Une partie de la Kibira où sont rapportés des hommes armés parlant Kinyarwanda, côté Cibitoke
Voilà deux semaines que les habitants des collines proches de la Kibira, Gafumbegeti et Rutorero zone Butahana de la commune Mabayi, province Cibitoke, disent avoir une peur panique des rebelles rwandais FLN qui se ravitaillent de force auprès de la population. Ils demandent la présence renforcée des forces de l’ordre pour chasser ces hommes armés et arrêter les personnes qui collaborent avec eux. A ce sujet, l’administration communale confirme les faits et indique qu’elle collabore déjà avec les forces de sécurité. Le commandant chargé des opérations des communes Mabayi et Bukinanyana tranquillise.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, les Burundais riverains de la forêt naturelle de la Kibira, des collines Gafumbegeti et Rutorero, zone Butahana disent être sur le qui-vive. Ils craignent une attaque des rebelles rwandais du Front de Libération Nationale (FLN) établis depuis bientôt une décennie dans cette immense forêt naturelle.
Selon une source locale, depuis deux semaines, ce groupe armé parlant Kinyarwanda collecte de gré ou de force des produits agricoles au sein des habitants.
Une source sécuritaire confirme que certains hauts officiers militaires de la FDNB (Force de défense nationale du Burundi) reçoivent régulièrement de l’argent de la part de ces rebelles pour leur procurer des vivres.
« La situation de pénurie accrue des denrées alimentaires s’observe dans les rangs des rebelles. Par crainte de mourir de faim, ils commencent à se ravitailler auprès des ménages par la force », alerte un habitant de la colline Gafumbegeti qui a déjà fui les lieux avec sa famille pour trouver refuge dans la commune Buganda située dans la plaine de l’Imbo.
Un autre habitant de la colline Rutorero, également sur le point de partir, affirme ‘’n’être plus en mesure de fournir des vivres au groupe armé et surtout de supporter sa présence parce qu’il est susceptible de causer de l’insécurité sur les frontières entre les deux pays (le Rwanda et le Burundi) ».
Selon des informations sur place, les va-et-vient de ces rebelles se sont intensifiés suite aux tensions diplomatiques entre le Burundi et le Rwanda. Les mêmes informations font état des navettes plus fréquentes de ces rebelles entre le Burundi et la RDC.
Avec l’appui de certaines hautes autorités civiles et militaires du Burundi proches du parti au pouvoir, ces rebelles qui luttent contre Kigali auraient un plan de lancer des attaques au Sud-Ouest du Rwanda à partir de la Kibira considérée comme leur base arrière, rapportent des sources au sein de l’armée burundaise.
Des habitants se demandent pourquoi les responsables civils et militaires ne donnent aucune explication sur la raison de la présence pourtant avérée de ces rebelles. En même temps, ils exigent d’eux, de mettre hors d’état de nuire ces hommes armés qui perturbent la quiétude de paisibles citoyens.
L’administratrice de Mabayi Jeanne Izomporera admet être au courant de ces informations et envisage de rencontrer les responsables militaires œuvrant dans cette immense forêt naturelle pour mettre fin à cette situation.
Jeanne Izomporera exhorte la population à « redoubler d’efforts en collaborant avec les forces de défense et de sécurité pour leur fournir davantage de renseignements en vue de localiser avec précision l’endroit où ces rebelles rwandais sont établis à l’intérieur de la Kibira ».
Contacté à ce propos, le responsable des opérations militaires dans les communes Mabayi et Bukinanyana fait savoir que des patrouilles dans la Kibira ont été multipliées ces dernières semaines pour chasser ce groupe armé. Il a appelé les habitants des collines concernées à se désolidariser avec ces hommes armés rwandais. (Fin)