Comme l’explique l’étude menée par la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) sur l’histoire du génocide contre les Tutsi dans l’ancienne préfecture de Cyangugu, à la fin de 1963 et au début de 1964, il y a eu des massacres à grande échelle commis contre les Tutsi dans la préfecture de Cyangugu.
Dans le but de rationaliser ce complot pervers, une clique qui a planifié et coordonné les massacres a été créée. Le Dr Jean-Damascène Bizimana explique que la clique était composée d’Otto Rusingizandekwe qui était ministre des Travaux publics et de l’Énergie, originaire de Ruhengeri qui a été envoyé à Cyangugu par le président Grégoire Kayibanda pour superviser les assassinats des Tutsi à Cyangugu.
La clique comprenait également Pascal Ngirabatware, alors préfet de Cyangugu connu sous le nom de «Gahini», originaire de Hanika dans l’ancienne commune de Gatare, actuellement dans le district de Nyamasheke. Elle comprenait également Aloys Nsekalije, commandant de l’armée dans la préfecture de Cyangugu, Alphonse Bariyanga, commandant de la police dans la préfecture de Cyangugu et Bernard Uhagaze, bourgoumestre de la commune de Mururu. Parmi les autres membres de la clique figuraient Wenceslas Kanyabacuzi, bourgoumestre de la commune de Shagasha, Christophe Ndiragiye, bourgoumestre de la commune de Nyakabuye et Damien Bongwanubusa alias Rumiruwaka, auditeur dans le parti PARMEHUTU originaire de la commune de Nyakabuye. Damien Bongwanubusa était un militaire, et par la suite un fort partisan du PARMEHUTU qui avait un fusil partout où il allait.
En 1963, Bongwanubusa Damien était connu comme le «commissaire régional extraordinaire» du PARMEHUTU dans la préfecture de Cyangugu. Avec Mbonyukongira Pierre qui était un fort «propagandiste» pour PARMEHUTU à Nyakabuye, ils ont tué plusieurs Tutsi sur la colline de Kajojwe à Nyakabuye et ont jeté leurs corps dans la rivière Rubyiro. Il y a aussi d’autres Tutsi tués à Mashyuza et leurs corps ont été jetés dans les sources chaudes. Damien Bongwanubusa est devenu le beau-père du ministre André Ntagerura, originaire de l’ancienne commune de Karengera.
Les massacres commis contre les Tutsi à la fin de 1963 et au début de 1964 dans l’ancienne préfecture de Cyangugu ont été qualifiés de «trouble». Au cours de cette période, des actes de violence et des massacres contre les Tutsi ont été commis par l’État, prétendument en raison des attaques menées par les Inyenzi à Bugarama et Bweyeye. (Fin)