Charlotte Karibuhoye, Directrice régionale de la Fondation MAVA en Afrique de l’Ouest.
Le premier Congrès de Kigali sur les Aires Protégées qui se tient du 18 au 23 Juillet 2022 réunit près de trois mille participants, et il se définit comme un moment unique pour les Africains de réfléchir sur les Aires Protégées, selon Charlotte Karibuhoye (C.K.), Directrice régionale de la Fondation MAVA pour la Nature en Afrique de l’Ouest. Lire son interview à André Gakwaya de l’Agence Rwandaise d’Information (ARI-RNA) :
C.K. – Je m’appelle Charlotte Karibuhoye. Je suis la Directrice régionale de la Fondation MAVA en Afrique de l’Ouest. La MAVA est une fondation privée, philanthropique, suisse, qui a son siège en Suisse. Et un bureau régional en Afrique de l’ouest au Sénégal. C’est une fondation qui a été créée en 1996 par le Dr Luc Hoffman, qui était un grand biologiste philanthrope, et qui a décidé d’investir une partie de sa fortune familiale pour la conservation de la biodiversité dans le monde entier. Il est par exemple à l’origine de la création de toutes ces grandes organisations que vous connaissez. Et donc la fondation MAVA en Afrique de l’Ouest finance des projets. Nous ne sommes pas une ONG, nous sommes un bailleur qui donne des appuis financiers, l’accompagnement technique aussi pour la conservation de la biodiversité, la conservation des ressources et l’économie durable. En Afrique de l’Ouest, nous finançons des projets dans sept pays. Ce que nous faisons, c’est surtout dans la protection des espèces marines menacées. Nous finançons également la gestion des aires protégées, surtout en milieu côtier et marin, nous finançons aussi des projets pour réduire l’impact des infrastructures sur le milieu. Comment on peut développer les infrastructures sans détruire l’environnement. Nous finançons également des projets dans le domaine de la pêche durable. Comment on peut développer la pêche sans détruire les stocks de pêche, et nous finançons d’autres projets sur la protection de l’écosystème. En gros c’est ça. Nous finançons les ONG, les administrations publiques, les centres de recherche et même les associations locales et communautaires. Voilà.
ARI – Votre budget de l’année passée…
C.K. – Ces six dernières années, nous avons investi plus de 50 millions de Francs suisses. Ça veut dire que le budget annuel tourne autour de 10 millions de Francs suisses.
ARI – Pourquoi pas en Afrique centrale ?
C.K. – Malheureusement, on doit toujours prioriser une zone d’intervention historique depuis que la fondation a été créée. Figurez-vous que nous finançons des choses au Rwanda, on finance ALU African University pour le Leadership, notamment la formation, les bourses, jusqu’à la Maîtrise.
ARI – Combien d’étudiants ?
C.K. – Beaucoup. Des dizaines d’étudiants venant de différents pays d’Afrique. Pour nous, le leadership et la formation de la jeunesse, c’est prioritaire.
ARI – Des Burundais qui sont réfugiés ici…
C.K. – Je ne suis pas sûr. Parce que la Fondation malheureusement est en train de finaliser les activités. La Fondation va clôturer toutes ses activités dans le monde entier, mais nous avons beaucoup investi dans la formation organisationnelle de nos partenaires. Nous espérons qu’ils vont continuer à travailler après la MAVA.
ARI – MAVA, c’est quoi ?
C.K. – C’est un nom qui est formé par les initiales des prénoms de quatre enfants notre Fondateur.
ARI – Malheureusement, vous clôturez le projet.
C.K. – La fin de cette année. C’est pourquoi nous avons insisté pour venir dans ce Congrès de Kigali parce que tous les partenaires que nous avons financés vont présenter leurs projets, tout le travail qu’ils ont fait, et comme ils vont pouvoir également créer de nouveaux partenariats avec d’autres.
ARI – Qui va vous remplacer
C.K. – Eux-mêmes. Nous avons également d’autres bailleurs qui sont intéressés pour poursuivre le travail et qui commencent en Afrique de l’Ouest, notamment à financer les projets.
ARI – Quels bailleurs ?
C.K. – Un exemple que je peux vous donner, c‘est le Fonds Français pour l’Environnement Mondial. C’est également le Blue Action Fund, mais c‘est également des fondations comme la fondation OAK.
ARI – Cette conférence de Kigali, signifie quoi pour vous ?
C.K. – Pour nous ce Congrès APAC à Kigali est une opportunité unique pour que les Africains puissent vraiment s’asseoir entre eux, évidemment avec d’autres partenaires, et réfléchir sur les problématiques de l’Afrique dans le domaine des aires protégées et de la biodiversité. Réfléchir à des solutions, à des projets spécifiques adaptés à l’Afrique, mais bien sûr également positionner les aires protégées sur l’agenda mondial en lien avec le changement climatique, le développement durable, la convention sur la biodiversité. Donc c’est un moment unique pour tous les Africains, c’est le tout premier Congrès africain sur les aires protégées. (Fin)