Six individus, dont un chef de l’une des zones du camp de réfugiés Dzaleka au Malawi et cinq autres hommes ont été jugés parce que sans documents d’identification. Ces derniers étaient logés par ce leader communautaire sans autorisation.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, la justice du Malawi les a condamnés en « flagrance comme fauteurs de troubles ». Ils ont tous été interpellés la semaine dernière dans la zone de « Karonga », une des localités du camp de Dzaleka.
« Quand ils ont été surpris, la police a vérifié et a trouvé que ces cinq hommes rwandais ne sont pas des réfugiés du camp. Tous, comme le chef de zone, lui-même d’origine rwandaise, ont été emmenés au cachot de la police pour enquête », témoignent des réfugiés de Dzaleka.
Les réfugiés soupçonnaient déjà que ces gens feraient partie d’un groupe de bandits armés qui sèment la terreur dans le camp depuis trois mois, car « aucun d’entre eux n’a été reconnu ».
Les six suspects ont d’abord été détenus dans les cachots de la police du district de Dowa avant d’être transférés à la prison de Maula, située à Lilongwe, la capitale malawite.
Au cours de leur interrogatoire, ils ont reconnu qu’ils venaient de passer plus d’une année au camp chez le chef de zone, mais « qu’ils s’apprêtaient à demander asile ».
A la question de savoir pourquoi ils ne se montraient pas la journée, ils ont indiqué qu’ils ne se cachaient pas, mais aussi « qu’ils ne sortaient pas souvent». Ils ont néanmoins rejeté les accusations selon lesquelles ils feraient partie des fauteurs de troubles.
« Nous n’avons rien fait de mal, ni participé au banditisme », se sont-ils défendus, ajoutant qu’ils étaient venus « rendre visite à leur compatriote au camp ».
Le chef de zone, lui non plus, n’a pas pu convaincre à propos de ces « visiteurs qui ont fait plus d’une année chez-lui».
La justice a alors condamné les « cinq visiteurs » pour «établissement sans autorisation dans un centre pour réfugiés et trouble à l’ordre public». Le leader, lui, a été condamné pour « usage abusif de pouvoir et association aux malfaiteurs ».
Ils ont tous écopé de cinq ans de réclusion criminelle et sont détenus à la prison centrale de Maula.
Un recensement s’impose
La police et l’administration centrale du camp ont par la suite tenu une réunion ce vendredi au camp de Dzaleka pour prendre de nouvelles mesures de sécurité.
Il a alors été demandé aux chefs de zone de mener un recensement dans leurs secteurs pour connaître et enregistrer tous les résidents.
« Par exemple, chaque leader burundais doit connaître le nombre de Burundais dans sa zone, de même pour toutes les autres communautés : congolaise, soudanaise, rwandaise, somalienne, éthiopienne, etc. Toute entrée et sortie doivent être contrôlées, les visites doivent être signalées », précise un chef de zone, comme quelques-unes des mesures prises.
Les réfugiés disent être prêts à contribuer pour cette activité car, disent-ils, « il y va de notre sécurité, c’est nous qui sommes victimes et on ne doit pas se laisser faire du moment que c’est notre vie qui est en jeu ».
« C’est dommage qu’un chef communautaire puisse tremper dans ces crimes alors qu’il devrait être à l’avant garde pour lutter contre la criminalité », se désolent des réfugiés qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.
Dans l’entre-temps, des rondes nocturnes et un couvre-feu instaurés à partir de 18 heures restent de mise pour renforcer la sécurité. La police, les réfugiés et les gardiens civils font bon ménage dans cette activité, se réjouissent des réfugiés.
La police invite les réfugiés vivant dans le camp de Dzaleka à dénoncer tout fait suspect pour contribuer à la sécurisation du camp qui abrite plus de 50.000 personnes dont plus de 11.000 Burundais. (Fin)