L’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23) accuse l’armée burundaise d’instrumentaliser les milices gouvernementales Wazalendo dans les attaques contre ses positions.
Lawrence Kanyuka, porte-parole politique de l’AFC-M23, l’a déclaré ce mardi depuis Kavumu dans la province du Sud-Kivu dans l’Est de la RDC, 48 heures après l’attaque des Wazalendo.
Lawrence Kanyuka affirme que des preuves tangibles montrent que les Burundais envoient de l’argent via Western Union et d’autres moyens pour inciter les Wazalendo à attaquer les positions de l’AFC-M23.
« Nous avons trouvé les documents de Western Union parmi les frères Wazalendo. Ces documents montrent que Kinshasa a envoyé de l’argent à Bujumbura. Et de Bujumbura, les gens ont traversé à Uvira pour distribuer cet argent à nos frères Wazalendo pour qu’ils fassent des incursions dans les zones libérées. Ils sont en train d’abuser de notre système de libre circulation des personnes et des biens pour commettre des crimes chaque jour. C’est pour cela que nous disons à nos frères Wazalendo que ça ne sert à rien de prendre cet argent et de commettre des crimes. Ça serait mieux de se rendre chez nous. Ceux qui veulent faire l’armée, nous leur donnerons une formation militaire appropriée. Ceux qui veulent être des civils, nous allons les démobiliser. C’est ce que je peux dire à nos frères Wazalendo », a dit Lawrence Kanyuka.
La population a repris ses activités le lundi 14 avril dans la cité de Kavumu, dans le territoire de Kabare (Sud-Kivu) après une journée marquée par des affrontements entre les rebelles du M23 et des combattants locaux Wazalendo.
La veille, les Wazalendo ont brièvement occupé la cité et l’aéroport de Kavumu, provoquant des affrontements. Le bilan des échanges de tirs reste controversé. Certaines sources évoquent 24 morts, tandis que la société civile locale parle de 8 décès et un blessé.
Les Wazalendo, patriotes en kiswahili, est un terme générique désignant des groupes d’autodéfense actifs contre l’AFC-M23 dans l’Est de la RDC, constitués de civils et de combattants de milices armés convertis en supplétifs de l’armée congolaise. (Fin)