Des habitants de Bijombo, sur le territoire d’Uvira, en province du Sud-Kivu à l’Est de la RDC dénoncent des conditions « inhumaines » dans lesquelles des membres de la communauté Banyamulenge sont retenus quand ils sont arrêtés par l’armée. L’exemple est celui de 7 hommes qui ont été détenus dans une tranchée depuis le 5 jusqu’au 10 septembre.
Les 7 hommes, tous de la communauté Banyamulenge, ont été arrêtés par des éléments des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo). Leur interpellation a eu lieu le 5 septembre après une fouille d’armes dans ce groupement qui s’est d’ailleurs suivi de pillage dans les maisons, selon les sources contactées par le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information.
Depuis, ils ont été détenus dans une tranchée creusée par des militaires congolais avant d’être transférés dans un cachot des renseignements militaires dans la ville d’Uvira communément appelé « Bureau 2 ». C’était le 10 septembre. Ils y sont encore logés.
Dans un premier temps, les personnes appréhendées étaient au nombre de 22. « Il y avait des femmes parmi les détenus et certains hommes avaient été interpellés en compagnie de leurs épouses. Les femmes ont été brièvement retenues dans cette fosse avant d’être libérées », disent des sources locales à Mugeti.
Un porte-parole des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) dans la région n’était pas disponible pour réagir à ces allégations.
Mais le commandant en second du secteur opérationnel Sokola 2 a récemment indiqué que des militaires qui se rendent coupables d’abus lors des opérations de fouille ou de poursuite des groupes armés seront sévèrement punis et obligés de remettre les effets volés dans les ménages.
Bijombo est l’un des territoires touchés par des attaques armées de groupes armés locaux et mouvements d’origine rwandaise et burundaise. Plusieurs milliers d’habitants ont fui leur ménage et trouvé refuge dans des camps de déplacés ou fui vers d’autres régions jugées plus stables au moment où certaines familles se sont exilées dans des pays de la sous-région.
Des représentants de la communauté Banyamulenge accusent l’armée congolaise de ne pas jouer leur rôle de « protéger la population » et de collaborer avec les mouvements rebelles dans la région.
Un récent rapport des experts des Nations Unies a confirmé certaines allégations sur la collaboration entre des hauts gradés de l’armée congolaise et des rebelles installés dans le Sud-Kivu, surtout les Maï-Maï, ennemi farouche des Banyamulenge qu’ils considèrent comme des étrangers qu’il faut « à tout prix chasser du territoire congolais ».(Fin).