa visite au Rwanda. 

Adama Dieng a saisi l’occasion pour alerter sur les indices qui laissent présager des crimes de génocide dans plusieurs pays africains dont la RDC et le Soudan. 

Adama Dieng qui effectue une tournée en Afrique de l’Est et en Afrique centrale a d’abord été reçu en audience par le président rwandais Paul Kagame.

Selon lui, l’Union africaine a fait quelques efforts pour répondre aux crises sur le continent, du moins si on la compare à sa prédécesseure, l’Organisation de l’unité africaine (OUA).

Cependant, Adama Dieng rappelle que si rien n’est fait, l’on pourra assister aux autres cas de génocide comme celui commis contre la minorité Tutsie au Rwanda en 1994.

« Aujourd’hui, dans le continent nous avons des foyers de tensions que nous avons le devoir impérieux de mettre un terme…», a insisté vigoureusement le diplomate sénégalais devant la presse après l’audience à la présidence rwandaise.

Pour lui, la réponse de l’UA à la crise actuelle dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan a été particulièrement une grande épreuve. 

Si la nomination d’un envoyé spécial pour la prévention du génocide et des atrocités de masse est un pas dans la bonne direction, elle n’est pas suffisante, a-t-il fait savoir.

« Ce qu’on voit aujourd’hui par exemple au Soudan avec des crimes extrêmement graves y compris le suicide de plus de 150 femmes tout simplement pour ne pas être violées,…. L’Est de la RDC qui est le théâtre des atrocités de masse et des crimes sans nom… devrait interpeller tout le monde», a-t-il dit.

« Nous n’avons pas le droit de garder le silence. Nous devons avant tout dénoncer ces atrocités et nous devons par la même occasion développer tous les moyens à notre disposition pour éviter le pire parce que même pendant que le génocide se perpétue, il y a encore un espace pour faire de la prévention. Et c’est ce message que je vais porter à travers ce continent », a déclaré Adama Dieng, au début de sa tournée, à Kigali au Rwanda.

Sur son agenda, il devra aussi se rendre dans ces pays en conflit.

La tournée régionale de M. Dieng intervient environ six mois après sa nomination par le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

Adama Dieng a en effet rappelé l’ultime objectif de sa nomination : «éviter une répétition de l’inaction observée lors du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda ».

M. Faki a fait d’ailleurs la même annonce en avril dernier à Kigali lors de la 30ème commémoration du génocide de 1994 contre les Tutsis au pays des mille collines.

Le juriste sénégalais est un ancien Secrétaire général adjoint des Nations-Unies et Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide, un poste qu’il a occupé de juillet 2012 à juillet 2020. [Avec SOS Médias Burundi.] (Fin)

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