L’Association rwandaise pour la Défense du Consommateur, ADECOR en sigle, s’est engagée à renforcer les coopératives productrices de légumes afin qu’elles soient à la base d’une bonne nutrition dans un contexte de hausse des prix des denrées alimentaires suite à la COVID-19 et à la guerre en Ukraine, selon le Directeur de ADECOR, Damien Ndizeye.
«ADECOR œuvre dans cette mission avec RIKOLTO International SON, grâce au soutien financier de la Direction Générale de la Coopération Belge au Développement et de l’Aide Humanitaire (DGD). En fait, ADECOR est avec Kilimo Trust Rwanda et ils mettent en œuvre un projet de cinq ans (2022-2026) « Good Food for Cities – GF4Cs » dans le district de Rubavu, avec possibilité d’extension à d’autres villes», a-t-il indiqué.
Il ajoute que face à cette hausse inhabituelle généralisée de tous les produits alimentaires et des boissons sur l’ensemble des marchés, l’on est dans une situation qui entrave la réalisation des ODD (Objectifs des Développement Durables), qui réduit les calories que consomme l’individu, et qui entrave la bonne nutrition.
« Le programme national des 1000 jours de l’enfant depuis la conception jusqu’à l’âge de deux ans en souffre aussi. Il en résulte un impact négatif sur la nutrition et la croissance de l’enfant, avec les conséquences négatives que l’on connaît sur le rendement à l’âge adulte. Cette situation entrave aussi l’habitat urbain, par une carence des aliments de base et d’autres produits de première nécessité. Les capacités des villes s’avèrent ainsi minées », poursuit le Directeur de l’ACORD.
Au Rwanda comme dans d’autres pays de l’Est, les villes ont un rôle stratégique à jouer dans le développement de systèmes alimentaires durables et la promotion d’une alimentation saine, mais les systèmes alimentaires actuels sont mis au défi de fournir un accès permanent et fiable à une alimentation adéquate, sûre, locale, diversifiée, équitable, saine, avec des aliments nutritifs pour tous.
La tâche de nourrir les villes est confrontée à de multiples contraintes posées, entre autres, par une distribution et un accès déséquilibré, la dégradation de l’environnement, la rareté des ressources et le changement climatique, les modes de production et de consommation non durables, les pertes et le gaspillage alimentaires.
La faim et la malnutrition sous ses diverses formes existent dans toutes les villes, pesant lourdement sur la santé et le bien-être individuels, et générant ainsi des coûts sociaux et économiques majeurs aux niveaux des ménages, des communautés, des municipalités et du pays.
De nombreux ménages à faible pouvoir d’achat dépendent du secteur alimentaire informel pour leurs moyens de subsistance et pour avoir accès à des repas bon marché, dangereux et souvent moins nutritifs.
Malgré le rôle du secteur alimentaire informel, celui-ci est souvent ignoré, mal réglementé ou victime de harcèlement. Les infrastructures essentielles du système alimentaire, y compris les marchés, le stockage, la réfrigération, la transformation, l’hygiène et l’assainissement, sont largement inadéquates pour les villes en croissance et l’évolution de la demande alimentaire.
Bon nombre de ces infrastructures sont vulnérables aux inondations, aux ondes de tempête, aux maladies zoonotiques et à d’autres chocs liés à la sécurité alimentaire. La plupart nécessitent une expansion, une mise à niveau et une modernisation.
L’ambition du programme GF4Cs est de catalyser l’action collective des acteurs du système alimentaire local (autorités locales, détaillants et distributeurs alimentaires, producteurs, citoyens, experts, institutions financières, citoyens et organisations de la société civile) pour rendre les environnements alimentaires urbains et les chaînes d’approvisionnement alimentaire plus propices à une alimentation saine, durable et nutritive pour tous les citoyens dans le cadre de systèmes alimentaires urbains résilients et inclusifs.
ADECOR propose des voies de solutions :
Dans ce contexte, ADECOR demande une réforme des politiques du secteur de l’agri-élevage. Elle propose de mettre l’accent sur des cultures locales comme les patates douces enrichies, le manioc ; d’avoir des fermiers professionnels dotés de capacités d’aider le pays à avoir une production suffisante ; de produire et d’utiliser des intrants organiques.
ADECOR préconise la révision du « Programme Nkunganire » ou Intrants Subventionnés par l’Etat », en renforçant les intrants organiques apprêtés par des agriculteurs nationaux. Ainsi, l’on pourra augmenter la production et protéger l’environnement. Car, parmi les facteurs qui réduisent la production figurent la dégradation du sol et le manque d’appui à la régénération du sol par l’augmentation des intrants organiques.
ADECOR propose d’avoir une vision pour avoir beaucoup de commerçants, notamment réduire les taxes et le nombre de conditions exigées pour initier le commerce. Cette initiative a pour effet d’augmenter le nombre de personnes qui se lancent dans le business et qui sont convaincus de payer l’impôt, au lieu d’avoir en place des commerçants handicapés par beaucoup de défis, dont la taxe élevée.
ADECOR juge bon de créer de nouvelles façons de contrôler les prix. Chaque hausse doit être autorisée, car beaucoup de commerçants ont augmenté les prix parce c’était le cas ailleurs dans d’autres pays.
ADECOR demande de créer aussi d’autres faucons durables et contrôlées de diffuser l’information sur les prix. Le commerçant peut alors pratiquer un commerce qui n’entrave pas l’acheteur. L’on doit garder à l’esprit qu’un commerce développé dans le pays peut faire face à la hausse des prix et à la malnutrition.
L’autre volet important est de réformer les programmes qui aident le Secteur Privé, notamment les agriculteurs qui doivent être appuyés pour avoir une base. Car, ce sont eux le fondement durable pour faire face à la hausse des prix des aliments. Il faut leur donner les capacités de connaître une expansion, de s’élargir, afin qu’ils donnent des réponses qui mettent en place une plus grande récolte de qualité. L’acheteur peut avoir plus de choix, et tout ce dont il a besoin sans attendre ce qui doit être importé de loin.
Pour revenir encore une fois au Projet GF4Cs, rappelons que le résultat attendu est d’avoir des pratiques de production, de distribution et de consommation alimentaires qui garantissent que les environnements alimentaires urbains et les chaînes d’approvisionnement alimentaire dans les villes soient plus inclusifs, résilients et permettent des régimes alimentaires sains, durables et nutritifs pour tous les citoyens, en particulier les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables.
Les composantes du Projet GF4Cs ou ses trois domaines d’interventions sont :
• Des aliments sains et nutritifs produits pour les villes, de manière efficace et durable (production alimentaire durable) ;
• Les marchés alimentaires urbains incluent les petits producteurs, les citoyens vulnérables, les jeunes et les femmes (marchés inclusifs) et
• Un environnement politique, financier et normatif favorable aux niveaux local, national et international, encourage une alimentation saine, durable et nutritive (environnement favorable).
Dans ce contexte, les responsabilités d’ADECOR sont:
• Faciliter les processus de gouvernance alimentaire urbaine pour discuter de l’environnement propice aux chaînes alimentaires locales inclusives et à l’environnement alimentaire, partager les preuves des interventions dans le but d’élargir et de créer de nouveaux partenariats, en facilitant également la participation des acteurs locaux dans la discussion avec les autorités nationales ;
• Plaidoyer pour l’élaboration d’orientations nationales sur les régimes HSN dans les villes. Dans le cadre de cette intervention, un certain nombre de notes d’orientation et de prises de position seront élaborées et partagées dans les dialogues, forums et réseaux nationaux, en collaboration avec les parties prenantes.
• Encourager l’apprentissage entre pairs dans les villes et faciliter le partage des connaissances avec les organisations internationales, les donateurs et les réseaux afin d’inscrire les entreprises inclusives pour des régimes alimentaires sains, durables et nutritifs à l’agenda international des systèmes alimentaires durables et de mobiliser des ressources supplémentaires.
• Documenter et partager l’expérience à l’échelle nationale et internationale. L’intervention dans ce domaine de résultats favorise les partenariats, mobilisera des ressources et contribuera à de solides partenariats mondiaux pour le développement durable. (Fin)