groupe photo des participants autour du Président de la Cour Suprême du Rwanda et du Bâtonnier
Cent cinquante jeunes avocats africains suivent à Kigali pendant trois jours une formation axée sur le rôle des technologies de l’information dans la lutte contre la corruption au niveau du secteur judiciaire, selon le Président de la Cour Suprême du Rwanda, Dr Faustin Nteziryayo qui a ouvert l’atelier.
« C’est bon de partager l’expérience sur ce thème si riche pour l’évolution de la justice en Afrique. Discuter de ce thème s’avère capital. Car, la lutte contre la corruption est impérative pour s’assurer que le public continue à faire confiance dans l’administration de la justice. Cela s’inscrit dans le respect de l’indépendance judiciaire et le droit du justiciable. Un tel exercice renforce le professionnalisme, la probité, l’intégrité et la transparence dans la prise des décisions par les juges et l’Officier du Ministère Public », a-t-il indiqué.
Dr Nteziryayo est revenu sur les progrès du Rwanda qui a adopté les TIC comme système intégré de gestion électronique des dossiers de justice depuis 2016. Les TIC servent de point d’entrée dans la gestion des dossiers judiciaires depuis l’arrestation d’un prévenu jusqu’à sa condamnation.
L’adoption des TIC a amélioré la gestion des dossiers judiciaires. L’on évite la modification ou la destruction des documents. On traite de façon rapide et fiable les dossiers. C’est une meilleure pratique qui permet d’identifier toute personne à un moment précis qui tente de créer le désordre dans le système.
Les TIC permettant d’éviter les contacts avec des gens pendant qu’on introduit la plainte ou qu’on dépose un document. Car, c’est lors de tels contacts que se produisent les cas de corruption.
Pour le bâtonnier du Rwanda, Me Moïse Nkundabarashi, l’avantage des TIC est que l’on peut déposer sa plainte partout où l’on est, et que l’on peut faire le suivi de son dossier tout en évitant des cas de corruption.
De plus, de telles formations permettent aux jeunes avocats de grandir avec intégrité dans la profession et la justice est rendue avec équité.
« Le jeune avocat est celui qui vient de passer dix ans dans la profession en s’améliorant grâce au contact de ses aînés et de la profession d’avocat. La corruption, elle, est une vaste épidémie qui mine la profession d’avocat. Le Rwanda dispose de 1637 avocats, et ces dernières années, trois avocats ont été lavés de ce délit, pendant que deux autres ont été condamnés pour avoir été reconnus coupables de cette infraction. La corruption est un mal à combattre, car elle dévalorise la profession. Elle doit être réduite le plus possible », a-t-il indiqué.
Il a précisé que le Rwanda est pionnier dans la digitalisation de la gestion de son système de justice. Les autres pays sont exhortés à emboîter le pas suite à l’exemple inspirant du Rwanda.
Cinquante jeunes avocats participant à la formation viennent du Rwanda, tandis l’autre centaine issue d’une vingtaine de pays africains, dont le Burundi, la RDC, Congo, Gabon, Cameroun, Côte d’Ivoire, Tchad, Mali, etc.
Notons que l’atelier est organisé par le Barreau du Rwanda en partenariat avec la Fédération Africaine des Associations et Unions de Jeunes Avocats « FA-UJA ». (Fin)