Kigali: Aujourd’hui, 11 mars 2020, une délégation de 27 fonctionnaires ministériels de Somalie a visité la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG).
Étant donné que la promotion des expériences d’apprentissage par le biais de voyages d’apprentissage fait partie du Cadre de réconciliation Nationale de la Somalie (NRF), la visite visait à tirer les leçons apprises au Rwanda, de ses griefs historiques, du génocide de 1994 contre les Tutsi, de son rétablissement et de sa reconstruction pour éduquer, inspirer, promouvoir l’humanité et contribuer à la paix et au développement durables.
Le directeur général du Centre de recherche et de documentation sur le génocide de la CNLG, le Dr Jean-Damascène Gasanabo qui les a reçus, a expliqué la mission, la vision et les responsabilités de la CNLG telles que: la commémoration du génocide et sa prévention, le plaidoyer pour les survivants du génocide et la recherche sur le génocide et la conservation de la documentation relative au génocide et aux autres preuves du génocide.
Le Dr Gasanabo a discuté de la définition du génocide, expliquant ses étapes et comment chacune de ces étapes a été appliquée au génocide contre les Tutsi au Rwanda en expliquant l’historique de sa préparation et de son exécution.
Il leur a également rappelé la bonne appellation en se référant au génocide contre les Tutsi, comme le prévoit la résolution A / 72 / L.31 des Nations Unies, désignant le 7 avril comme la Journée internationale de réflexion sur le génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda.
La présentation du Dr Gasanabo a également passé du temps à discuter des mesures prises par le gouvernement rwandais de 1990 à 1994 qui indiquaient que quelque chose d’étrange se profilait. En 1993, le gouvernement a acheté 581 tonnes de machettes à la Chine, ce qui a ajouté au principal magasin d’armes et de munitions qu’ils stockaient depuis 1990.
Il a également évoqué les juridictions Gacaca et leur rôle dans la justice au lendemain du génocide, les stratégies mises en place par le Rwanda pour prévenir le génocide et lutter contre l’idéologie du génocide.
Il a détaillé les principaux efforts déployés par la CNLG pour préserver, numériser et indexer les documents des arbitrages Gacaca afin de créer des archives bien coordonnées pour une utilisation future à des fins d’enseignement et de recherche.
Il a également exploré la menace persistante de l’idéologie du génocide et du déni du génocide dans la société rwandaise et à l’étranger. Il a présenté des preuves spécifiques de cas d’idéologie et de négation du génocide qui se sont produits en 2018 pendant la période de commémoration et comment ils ont été traités par les lois. Il a souligné les dangers d’un tel discours en ce qui concerne la re-traumatisation des victimes et son rôle dans l’incitation au génocide.
En outre, il a discuté du projet de préservation en cours à Murambi en partenariat avec l’Université de Hambourg et le Musée du patrimoine culturel de Hanovre, dans lequel 20 organismes (11 adultes et 9 enfants) sont soumis à un processus pour s’assurer qu’ils restent en bon état. Il a parlé de la préservation des textiles à Nyamata, en collaboration avec l’Université de Pennsylvanie.
Après une brève description des ambitions de développement du Rwanda pilotées par la stratégie nationale sur la transformation du pays, qui comprend, mais sans s’y limiter, Vision 2020 et 2050, la présentation s’est clôturée avec des questions relatives à la préservation et la conservation des preuves du génocide, le rôle de la religion pendant le génocide également comme lors du processus de rétablissement après le génocide, réparation des survivants du génocide et réintégration des auteurs qui ont purgé leur peine, entre autres. (Fin)