Conférence mondiale sur l’IA et la gouvernance technologique

Le Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a coprésidé, ce mardi 22 octobre à Rabat, aux côtés du Directeur Général de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC), M. Fernando Arias, les travaux de la toute première Conférence Internationale sur le rôle de l’intelligence artificielle (IA) dans la mise en œuvre de la Convention sur les Armes Chimiques.

Selon M. Bourita, cette conférence reflète la vision avant-gardiste du Maroc et de l’OIAC quant aux enjeux posés par l’IA, tout en permettant d’explorer les opportunités offertes pour renforcer l’application de la Convention. Il a précisé que le Maroc, en accueillant cette conférence, poursuivait quatre objectifs majeurs.

D’une part, il s’agit d’approfondir les discussions sur les nouvelles dimensions du désarmement multilatéral. D’autre part, l’ambition est d’améliorer la compréhension collective des défis engendrés par l’utilisation de l’IA. Parmi les autres objectifs, figurent l’identification des opportunités permettant de renforcer les dispositions essentielles de la convention grâce à l’IA, ainsi que la contribution aux efforts internationaux en vue de réaliser les objectifs de développement durable à travers l’exploitation des capacités de cette technologie.

M. Bourita a également mis en lumière l’importance de l’IA pour améliorer les mécanismes de vérification et renforcer la confiance entre les États parties à la Convention, tout en insistant sur son utilisation exclusivement pacifique. Il a proposé d’accroître les ressources du Comité Scientifique Consultatif afin d’explorer davantage les potentialités de l’IA dans ce domaine.

Par la même occasion, Bourita a expliqué l’esprit de l’approche du Maroc en matière d’IA, qui s’articule autour de l’utilisation responsable et éthique de cette technologie, tout en maintenant un équilibre entre la réglementation nécessaire et l’innovation, garantissant ainsi la protection de la vie privée, le respect de la diversité culturelle et un usage éthique de l’IA.

Le Chef de la Diplomatie marocaine a souligné l’importance de la coopération internationale, en plaidant pour des partenariats Sud-Sud et Nord-Sud pour le développement des capacités en matière d’IA dans les pays en développement. Cette coopération est essentielle pour réduire la fracture numérique et éviter que l’IA ne creuse encore plus les injustices environnementales dans ces pays.

Pour rappel, le Maroc est le premier pays africain et arabe à avoir mis en œuvre la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’IA. Le Royaume a également                   co-sponsorisé les premières résolutions de l’ONU sur l’IA et lancé, en partenariat avec les États-Unis, le “Groupe des Amis de l’Intelligence Artificielle pour le Développement Durable”. Ce groupe vise à mobiliser les efforts pour accélérer la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), où l’IA, alliée à la chimie, pourrait jouer un rôle clé.

Cette conférence, organisée en partenariat avec l’OIAC, a réuni plus de 200 participants, incluant des délégués de 46 États Parties issus de tous les groupes régionaux, ainsi que des représentants d’organisations internationales et régionales, des décideurs politiques, des experts scientifiques et des leaders de l’industrie.