Un quartier du camp Mugombwa
Mugombwa, Gisagara: Des étudiants réfugiés demandent aux autorités de supprimer des mesures qui les empêchent de faire la compétition sur le marché du travail de l’emploi. Ils reconnaissent que les autorités du Rwanda leur a donné beaucoup d’opportunités pour étudier et accéder même à l’enseignement supérieur, juste comme d’autres citoyens du Rwanda. Seulement, ils déplorent les mesures qui les limitent dans l’accès à des bourses ou dans la compétition pour l’emploi.
Zakayo Mutabazi s’apprête à recevoir son diplomate bientôt (graduation). Il vient de terminer la faculté d’enseignement du swahili et de l’anglais à l’université du Rwanda à Nyagatare. «Quand je suis arrivé au Rwanda je parlais seulement le Swhili alors que l’Anglais était la langue d’enseignement. Mes amis rwandais m’ont apporté leur appui et j’ai pu suivre les cours en Anglais au Groupe Scolaire de Mugombwa où j’ai décroché mon diplôme du secondaire. Le HCR et World Vision m’on trouvé une bourse de Daphy durant trois ans à l’université. Je me prépare maintenant pour la graduation », confie Mutabazi.
Zakayo Mutabazi
“Mon vœu est que le Ministère du Travail (MIFOTRA) autorise les lauréats réfugiés à faire la compétition sur le marché du travail comme d’autres Rwandais. Divers communiqués excluant les réfugiés à de telles compétitions découragent les réfugiés aussi », a poursuivit le jeune Mutabazi.
Umutoni Jacqueline est arrivée dans le camp de réfugiés depuis 2019.
“Je termine mon secondaire, mais je n’ai pas pas obtenu les notes suffisantes pour avoir la bourse. Les Rwandais qui ont la même note que moi postulent pour enseigner à l’école primaire et ils sont acceptés. Ce qui n’est pas le cas des réfugiés qui sont exclus. J’ai opté pour travailler et être payée par Wolrd Vision pour 24.000 Frw par mois. Pour la bourse, les Rwandais qui ont la même note que moi sont pris en charge par le gouvernement, en donnant une contribution des frais de scolarité. Ce qui n’est pas le cas pour nous. Car nous ne pouvons pas payer le tiers de la bourse suite à notre statut de réfugiés démunis », explique Umutoni Jacky.
Umutoni Jacky
La réponse donnée par la directrice du camp de Mugombwa est que l’on fait un plaidoyer pour la suppression des mesures qui limitent les réfugiés.
Le Directeur du camp des réfugiés de Mugombwa recommandé de s’orienter vers l’apprentissage des métiers qui offre des opportunités:
“ Le gouvernement du Rwanda fait de son mieux pour trouver des partenaires qui appuient la scolarité des enfants réfugiés, même au niveau de l’université. Ces partenaires sont là. Mais ils sont encore très peu nombreux. Il faut oeuvrer pour qu’ils deviennent plus nombreux. Sans nécessairement parler des réfugiés dans les camps, même les citoyens rwandais éprouvent des difficultés à payer la bourse de leurs enfants qui ne doivent pas rester à la maison. D’autres opportunités existent pour que ces enfants poursuivent l’enseignement des métiers. Ceux qui terminent peuvent obtenir un bon départ au terme de l’apprentissage des métiers. Cela leur permet d’initier des emplois”
Il poursuit:
« Face aux enfants réfugiés qui se plaignent d’être exclus de la compétition à des emplois organisés par le MIFOTRA., des plaidoyers en faveur de ces enfants continuent. En attendant que les choses changent pour permettre aux non Rwandais de compétir au sein du MFOTRA , ces étudiants réfugiés peuvent aller dans le secteur privé qui reste ouvert. Certes, des entraves aux réfugiés existent , mais il faut reconnaître que beaucoup a été fait pour ouvrir des opportunités. Les limites en leur défaveur sont liées à leur statut de réfugiés. Peu de Rwandais accèdent à l’emploi de l’Etat. Un bon nombre doit initier son propre emploi ou se diriger vers le secteur privé », à répondu le Directeur du camp des réfugiés de Mugombwa, Kevin Karayenzi.
Le Directeur du camp, Kevin Karayenzi