Rusesabagina entouré par ses deux avocats
Paul Rusesabagina dont l’histoire pendant le génocide de 1994 a inspiré le film “Hôtel Rwanda” a comparu pour la première fois ce lundi 14 septembre devant le tribunal de première instance de Kagarama.
Le héros du film “Hôtel Rwanda” a été inculpé de 13 chefs d’accusation, dont le terrorisme, formation et financement des mouvements rebelles, l’incendie criminel, l’enlèvement et le meurtre perpétrés contre des civils rwandais non armés et innocents sur le territoire rwandais.
L’audience a commencé par des précautions de lutte contre la propagation de la Covid19. Une forte présente policière était visible lors de cette première audience à Kigali où Paul Rusesabagina est arrivé entouré de ses avocats David Rugaza et Emeline Nyembo
Le magistrat qui présidait l’audience a commencé par lire les 13 charges qui pèsent contre cet opposant farouche au gouvernement rwandais. Les avocats de Paul Rusesabagina ont rejeté toutes les accusations portées contre lui.
“Les charges contre mon client ne sont pas valables. Il ne devrait pas être accusé de crimes commis par d’autres, quand bien même il aurait conclu des partenariats avec eux. Sur cette base, il devrait être immédiatement mis en liberté provisoire ”, a déclaré Maître David Rugaza.
Les avocats ont formulé une demande de libération conditionnelle pour leur client. Maître David Rugaza a dit que la libération provisoire de tout suspect est prévue par les lois du pays sur la procédure pénale. Les juges ont dit qu’ils vont rendre leur décision le 17 septembre, soit dans trois jours.
Le 31 août, Paul Rusesabagina avait été présenté par la police menotté à Kigali alors qu’il vivait en exil aux États-Unis et en Belgique depuis 1996. Les autorités rwandaises affirment qu’il est retourné de son propre chef au rwanda et il a été cueilli à l’aéroport international de Kigali.
Ses soutiens pensent qu’il a été enlevé au cours d’un voyage à Dubaï, estimant qu’il ne serait jamais retourné de lui-même au Rwanda où il se savait activement recherché. Ils sont par ailleurs convaincus que les charges retenues contre lui sont politiques.
Human Rights Watch (HRW) a estimé vendredi que M. Rusesabagina avait été victime d’une “disparition forcée” dont les autorités rwandaises devraient répondre de manière exhaustive. Le président rwandais, Paul Kagame, a démenti qu’il ait été enlevé, mais laissé entendre qu’il pourrait avoir été trompé sur sa destination finale. (Fin)