Alain GAUTHIER (photo) regrette qu’Augustin Bizimana soit mort sans avoir été jugé
Kigali: Le CPCR (Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda) regrette qu’Augustin Bizimana, l’un des hauts commanditaires du génocide des Tutsi en 1994, soit mort sans avoir été jugé et condamné. Ci-dessous la réaction d’Alain GAUTHIER, le président du CPCR qui traque depuis 2001 les auteurs du génocide des Tutsi qui ont trouvé refuge en France.
«Les nouvelles se percutent. Nous apprenons, par le Mécanisme International appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux, qu’Augustin BIZIMANA, ex-ministre de la Défense dans le gouvernement intérimaire, serait mort depuis 20 ans au Congo. La nouvelle aurait pu être confirmée suite à des analyses ADN.
Cette nouvelle ne peut pas nous réjouir dans la mesure où le dossier BIZIMANA se referme sans que justice soit rendue. Ne resterait plus que Protais MPIRANYA, annoncé mort lui aussi depuis de nombreuses années mais dont la disparition n’a jamais pu être confirmée.
Si l’on semble aller vers la fin inéluctable des activités de la justice internationale concernant le génocide des Tutsi, il n’en est pas de même pour les affaires traitées par la justice française. On pourrait même dire, malgré plus de 20 ans de travail, que nous n’en sommes qu’au commencement dans la mesure où seuls trois génocidaires ont été jugés et condamnés. Il va nous falloir encore beaucoup d’énergie pour continuer ce combat pour la justice et pour la dignité des victimes et des rescapés. »
Ministre de la défense du Gouvernement intérimaire du Rwanda durant le génocide, Augustin Bizimana avait été mis en accusation en 1998 par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (le « TPIR »). Il devait répondre de 13 chefs de génocide.
Parmi les crimes reprochés, Augustin Bizimana devait répondre du meurtre de l’ancien Premier Ministre Agathe Uwilingiyimana, de dix membres belges des forces de maintien de la paix, et de civils tutsis dans les préfectures de Gisenyi, Ruhengeri, Butare, Kibuye et Cyangugu. (Fin)