Des agents de la police du Malawi dans une opération de rafle de réfugiés originaires des Grands-Lacs d’Afrique
Des centaines de réfugiés rwandais, burundais et congolais, dont certains tenaient des commerces illégaux, ont été arrêtés à Lilongwe et dans d’autres villes du pays après avoir refusé de retourner dans le camp de réfugiés de Dzaleka, le seul dont dispose la nation enclavée du sud-est de l’Afrique.
Le ministère en charge de la sécurité intérieure a précisé sur la radio-télévision nationale que plus 400 réfugiés et demandeurs d’asile, y compris des enfants, ont été interpellés dans le cadre d’une opération policière lancée il y a deux semaines dans plusieurs quartiers de la capitale Lilongwe.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, ces arrestations interviennent deux mois après un ultimatum lancé par le gouvernement pour que ces réfugiés retournent au camp surpeuplé de Dzaleka, à une quarantaine de kilomètres de Lilongwe.
“Le délai accordé avait expiré. Nous avions indiqué que si ces personnes ne se déplaçaient pas, la police serait appelée à intervenir pour les y obliger”, a déclaré un porte-parole dudit ministère.
La plupart des réfugiés et des demandeurs d’asile au Malawi viennent de la République démocratique du Congo (RDC), troublée par des conflits et violences, ainsi que du Rwanda et du Burundi.
Certains membres de la communauté burundaise de Lilongwe parlent d’étonnement, le gouvernement s’étant engagé à protéger les réfugiés.
“Ces arrestations sont une violation flagrante du droit international des réfugiés et favorisent un environnement de peur et d’incertitude pour les personnes concernées. Et puis, des réfugiés qui reviennent au camp ne sont pas autorisés à reprendre leur business ici, ils sont aussi dépouillés de tous leurs biens soit par la police ou des citoyens mécontents et jaloux du commerce que nous faisons”, ont dénoncé des réfugiés du camp de Dzaleka, qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.
C’est au moment où depuis le début de ce mois, nombre de réfugiés qui vivaient dans les villes du Malawi ont commencé à regagner le camp de Dzaleka, voulant se conformer à l’ultimatum leur lancé par le gouvernement pour quitter les centres urbains. Conséquence, le camp se retrouve débordé.
Les réfugiés expliquent qu’ils sont en conflit avec les opérateurs économiques nationaux qui menacent depuis longtemps d’expulser de force les réfugiés des zones de marché, affirmant qu’ils introduisent une concurrence déloyale en termes de prix. (Fin)