Comme la montre l’étude menée par la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) sur l’histoire du génocide contre les Tutsi dans l’ancienne préfecture de Cyangugu, après la simulacre de Kigali dans la nuit du 4 au 5 octobre 1990, il s’en est suivi les arrestations de Tutsi dans tout le pays; on a commencé par des intellectuels, des hommes d’affaires et autres, ils ont été emprisonnés sur des allégations d’être complices du FPR-Inkotanyi.
Dans l’ancienne préfecture de Cyangugu, les Tutsi ont été enlevés dans leurs communes de résidence, emprisonnés dans les cachots communaux et transférés plus tard à la prison de Cyangugu.
Les détenus ont été arrêtés en raison de fausses allégations selon lesquelles ils seraient des collaborateurs du FPR-Inkotanyi, qu’ils auraient des communications avec lui et qu’ils auraient envoyé leurs enfants dans la branche militaire du FPR entre autres.
Des arrestations et des emprisonnements de Tutsi sur ces allégations ont été effectués dans toutes les communes de la préfecture de Cyangugu.
En général, l’arrestation et l’emprisonnement des Tutsi sur des allégations selon lesquelles ils seraient complices du FPR-Inkotanyi faisaient partie des plans des autorités.
Ceci est exprimé dans le procès-verbal de la réunion du 28 novembre 1990, que le préfet de Cyangugu a organisé avec des habitants de Bugarama. Il a expliqué que depuis le 1er octobre 1990, le Rwanda était en guerre contre l’ennemi qui a attaqué depuis l’Ouganda.
Le préfet a expliqué que même si le président avait fait tout son possible pour gagner la guerre en sollicitant l’aide de pays amis comme la France, le Zaïre et la Belgique, la guerre persistait car l’ennemi avait des complices au Rwanda dont des soldats.
Il a également remercié les citoyens pour leur contribution au soutien de l’armée, à la mise en place de patrouilles de nuit et de barrages routiers et pour le fait que les personnes jugées complices de l’ennemi avaient été remises aux autorités.
Après que les personnes arrêtées sur des allégations de complicité du FPR-Inkotanyi aient été placées dans les cachots des communes et auprès des autorités préfectorales, certaines d’entre elles ont eu la chance d’être relâchées tandis que d’autres ont été relâchées grâce aux accords N’Selé. (Fin)