Kigali: C’est en sa qualité de Directeur général de l’EGL, l’instrument de la CEPGL pour l’Energie des Pays des Grands Lacs, que Charles Vumbi Mbenga a salué la signature des accords, le 29 juillet 2019 à Kinshasa, entre les différentes parties prenantes au projet de construction de la centrale hydroélectrique Ruzizi 3.
Parlant de l’institution elle-même, Charles Vumbi Mbenga a rappelé que l’EGL est la plus ancienne organisation de coopération régionale, créée le 20 août 1974, comme une ASBL, par les ambassadeurs du Zaïre, du Rwanda et du Burundi alors en poste en Belgique. Il a signalé que c’est en date du 15 janvier 1976 que l’EGL débuta ses activités, avec comme mission principale la planification des projets régionaux de génération et de transport de l’électricité au profit de trois pays membres.
C’est en 1979, a-t-il indiqué, qu’elle fut alors intégrée au sein de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), devenant l’instrument de la CEPGL pour l’énergie des pays des Grands Lacs.
Pour ce qui est de sa mission première, le Directeur Général Charles Vumbi Mbenga et le Directeur Administratif et Financier Jonas Hakizimana ont relevé que l’EGL explore trois axes stratégiques afin de mieux remplir la mission lui confiée, à savoir :
.La planification régionale du secteur de l’énergie et l’analyse des politiques énergétiques de chaque pays en vue de l’élaboration des politiques communes en matière d’exploitation des ressources énergétiques disponibles;
.La réalisation de projets énergétiques communautaires en tenant compte des impacts environnementaux. Il s’agit entre autres de la phase conséquente de la planification énergétique qui concerne l’identification, la conception, l’évaluation et l’exécution des projets énergétiques;
.La formation, l’information et la vulgarisation en vue du renforcement des capacités nationales au niveau de la gestion, la planification et la gestion des projets énergétiques, y compris la définition de la politique énergétique.
Abordant le volet des réalisations de l’EGL, le Directeur général a en premier lieu évoqué la Centrale hydroélectrique Ruzizi 2, mise en service en 1989, et pour laquelle l’EGL avait mené des études de faisabilité, jusqu’à sa construction, laquelle s’était étalée sur cinq ans, de 1984 à 1989. Cette centrale est maintenant exploitée par la Société Internationale d’Electricité des Pays de Grands Lacs.
Parlant des projets en cours d’exécution, il a cité entre autres Ruzizi 3 et Ruzizi 4. S’agissant précisément de la centrale hydroélectrique Ruzizi 3, elle sera construite sur les cascades de la rivière Ruzizi, comme ce fut le cas pour la centrale Ruzizi 2, et comme ce sera également pour le cas pour Ruzizi 4.
Il a fait savoir que Ruzizi 3 constitue pour l’instant le projet-phare sur lequel se focalise l’EGL et qui aura un impact direct sur l’amélioration de la situation socio-économique des populations de la région des Grands Lacs, grâce au développement de l’industrie minière ainsi que celles de transformation des produits agricoles et d’élevage, la création d’emplois, l’augmentation de la capacité d’exportation intra-africaine et à travers le monde, etc.
Parlant du projet de construction de Ruzizi 4, Charles Vumbi a déclaré qu’EGL est dans les négociations pour mobiliser les fonds nécessaires au lancement des études de faisabilité. A titre indicatif, la centrale aura une capacité installée de 280 MW (mégawatts).
Pour le projet Ruzizi 3, il a particulièrement insisté sur son caractère régional en mode PPP (partenariat-public-privé), avec en première option une capacité installée de 147 MW (mégawatts) et en deuxième option une capacité installée de 230 MW (mégawatts).
En ce qui concerne l’exécution de ce projet, les trois Etats partenaires et un consortium privé, constitué de IPS du Kenya et SN POWER de Norvège) ont créé une société mixte dénommée «Ruzizi 3 Energy Limited».
Celle-ci est appelée à parachever les études de faisabilité, à faire construire la centrale hydro-électrique, à exploiter ladite centrale et à vendre l’énergie électrique aux sociétés nationales de 3 pays de la CEPGL, notamment la SNEL pour la RDC, la REGIDESO pour le Burundi et EUCL pour le Rwanda. Ruzizi3 Energy Limited aura la pleine responsabilité de gérer les financements du projet, de procéder à la construction de la centrale et de vendre l’énergie électrique qui sera produite par cette centrale pendant une période de concession de 25 ans.
De son côté, l’EGL, dans le cadre dudit projet, joue le rôle de mandataire des Etats, dont la mission est de suivre l’ensemble du processus du projet, de la signature des accords en passant par la mobilisation des financements, la construction, l’exploitation de la centrale jusqu’à la vente de l’énergie électrique aux trois sociétés précitées pendant la période de concession.
Pour ce qui est du chronogramme indicatif de ce projet, il faut noter qu’après la signature des accords qui a eu lieu le 29 juillet 2019, une période de 24 mois est prévue pour finaliser les études complémentaires géotechniques et géologiques, ainsi que pour mobiliser des financements requis pour le projet, soit d’août 2019 à août 2021. Après cette période de 24 mois, suivra la construction proprement dite de la centrale dans une période de 48 à 56 mois, soit de septembre 2021 à septembre 2025, c’est-à-dire au plus tard février 2026.
Concomitamment aux travaux de construction de la centrale, il est prévu l’aménagement des ouvrages connexes, destinés au transport de l’énergie électrique à produire par cette centrale. A titre indicatif, Il s’agit de la construction du dispatching régional de Kamanyola en
RDC, de la ligne Ruzizi 3- Kamanyola de 220 KV par la Société de Projet (SP) de Ruzizi 3, de la ligne Kamanyola-Buhandanda (70 Km), par la RDC, de la ligne Kamanyola-Kibuye/Rwanda (88 Km) par le Rwanda, et enfin, de la ligne Kamanyola-Bujumbura/Burundi (105 Km), par le Burundi.
Par ailleurs, signalons que parmi les principaux bailleurs de fonds que compte le projet Ruzizi 3, il y a la Banque Africaine de Développement, la Banque Européenne d’Investissement, la Banque mondiale, la Banque Allemande de Développement (KfW), l’Agence Française de Développement et l’Union Européenne.
A l’issue de cet entretien, le DG de l’EGL, Charles Vumbi Mbenga a saisi l’occasion, au nom du comité de gestion, pour remercier les trois Chefs d’Etats, à savoir Félix Antoine Tshisekedi de la RDC, Pierre Nkurunziza du Burundi et Paul Kagame du Rwanda, ainsi que leurs Gouvernements respectifs, pour leur implication totale en vue de la matérialisation de ce grand projet. Il a enfin assuré que lui-même et son équipe ont pris toutes les dispositions utiles pour conduire ce projet jusqu’à son terme. (Fin)