La Directrice générale(DG) de l’UNESCO Audrey Azoulay était en mission au Rwanda, de mercredi à vendredi, pour saluer « les importants progrès accomplis » par ce pays dans la protection des gorilles de montagne. Alors que la situation des grands singes reste alarmante dans de nombreuses régions du monde, « nous voyons ici qu’il est possible de sauver ces proches cousins de l’être humain en mettant les communautés locales au cœur de la stratégie de conservation », a-t-elle souligné.
Figure de proue de la protection des gorilles de montagne, la réserve de biosphère UNESCO des Volcans, au Rwanda, célèbre cette année son 40e anniversaire. Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a effectué à cette occasion une mission de trois jours dans le pays, à la rencontre des autorités, des scientifiques, des gardes forestiers et des communautés locales dont elle a salué l’action pour la protection de la biodiversité. Ce déplacement s’est achevé vendredi par sa participation en tant que marraine à la cérémonie de Kwita Izina, qui célèbre chaque année les gorilles nouvellement nés, et par un entretien avec le Président Kagame.
« La situation mondiale des grands singes est critique. L’action de la communauté internationale doit au plus vite se renforcer si nous voulons éviter que certaines espèces ne disparaissent à jamais. La protection de ces cousins de l’être humain, dont seuls 2% de l’ADN nous séparent, est une responsabilité collective. Tous les pays ont vocation à y prendre leur part, et en premier lieu les pays les plus développés en renforçant les mécanismes de solidarité à l’égard des pays qui abritent des grands singes, en particulier en Afrique », a dit Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
Le Rwanda, exemple de conservation réussie
Au-delà de la question des moyens, la Directrice générale de l’UNESCO a soulevé la question de la méthode. « Nous le voyons au Rwanda, la conservation des espèces réussit quand les communautés locales sont placées au cœur de la stratégie de conservation. Les mesures de protection de la biodiversité doivent aller de pair avec des mesures qui répondent aux besoins de ces communautés locales », a-t-elle ajouté.
Le Rwanda s’est appuyé depuis 1983 sur le modèle des réserves de biosphère de l’UNESCO pour développer un cercle vertueux où les recettes touristiques sont réinvesties à la fois dans le financement des parcs nationaux et dans l’amélioration des conditions de vie des habitants. Cette démarche a eu des résultats très positifs.
« Les connaissances et les savoir-faire ancestraux des communautés locales dans la protection de la nature doivent aussi être mieux reconnus. D’innombrables solutions existent localement, qu’il convient de recenser et de transmettre. C’est l’objet de la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. », a ajouté la DG de l’UNESCO.
Plus de 30 sites UNESCO accueillant des grands singes
Le gorille de montagne a vu sa population décimée au cours du XXe siècle, en raison de la déforestation, du braconnage et de la transmission de maladies par l’homme. Au cours des quatre dernières décennies, les efforts conjoints des autorités nationales, des communautés locales, des ONG et de l’UNESCO ont permis de redresser la situation.
Alors qu’il ne restait que 250 de ces gorilles en 1980, ils sont aujourd’hui plus d’un millier à vivre à l’état sauvage, répartis dans trois pays. Confirmant ces progrès, le gorille de montagne a été retiré de la liste des espèces « en danger critique » d’extinction par l’UICN fin 2018.
L’UNESCO protège aujourd’hui 900 000 ha d’habitat du gorille de montagne : la réserve de biosphère des Volcans (Rwanda) créée en 1983, la forêt impénétrable de Bwindi (Ouganda), site du patrimoine mondial depuis 1994, et le parc des Virunga (RDC), site du patrimoine mondial depuis 1979. Ces trois zones abritent à elles seules plus de 80% des spécimens recensés.
À l’échelle mondiale, ce sont plus de 30 sites de l’UNESCO – réserves de biosphère et sites du patrimoine mondial – qui abritent des grands singes. L’Organisation les soutient par des programmes de recherche et de formation. Elle met également les gestionnaires de ces sites en réseau pour qu’ils partagent leurs problématiques et leurs bonnes pratiques. (Fin)