Kigali: Des réfugiés burundais du camp de Maheba en Zambie subissent des intimidations de la part des génocidaires hutu rwandais de 1994. Ces Burundais à majorité de l’ethnie Tutsi vivent dans une peur panique causée par leurs voisins réfugiés rwandais qui les qualifient d’inyenzi (cafards).
Selon la Radio Publique Africaine(RPA) qui livre cette information, ces réfugiés burundais du camp de Maheba en Zambie craignent la perturbation de leur sécurité par un groupe de réfugiés rwandais qui ont fui après le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 et qui habitent dans ledit camp. Ces burundais indiquent que ces réfugiés rwandais les exigent de retourner au Burundi, arguant que les burundais n’ont pas de raison de fuir leur pays.
« Il y a un petit groupe de rwandais qui se sont exilés ici après le génocide de 1994 au Rwanda. A la tête de ce groupe se trouve un certain Nkurunziza Michel. C’est un extrémiste. Il ne cesse de nous intimider en disant que nous les avons envahis et qu’ils vont nous expulser. Ils disent que nous devons retourner au Burundi et que nous n’avions aucune raison de fuir », déclare un réfugié burundais.
Pour intimider les réfugiés burundais, ce groupe des rwandais anime des chansons faisant louange au parti au pouvoir au Burundi, le Cndd-Fdd. Des chansons suivies de paroles qui ne tranquillisent pas.
« Là où nous habitons, il y a le bistrot de ce Nkurunziza. Et pour nous intimider, il joue des chansons du parti Cndd-Fdd ou des chansons qui font louange à Pierre Nkurunziza et ce du matin au soir. Ces rwandais dansent ces chansons et nous menacent en nous disant que nous devons rentrer car nous n’avons rien fui au pays. Les plus menacés sont ceux de l’ethnie tutsi », précise un réfugié burundais à la RPA.
Ces burundais réfugiés au camp de Maheba demandent au gouvernement zambien et au HCR d’intervenir avant que le sang ne soit versé dans ce camp. Même si les autorités du camp sont au courant de la situation, pas de réaction de leur part. A ce propos, la RPA a essayé de joindre Castle Singelegele, responsable du camp des réfugiés de Maheba, mais sans succès.
Tout commence avec le mois de décembre 2019, quand dans des bistrots tenus par des Rwandais du camp des réfugiés de Maheba en Zambie scandent des chansons menaçant les réfugiés burundais dudit camp.
Des activités sportives à l’instar de celles des imbonerakure du Burundi-que l’ONU qualifie de milice du pouvoir-, sont également observées dans ce camp, où ces Rwandais injurient publiquement les Réfugiés burundais, les qualifiant des « Inyenzi », les cafards, terme utilisé par les génocidaires hutu rwandais de 1994 pour diaboliser leurs victimes tutsi.
Le camp de Maheba en Zambie abrite environ 30.000 réfugiés composés des burundais, des congolais, des rwandais et des angolais. Les réfugiés burundais sont estimés à 2000.
Commis par les extrémistes hutu, le génocide de 1994 a fait plus d’un million de morts parmi la composante tutsi de la population rwandaise. (Fin)