Crise en RDC: le Rwanda expose ses inquiétudes à l’Envoyé de l’UE

 Le Ministre d’État James Kabarebe

Le Ministre d’État James Kabarebe, a rencontré l’Envoyé spécial de l’Union européenne (UE) pour la région des Grands Lacs, l’Ambassadeur Johan Borgstam, en visite de travail à Kigali. Cette réunion productive a permis un échange franc au cours duquel le Rwanda a soulevé les points suivants :

* La situation à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) n’est en rien comparable au conflit en Ukraine. Toute tentative d’établir un tel parallèle est politiquement motivée et ne sert qu’à détourner l’attention des véritables enjeux. Les États membres de l’UE sont bien conscients du contexte historique de l’insécurité récurrente en RDC, notamment les problèmes internes du gouvernement congolais, la présence de plus de 200 groupes armés, la persécution systématique des communautés congolaises Tutsi, les discours de haine et, surtout, la présence de la milice génocidaire FDLR – un groupe sanctionné par l’ONU et les États-Unis et composé de responsables du génocide contre les Tutsi de 1994. Certains portent une responsabilité directe et doivent en assumer les conséquences qui leur reviennent.

* Le Rwanda fait face à une menace existentielle qui ne saurait être banalisée, en raison de la présence à sa frontière d’une coalition militaire internationale de la RDC composée de la milice génocidaire FDLR, de forces burundaises, des milices ethniques Wazalendo, du SAMIDRC et de mercenaires européens.

* Le Rwanda continuera d’exiger des garanties de sécurité, notamment le retrait de toutes les forces étrangères le long de ses frontières, la résolution de la question du M23 et la neutralisation définitive des FDLR.

* Les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale, souvent invoqués par l’UE, doivent également s’appliquer au Rwanda. La souveraineté du Rwanda a été violée plus de 20 fois depuis 2018, comme l’attestent des rapports bien documentés. Des mesures défensives ont été mises en place précisément pour empêcher ces attaques de se reproduire et resteront en vigueur tant que ces menaces ne seront pas entièrement résolues.

* Il est regrettable que la politique intérieure de l’UE et les intérêts particuliers dans la région influencent les décisions de politique étrangère de l’UE au détriment des faits. Les mesures punitives qui portent atteinte aux droits des pays ciblés ne résolvent rien ; dans ce cas, elles sapent les efforts de paix menés par l’Afrique.

* La RDC ne peut pas continuer à tromper la communauté internationale en réclamant des sanctions contre le Rwanda pour masquer ses propres échecs en matière de gouvernance, ses graves violations des droits humains contre ses propres citoyens, ainsi que sa corruption généralisée – notamment les profits tirés de l’achat d’armes qui alimentent encore davantage son appétit pour la guerre.

* Le Rwanda encourage les États membres de l’UE à s’engager de manière constructive dans les efforts régionaux de paix et à ne pas mêler politique et questions de paix et de sécurité. (Fin)

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