Le HCR appelle à maintenir protection et assistance pour les Congolais fuyant l’escalade du conflit  

Des familles fuyant la violence dans l’est de la RDC trouvent refuge dans une école de la province de Cibitoke au Burundi en février 2025. © HCR/Bernard Ntwari 

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a publié sa nouvelle position sur les retours dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), indiquant que les ressortissants congolais fuyant le conflit, ainsi que ceux qui se trouvent en dehors du pays et qui sont originaires de la zone concernée par le conflit, sont susceptibles d’avoir besoin d’une protection en tant que réfugiés en vertu des cadres juridiques internationaux et régionaux.

La situation se détériore en RDC tant sur le plan humanitaire que sécuritaire, avec des centaines de milliers de personnes déplacées dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Près de 80.000 personnes ont fui les affrontements armés pour se réfugier dans les pays voisins, dont plus de 61.000 sont arrivées au Burundi depuis janvier dernier.

D’importants mouvements de population se poursuivent à l’intérieur de ces provinces. Aujourd’hui, seules quelque 17.000 personnes se trouvent encore dans les sites de déplacés, les écoles et les églises autour de Goma, tandis que 414.000 autres ont été déplacées au cours des quatre dernières semaines, encouragées par les autorités de facto à retourner dans leurs villages d’origine.

Au moins 209.000 personnes de ces sites sont arrivées spontanément dans les territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru, où les services de base manquent pour faire face à cet afflux soudain de population.

L’est de la RDC est toujours le théâtre de l’une des pires crises humanitaires au monde. À proximité des lignes de front, les violences sexuelles et les violations des droits humains se poursuivent, tout comme le pillage et la destruction des habitations civiles et des commerces. Au cours des deux premières semaines de février, 895 viols, soit une moyenne de 60 par jour, ont été signalés aux acteurs humanitaires. Les restes explosifs de guerre représentent un danger pour les enfants et les agriculteurs. L’accès humanitaire aux personnes en déplacement a été entravé par des affrontements continus, laissant de nombreuses personnes vulnérables sans accès à une assistance vitale.

Compte tenu de l’insécurité généralisée dans ces provinces et les régions environnantes, un nombre encore plus important de personnes pourraient être amenées à franchir les frontières en quête de protection et d’assistance. Le HCR appelle les États à enregistrer tous les demandeurs d’asile en provenance de la RDC et à leur fournir des documents officiels. Les demandes d’asile doivent être traitées selon des procédures équitables, transparentes et efficaces, en recourant le cas échéant à une reconnaissance prima facie du statut de réfugié, conformément au droit international et régional des réfugiés et aux autres normes juridiques applicables.

Pour les ressortissants congolais se trouvant hors du pays et qui envisagent un retour volontaire dans l’est de la RDC, le HCR souligne l’importance d’une prise de décision éclairée. Les individus doivent avoir accès à des informations actualisées et détaillées sur la sécurité, la gouvernance et les moyens de subsistance dans leur lieu d’origine afin de pouvoir faire des choix éclairés concernant leur retour.

Il y a plus d’un million de réfugiés congolais à travers l’Afrique, principalement dans les pays voisins qui ont une longue tradition de protection et d’assistance. Nous les encourageons à continuer à respecter leurs obligations en vertu du droit des réfugiés ainsi que leur engagement humanitaire et appelons la communauté internationale à intensifier son soutien aux pays d’accueil pour qu’ils puissent fournir protection et assistance aux réfugiés de la RDC. (Fin)

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