Par Alain GAUTHIER*
Kigali: Le juge MERON quitte enfin son fauteuil de président du Mécanisme International de suivi après avoir favorisé l’acquittement ou prononcé la libération anticipée de plusieurs génocidaires rwandais. Cette décision ne peut que réjouir tous ceux qui n’ont jamais compris pourquoi son mandat à la tête de cette instance internationale avait été renouvelée alors que l’heure de la retraite avait largement sonné. Réjouir tous ceux qui ne comprennent toujours pas pourquoi des génocidaires condamnés par le TPIR devraient être libérés par anticipation. Le colonel SIMBA est le dernier à avoir bénéficié des mansuétudes du juge américain. Il vient récemment de quitter sa prison du Bénin.
Les rescapés et les familles des victimes ne comprennent pas pourquoi, dans le cas des crimes contre l’humanité, du crime de génocide, les peines des condamnés ne seraient pas exécutées dans leur intégralité. D’autant que tous ces condamnés vont demander à venir rejoindre leurs familles dans les pays où elles ont trouvé refuge. Certains ont déjà rejoint le sol français!
Il reste à souhaiter que les instances nationales, qui ont jugé et condamné des génocidaires, ne suivent pas le même chemin. On nous rétorquera que “la loi est la loi”, et qu’elle s’applique à tous de la même façon. On peut contester cette vision des choses dans le cadre du “crime des crimes”. A l’horreur des crimes, il ne faudrait pas ajouter l’ignominie d’une libération anticipée. (Fin)
*Alain GAUTHIER est président du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR). Créé en en novembre 2001 par Alain et Dafroza Gauthier, le CPCR n’a cessé de préparer des plaintes à l’encontre des présumés génocidaires rwandais exilé en France.