La pression s’accentue sur les non-vaccinés au Rwanda. Les employés du service public qui boudent le vaccin contre le coronavirus devront démissionner. Cette injonction a été faite par le Ministre de l’Administration Locale Jean-Marie Vianney Gatabazi à la télévision nationale.
“Les droits des gens ont des limites. Nous leur avons donné du temps pour réfléchir. Ceux qui ont refusé catégoriquement d’être vaccinés, ils démissionnent de leur emploi”, a déclaré le Ministre Jean-Marie Vianney Gatabazi.
En novembre, le gouvernement avait demandé aux employés du service public encore réticents de se faire vacciner endéans dix jours. L’annonce du Ministre Gatabazi fait suite à cette injonction.
Pas de vaccin, pas de job non plus dans le secteur privé. Le gouvernement a demandé aux entreprises privées de s’assurer que leurs employés soient pleinement vaccinés. L’employeur doit refuser l’entrée sur le lieu de travail à un salarié qui refuse de se faire vacciner.
La vaccination contre le coronavirus est obligatoire au Rwanda pour accéder à son lieu de travail, dans les transports en commun (bus, motos, vélos aussi bien pour les conducteurs que les passagers), pour prendre l’avion, pour pouvoir se rendre dans la plupart des lieux publics, dans les marchés, dans les bars et restaurants, lors de conférences et meetings, … Les personnes non vaccinées en deux doses n’ont pas accès à certains services fondamentaux. Les autorités rwandaises considèrent les individus non vaccinés comme une menace pour le reste de la population.
Contrairement aux autres pays de la région, le Rwanda a commencé à administrer des vaccins de rappel(troisième dose) aux adultes éligibles,- les plus de 18 ans. La troisième dose (dose de rappel) est d’ores et déjà rendue obligatoire pour certaines professions, notamment pour tous les enseignants alors que la rentrée scolaire du deuxième trimestre a eu lieu cette semaine.
Le gouvernement affirme qu’il n’y a pas d’obligation vaccinale dans le pays. Mais il a décrété des mesures parmi les plus strictes du continent africain pour contraindre les Rwandais à se faire vacciner. Une inspection porte-à-porte est désormais organisée pour dénicher tous ceux qui n’ont pas encore un schéma vaccinal complet. Elle a commencé dans la capitale avant de s’étendre sur l’ensemble du pays.
«Nous voulons simplement nous assurer que personne n’est laissé pour compte, car notre objectif est d’atteindre 70 % des personnes de plus de 12 ans d’ici juin », a dit le Ministre de la Santé, Dr Daniel Ngamije, sur le recensement effectué pour établir le nombre de personnes vaccinées.
Au jour d’aujourd’hui, 6.190.131 de personnes au Rwanda ont reçu les deux doses de vaccins contre la COVID-19 et 551.085 ont reçu leur troisième dose. 7.870.785 sur 12 millions de la population ont reçu la première. Si le rythme de la campagne se poursuit, d’ici six mois, 70 % de la population du pays sera complètement vaccinée. C’est en tout cas l’objectif du gouvernement. Et tous les moyens sont bons pour y parvenir.
Pour l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS), le Rwanda fait partie des très bons élèves en matière de vaccination. L’OMS jette des fleurs sur le Rwanda mais pour de nombreux Rwandais, ce taux de vaccination élevé est avant tout obtenu par la contrainte.
Des Rwandais en particulier dans les zones rurales ont déclaré haut et fort dans les medias périphériques que les autorités locales emploient la violence pour les contraindre à se faire vacciner, au point de pousser certains habitants à fuir vers les pays voisins.
Ceux qui ont demandé asile dans les pays limitrophes pour échapper «aux vaccination forcées» ont été rapatriés de force en collaboration avec les autorités rwandaises. Certaines personnes ont tenté de se soustraire lors de l’opération de rapatriement mais elles ont vite été rattrapées. Elles affirment qu’elles craignaient déjà pour leur sécurité une fois de retour au Rwanda.
«Il y en a quelques-uns qui ont essayé de fuir le pays, mais ils ont été renvoyés. Vous ne pouvez pas dire que je vais en Tanzanie, je vais au Burundi ou je vais en RDC. Ces pays vaccinent également. Il n’y a donc pas lieu de craindre les vaccins. Même s’ils n’ont pas encore commencé, taux ou tard ils vont vacciner», a déclaré le Ministre de l’Administration locale.
L’homme d’Etat rwandais affirment que ce sont des cas marginaux et que la sensibilisation va se poursuivre pour que tous les Rwandais comprennent la nécessité de se protéger et de protéger les autres contre la pandémie de coronavirus. Pour le Ministre Jean-Marie Vianney Gatabazi, il n’y a pas d’alternative à la vaccination, qui est universelle. (Fin)