Kigali: Une cérémonie pour la 25e commémoration du génocide de 1994 contre les Tutsi s’est tenue dans le secteur de Musange, district de Nyamagabe.
L’événement a commencé par le dépôt des gerbes sur les eaux de la rivière Mwogo à la mémoire des nombreux Tutsi qui y ont été jetés. La plupart d’entre eux venaient de la voisine Kaduha et d’autres régions dans le but de fuir vers les anciennes communes de Musange et de Nyabisindu.
Chrysostom Rindiro, un survivant du génocide à Musange, a relaté les épreuves qu’il a endurées pendant le génocide, où il a vu ses frères et son père être tuer, jusqu’à sa survie. Il a remercié celui qui l’a caché jusqu’à ce qu’il ait survécu.
Au cours de l’événement, 12 corps de victimes du génocide récemment retrouvés ont été enterrés au Mémorial du génocide de Musange. Le mémorial est le lieu de repos final de plus de 26 000 victimes du génocide.
La députée Ignacienne Nyirarukundo, invitée d’honneur, a exprimé que la commémoration est une arme qui permet d’éviter que ce qui se passait ne se reproduise.
Elle a expliqué que commémorer ne signifie pas que les gens n’ont pas quoi faire. C’est au contraire la responsabilité de chacun et personne ne devrait être imploré d’y participer.
«La commémoration n’est pas une perte de temps. C’est un programme organisé, avec une vision et un objectif ». Elle vise à prévenir, tout comme la justice a aidé à lutter contre l’idéologie du génocide, la commémoration est également une arme puissante », a-t-elle expliqué.
Dr Jean-Damascène Bizimana, Secrétaire exécutif de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) a déclaré que le fait que les affaires Gacaca et d’autres jugées après le génocide aient révélé que 31453 personnes avaient été reconnues coupables du crime de génocide de première catégorie explique à quel point le génocide était cruel.
Parmi ces condamnés se trouvent des intellectuels qui ont incité les Interahamwe et les civils à commettre le génocide.
Le Dr Bizimana a exprimé que l’un des problèmes bouleversants est qu’il existe des personnes qui ne se joignent pas aux autres pour commémorer les victimes du génocide de 1994 contre les Tutsi.
«Le fait qu’il y ait des gens qui ne viennent pas est dû à la honte et au ressentiment. Pour nous qui sommes venu, commémorons parce que c’est nous qui le comprenons et le valorisons »
Il a invité les jeunes à dénoncer des parents qui ont tendance à leur inculquer la haine. (Fin)