«Il y a l’urgence de mettre en place un Consortium destiné à créer des financements innovants pour le climat en Afrique» -Dr Adama Ekberg Coulibaly

Dr Adama Ekberg Coulibaly, Economiste en en chef de UNECA Yaoundé

L’Economiste en chef de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) du Centre, Bureau sous-régional de Yaoundé, Dr Adama Ekberg Coulibaly (AC) a donné un entretien exclusif à André Gakwaya de l’Agence Rwandaise d’Information (ARI) pour souligner l’urgence de mettre en place un Consortium destiné à créer des financements innovants pour le climat en Afrique de l’Est et du Centre. Il entretient l’espoir de mettre en place ce Consortium en 2025. Lire son entretien.                         

AC – Je suis Adama Ekberg Coulibaly, économiste principal en charge de ce projet important que nous appelons « Consortium pour le suivi, l’évaluation et la valorisation de ce que nous appelons le capital naturel ». Consortium peut apparaître comme un gros mot. Autour de nous, je pense que tout le monde comprend mieux la notion de tontine. Ce sont ces caisses financières que nous organisons souvent dans les quartiers, les villages. C’est comme une association, un groupement. Donc la notion de consortium se comprend mieux quand on considère les bruits, le Boeing est avion américains qui a été conçu sous la forme d’un consortium. Le consortium est l’association de plusieurs entrepreneurs, travailleurs, fournisseurs des services ou industriels. Ce sont des travailleurs qui se mettent ensemble pour réaliser un projet commun. Le consortium dans le cadre du Bassin du Congo serait une entreprise, une organisation qui a des membres actionnaires. Quand on dit que quelqu’un est actionnaire dans une entreprise, c’est une personne qui a un intérêt. Il fait un apport en nature, ou en liquidité, il est un apporteur d’une part du capital de cette organisation.   Quand nous parlons de consortium, il faut penser à une entreprise, mais avec un capital. C’est un capital financier. On devient actionnaire de cette organisation ou association ou de cette tontine. Donc ça peut prendre plusieurs formes. Adapté au contexte de l’Afrique Centrale, nous pensons à une organisation de membres. Nous allons mettre en place la plus grande organisation des membres jamais conçue au monde. Nous avons aujourd’hui 1,400 milliards de personnes en Afrique, 16 % de la population mondiale. Ce sont ces 1,400 milliards de personnes qui peuvent être membres de ce consortium du capital humain. Quand vous voulez créer une entreprise qui va fonctionner, vous commencez d’abord par le capital que vous avez. Vous pouvez commencer avec 1 million, 10 millions, un milliard. Mais la leçon que nous tirons, c’est de commencer cette organisation avec ce que nous avons de plus cher, la nature. Ce sont les 300 millions ha de fortes, les vastes ressources dans nos océans. Le Bassin du Congo est un territoire, un patrimoine, près de 290 millions ha. L’Afrique Centrale, c’est aussi 60 % des ressources énergétiques du continent. Ce sont des actifs en termes financiers. C’est un capital naturel qu’on peut transformer ou convertir en capitaux productifs, c-à-d des choses sur lesquelles on peut s’appuyer pour produire des choses concrètes, des services, fabriquer des produits, s’ils sont vendus sur marché, ils peuvent générer de la richesse. Il faut comprendre la notion de consortium. C’est une organisation de membres. C’est comme si dans une région on met en place une tontine. Les membres de la tontine cotisent pour mettre en place le capital de la tontine. Le consortium fait en sorte que le capital naturel que nous avons dans le cadre du Bassin du Congo que j’ai mentionné, est notre capital de base que nous allons transformer à travers les bonnes pratiques de circularité en capitaux productifs. Nous appelons cette richesse un capital dormant. Ce sont nos forêts, nos plantations, nos ressources de pêches, d’élevage, nos minerais, c’est la somme de tout ceci qui fait le capital naturel dont nous disposons. Nous voulons partir de ce capital dormant pour le transformer en un capital qui peut être productif, travailler et générer de nouvelles ressources à travers des placements.  

Grands Invités à la Conférence ICSO de Yaoundé en Octobre 2024

ARI- Ce capital va produire trois cent trillions de $ qui seront gérés par une banque de Seychelles…, expliquez.

AC – Dans le contexte de la finance, si vous avez 1000 Frw CFA aujourd’hui, ou 100.000 Frw qui est un fonds dont vous disposez, lorsque vous placez cet argent dans une banque, cette épargne peut constituer déjà le commencement de votre capital. Lorsque vous ne le touchez pas, c’est un fonds de départ. Si vous ne le touchez pas, au bout d’un certain temps, 10 ans, 20 ans, ce capital commence à produire des intérêts. Au bout d’un certain temps, ce capital peut augmenter rien que par le fait naturel des intérêts annuels composés. Ce capital peut grossir. Et c’est la même chose. Vous pouvez partir de 100.000 FCFA placés en banque comme capital de départ. Il peut devenir après cinq ans, dix ans, un autre montant. Ce capital augmente avec des intérêts. Dans le cas maintenant du capital naturel, nous avons un capital de départ qui est notre patrimoine forestier, le patrimoine bleu au niveau de nos océans et rivières, tout ce patrimoine foncier que constituent nos sables du Sahel, nous avons l’avantage aussi d’avoir un plafond solaire qui génère une grande quantité de ressources énergétiques. Il faut regarder toutes ces ressources mises ensemble comme un capital. Chaque pays, région, sous-région dispose d’un capital naturel que nous appelons capital dormant. Tout simplement parce que ce ne sont pas des capitaux qui sont actuellement placés quelque part dans un marché, qui travaillent et génèrent des revenus qui peuvent être utilisés pour faire des placements par exemple au niveau des banques. Pour simplifier, le capital naturel (forestier, hydrique, minier) que nous avons, a une valeur. Ce sont ces valeurs que nous voulons mesurer, on peut y attacher après certification une certaine valeur. Lorsque nous allons mieux mesurer, valoriser ce que nous avons comme ressources naturelles, ce sont ces richesses que nous allons placer sur un marché. Et quand on les place sur un marché financier, ça permettra de générer des ressources dans le futur. C’est comme un placement. 

Les richesses que nous avons aujourd’hui comme capital naturel, nous pouvons les transposer pour que ces capitaux puissent générer des ressources financières pour aller dans le futur

Quand on parle aujourd’hui du marché de crédit Carbone, ce sont des plateformes, des espaces où on va vendre des titres, on acheter des titres. Mais des titres qui sont directement indexés sur le capital naturel que nous avons. On peut émettre des certificats, des titres pour lever des fonds sur les marchés de crédit Carbone par le seul fait du jeu de la finance. Donc, les richesses que nous avons aujourd’hui comme capital naturel, nous pouvons les transposer pour que ces capitaux puissent générer des ressources financières pour aller dans le futur. Si nous partons aujourd’hui seulement du fait qu’un espace forestier ou une zone forestière constitue déjà un capital de 100 millions, un milliard de $ quand vous les placez dans une banque, dans 10, 15, 20 ans, ces milliards vont s’amplifier, produire des intérêts. A la fin, nous aurons un capital qui sera 10, 20, 100 fois plus important que le capital de départ. C’est le jeu de la finance. Les règles de la finance permettront de partir de l’évaluation, de la valorisation d’un capital dont nous disposons, -j’ai dit que ce sont nos ressources naturelles-, contre lesquelles nous allons émettre des titres, des certificats qui seront vendus sur des marchés qu’on appelle des marchés à titre vert et qui vont nous permettre de lever des fonds. C’est pour aujourd’hui. Mais si nous plaçons ces fonds dans des placements bancaires, ou sur des marchés financiers, la valeur de ces ressources va se démultiplier pour devenir une richesse beaucoup plus importante dans le long terme. 

ARI- Revenons au marché Carbone. Nous avons une forêt d’un village qui séquestre des éléments toxiques ou Carbone qui sont dans l’air. Le foret purifie ainsi le climat. Peut-on quantifier sur les compteurs la quantité du Carbone séquestré ? En retour, l’on peut présenter cette quantité à une compagnie qui paye le service rendu. Est-ce cela le marché Carbone ? 

AC –  Laissez-moi vous expliquer d’abord le principe de fonctionnement de tout marché. Vous avez des acheteurs et des vendeurs. N’importe quel bien économique peut aujourd’hui faire l’objet de transaction. Il y a des gens qui veulent vendre ce bien et d’autres qui veulent l’acheter. Le vendeur rend un service en vendant un produit. En retour, il a un revenu transféré par l’acheteur. Il faut transposer cela sur ce qu’on appelle le marché Carbone. Nous avons aujourd’hui dans le monde entier des personnes qui polluent du fait de leur activité économique ou industrielle. Vous prenez les transporteurs par exemple, il faut l’activité de transport. Mais en faisant leur activité de transport, vous voyez les fumées qui sortent des tuyaux d’échappement. Ces fumées qui sortent contiennent du carbone. Ce sont ces carbones-là, ce sont des composantes moléculaires qui montent dans le ciel et lorsque ça cumule dans une certaine proportion, elles provoquent les réchauffements de climat, des élévations de température. Il y a tout ce que vous avez constaté aujourd’hui comme dérèglement climatique. Cela provient de l’activité humaine. Donc quand vous faites des fabrications industrielles, des services de transport, vous polluez donc, il y a des pollueurs et il y a aujourd’hui ceux qui font des services de capter ces carbones pour que ces carbones soient enlevés de l’air, pour purifier l’air et rendre l’air beaucoup plus respirable. 

Ouverture de la Conférence ICSO de Yaoundé en Octobre 2024.

RNA – Il y a un projet kényan qui prend ce carbone séquestré et le transforme en énergie…

AC – Aujourd’hui du fait de l’innovation de la technologie il y a plusieurs façons de polluer, c-à-d faire une activité qui va générer le carbone, ça veut dire quelque chose de nocif qui va rendre la respiration de l’air beaucoup plus difficile. Maintenant, lorsque vous avez une zone de forêt, elle a la capacité de capter le carbone qui se trouve dans l’air à travers un processus qu’on appelle la photosynthèse, et quand il capte, ce qu’on appelle la séquestration, ça permet de purifier l’air que nous trouvons un peu partout dans le ciel. C’est cette activité de purification qu’on appelle service écosystémique. Au moment où d’autres acteurs polluent l’atmosphère, il y a d ;’autres acteurs qui sont détenteurs de couvert forestier, qui ont 10 ha, 20 ha de forêts. Et bien ces forêts captent à travers la photosynthèse. Ça veut dire elles essayent de nettoyer les couches qui sont un peu partout autour de nous, c’est cette activité que nous appelons réparer ou bien même apurer la qualité de l’air. Ceux qui polluent à travers leur usine, atelier de fabrication, ont aujourd’hui l’obligation d’acheter ce qu’on appelle des certificats pour acheter ce qu’on appelle des titres, on les appelle souvent des titres verts, si ces titres sont émis dans le cadre des zones forestières, on les appelle des titres bleus, pour rémunérer ceux qui captent. Cette activité de capter le Carbone qui est dans l’air, ce service-là doit être rémunéré. Comme dans le cas du Bassin du Congo, vous avez 300 millions ou 500 millions d’hectares, ces forêts capturent le carbone qui se trouve dans l’air au niveau des espaces atmosphériques, c’est un service qu’il faut rémunérer. Pour le moment, les économies de l’Afrique Centrale rendent ce service au monde entier, c’est un service de portée planétaire, mais en contrepartie les économies de l’Afrique Centrale ne sont pas rémunérées pour ce service.  C’est ce qui a amené l’idée d’aller créer un marché, où ceux qui sont propriétaires des forêts comme les économies du Bassin du Congo. Ces économies peuvent émettre des titres, des certificats, vendre ces certificats à ceux sont entreprises pollueuses pour que lorsque ces entreprises pollueuses achètent les titres qui sont émis par ceux qui sont les détenteurs du capital naturel que constitue la forêt, il y a donc un mécanisme de compensation. Celui qui pollue achète les titres, et en contrepartie, la pollution qu’ils ont eu à faire, c’est un mécanisme pour rémunérer les services rendus par ceux qui sont propriétaires des capitaux naturels. C’est ce marché- là qui est aujourd’hui exponentiel en termes de développement, et que nos pays de l’Afrique Centrale doivent s’organiser pour mettre en place un Consortium qui permettra donc de développer un marché de crédit carbone où il y aura des transactions entre ceux qui sont pollueurs dans le monde entier, pas seulement au niveau de nos économies- parce que nous ne faisons pas de la pollution- nous polluons peut-être à hauteur de 4 % en terme de gaz, le plus connu c’est le CO2, le Carbonne. Mais pour ceux qui sont des entreprises pollueuses dans le monde entier comme en Europe, en Chine, une fois qu’on émet des certificats jaunes, bleus ou verts. Jaune lorsqu’on se trouve à voir comment tirer le meilleur profit du capital naturel que constitue le soleil, bleu lorsqu’on cherche à acheter des titres ou certificats qui sont achetés en contre partie du service rendu par le capital bleu que constitue les couverts des mers et souvent nous avons la partie verte qui constitue le couvert de nos forêts qui rendent le service de séquestrer, d’apurer l’air pollué dans les autres parties du monde. Donc, c’est un marché entre les acheteurs de titres qui sont émis, mais qui sont beaucoup plus surcotés comme je l’ai dit des pollueurs. Et ceux qui sont détenteurs des capitaux comme les forêts, les océans, les plafonds solaires que nous avons au-dessus de nous, c’est ce marché là qu’on appelle le marché de crédit Carbone. C’est une transaction, c’est pour rémunérer un service.

Le service dont je parle, c’est le service de nettoyage, d’apurer l’espace atmosphérique qui se retrouve au-dessus de nous.  Lorsque vous avez une forêt, -quelle que soit sa taille-, vous contribuez à ce service de réparation.

 C’est comme les billets de banque.  Les billets de banque sont un instrument. Si vous me donnez le bien que vous avez, ça peut être le cacao, la banane, en contrepartie de cela, je vous donne un billet d’une valeur de ce que vous me donnez. Ça serait la même chose. Ici nous sommes sur un marché de service. Le service dont je parle, c’est le service de nettoyage, d’apurer l’espace atmosphérique qui se retrouve au-dessus de nous.  Lorsque vous avez une forêt, -quelle que soit sa taille-, vous contribuez à ce service de réparation. Pourquoi on parle de réparation ? Parce que l’air a déjà été pollué par d’autres opérateurs économiques qui sont des industriels, de grands pollueurs dans le monde entier. Ce sont les pays comme la Chine, les Etats Unis, les zones comme l’Europe, qui sont déjà industrialisés.        

Donc leur activité industrielle ou de transport constitue des activités qui polluent l’atmosphère mondiale. Donc nos économies, en Afrique centrale et surtout dans le Bassin du Congo, nous avons l’avantage de disposer d’un certain nombre de capitaux qu’on appelle capitaux naturels, tout le monde reconnaît la forêt qui peut être un des capitaux naturels, tout le monde reconnaît les vastes territoires que nous avons sur les océans, qui bordent nos pays. Et bien ça fait partie de l’illustration de ce qu’on appelle un capital vert ou un capital bleu, dans certains cas un capital jaune lorsqu’on regarde la particularité des pays qui sont au niveau de la zone du Sahel et ce sont ce sont ces économies qui à travers le jeu de la régulation essayent de jouer ce rôle d’apurement.

ARI- Revenons à l’urgence de mettre en place le Consortium. Si nous, l’Afrique Centrale et de l’Est, nous ne travaillons pas, l’Amérique Latine risque de s’associer à l’Asie pour nous devancer, et nous risquons de perdre ce marché, qu’est-ce que cela signifie ?

AC –  Nous sommes dans une situation planétaire. Lorsque nous parlons aujourd’hui des problèmes climatiques, des menaces climatiques, ça concerne tout le monde. L’enjeu de ce marché dont nous parlons, il faut comprendre que le couvert forestier du monde est à 50 % est détenu par la zone de l’Amazonie, cad l’Amérique latine. Le couvert forestier. Pour vous donner une illustration concrète. Nous prenons le cas de la forêt comme un exemple de capital, de ressource naturelle à valoriser. Lorsque nous prenons le cas seulement du couvert mondial, couvert végétal, couvert de forêt, sur les 100 % du couvert forestier, nous avons 50 % qui se trouve dans la zone de l’Amazonie, nous avons environ 20 % qui se retrouve ici dans la zone de l’Afrique Centrale qu’on appelle le Bassin du Congo, 45 à 50 % environ dans la zone Amérique Latine ; environ 10, 20 % encore dans la zone de l’Asie. Le reste des forêts est réparti dans le monde. Donc il faut comprendre la comptabilité. Lorsque l’Amérique Latine se met dans la comptabilité de sa couverture forestière avec l’Asie, c’est 50 % + 20 %, ça fait 70 % déjà. Ils pèsent plus. Ils détiennent plus de forêts que nous, parce que nous en avons seulement 20 %. Nous sommes en train de dire comment nous assurer pour qu’on crée ce Consortium qui sera constitué de trois zones, trois bassins les plus grands au monde. Il est bon que nous prenions d’initiatives de créer une entreprise qui va réunir le capital de ces trois bassins.  Donc pour construire le Consortium, nous commençons par l’entreprise qui va organiser tout ceci.  Le Consortium n’est que l’entreprise ou l’organisation ou l’association qui va organiser le mécanisme qui permettra de mettre ensemble les couverts, la gestion de ces couverts mondiaux, -il y a les couverts constitués par nos capitaux naturels, c’est l’entreprise qui va être le mécanisme, le véhicule pour faciliter cela.

Il est bon que nous prenions l’initiative de créer le premier Consortium à base d’un capital vert qu’on appelle la forêt

Donc, lorsque nous parlons d’urgence, cela veut dire l’idée ou la décision de créer ce Consortium qui va être le plus grand Consortium au monde, qui va se constituer sur un capital, sur une ressource naturelle qui existe bien. Ça, c’est un capital qui concerne les trois régions. Mais il est urgent que l’initiative de commencer la mise en place de cette entreprise puisse être la région Afrique. Parce que si les autres régions, – c’est comme si vous voulez constituer une société-, si ceux qui détiennent 50 % du capital, – c’est l’Asie, et c’est l’Amérique Latine – se met avec l’Asie, ça veut dire que l’entreprise qu’on va créer, ils seront majoritaires dans le capital de l’entreprise. Ce qui veut dire que dans une entreprise, une zone ou une personne ou une région à la majorité du capital, ce sont eux qui vont prendre des décisions. Et ceux qui sont actionnaires minoritaires, eux ils sont obligés de suivre la décision de la majorité.  Et c’est là que nous proposons, – comme nous ne sommes pas pour ce qui est de la position de notre part minoritaire-, il est bon que nous prenions l’initiative de créer le premier Consortium à base d’un capital vert qu’on appelle la forêt. Et nous allons ensuite en deuxième étape demander à faire une alliance avec la zone de l’Amérique Latine à travers les forêts de l’Amazonie pour que, eux ils puissent s’ajouter au capital de l’entreprise que nous avons créée, pour constituer par exemple environ 68 % du capital de l’entreprise.  Et maintenant, le capital de l’entreprise peut être ouvert, élargi encore une fois en troisième étape pour que nous puissions amener les pays qui sont en Asie, c’est-à-dire le Vietnam, l’Indonésie, à aussi de venir souscrire au capital de l’organisation verte ou l’organisation que nous appelons Consortium.  Donc, la constitution du Consortium n’est pas le seul monopole des pays africains, ni des pays de l’Afrique Centrale. C’est seulement un conseil que nous donnons qu’il est urgent pour les pays de l’Afrique Centrale, pour les pays de l’Afrique, de se mettre ensemble par solidarité, de créer, d’être les premiers à créer ce Consortium que nous appelons Consortium du capital naturel. Donc, vous avez bien compris, le Consortium, c’est une entreprise, le Consortium c’est une organisation d’actionnaires, le capital naturel …

Le Consortium est une organisation que nous voulions mondiale. C’est-à-dire c’est comme une tontine. Si vous comprenez mieux la notion de tontine. C’est une tontine que nous voulons d’abord commencer par créer au niveau de la zone géographique du Bassin du Congo. C’est ce que j’appelle le Consortium du capital naturel du Bassin du Congo. Mais nous ne sommes pas les seuls à être détenteurs du capital naturel. Maintenant, si vous êtes propriétaires d’un bien, vous êtes par exemple propriétaire d’une zone où on produit du cacao, vous devez vous mettre avec tous ceux qui produisent du cacao dans le monde, pour que vous vous mettiez ensemble comme ce qui se fait dans le cas du pétrole, vous avez déjà entendu parler du cartel de l’OPEP qui est un cartel entre ceux qui sont producteurs du pétrole, ou ceux qui sont producteurs du cacao, c’est la même chose.

ARI- Pensez-vous avoir mis en place ce Consortium l’an prochain ?

AC –  Nous avons un an comme date butoir pour qu’une décision soit prise. On se donne un horizon d’une année pour que le Consortium soit prêt.  (Fin)

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