Dr Youssouf Z Coulibay.
New York: Lors de l’Assemblée Générale de l’ONU, deux Experts africains ont interpelé ce 06 Octobre l’ONU à vite contrer le terrorisme au Sahara Marocain, car il étend ses tentacule dans la région, et menace sérieusement la paix et la stabilité du continent, a établi ARI.
Ces deux Experts sont Dr Youssouf Coulibay, Enseignant chercheur, Professeur de droit international public à l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako, expert en droit des conflits armés ; ainsi que Dr Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, politologue, expert en veille géopolitique et stratégique, spécialiste des conflits armés, essayiste politique.
Dans sa pétition devant l’ONU, Dr Coulibaly s’est focalisé sur « Les Enjeux sécuritaires dus au règlement de l’affaire du Sahara Marocain ».
Pour lui, pendant un demi-siècle, nous assistons passivement dans les espaces sous le contrôle du Polisario, au développement des vastes réseaux de trafics en tout genre au point que cette zone est devenue une plaque tournante voire un sanctuaire pour le crime international organisé.
Principale source d’insécurité au Sahel, la criminalité transnationale a élu domicile au Sahara constituant ainsi un frein au développement social et économique, cette situation impacte négativement sur la stabilité politique et le développement économique, social et culturel des pays de la sous-région.
Les pratiques criminelles ont favorisé la corruption qui a gangrené la vie politique, ébranlé les valeurs sociales, affecté le tissu économique et plombé durablement le développement dans ces espaces sous le dictat de quelques individus.
Toutes les formes de criminalité transnationale sont observables dans ces espaces à savoir : le trafic de drogue, le trafic d’armes, le trafic d’êtres humains, la migration clandestine, la délinquance financière et économique, la cybercriminalité, la corruption, la fraude, le blanchiment d’argent, la prise d’otage, et le terrorisme.
Il convient de signaler que les narcoterroristes qui sévissent actuellement en Afrique de l’Ouest sont organisés en réseaux et bénéficient de couvertures et de bases locales au Sahara, avec des ramifications bien structurées dans plusieurs pays de la sous-région. Ils ont trouvé sur le terrain d’autres acteurs, notamment des trafiquants de tout acabit, de cigarettes, d’alcool, de véhicules et de bétail volés, de drogues, d’êtres et peut-être d’organes humains qui, eux aussi, ont profité de terreaux propices comme la pauvreté, la misère, la marginalisation, l’exclusion, les conflits identitaires ou communautaires mais aussi le laxisme voire la complicité des services de contrôle aux frontières gangrenés par la corruption.
Ainsi certains enjeux sont identifiés :
. L’enjeu de la paix sociale et de la sécurité de la personne humaine ;
. L’enjeu de la démocratie et des droits humains ;
. L’enjeu de la stabilité politique et du développement économique ;
. L’enjeu des ressources naturelles et des convoitises extérieures ;
. L’enjeu de la souveraineté nationale remise en question par la présence de groupes armés étranger ;
. L’enjeu de l’intégration régionale mise à mal par les revendications identitaires ;
. L’enjeu de la paix et de la sécurité internationale troublée par la criminalité transnationale organisée.
Dr Coulibaly conclut que la mission des Nations Unies au Sahara Occidental doit prioriser la sécurité humaine sans pour autant abandonner le processus politique.
« L’ONU doit adopter la solution proposée par le Royaume du Maroc, car cette solution offre un environnement favorable au développement social, économique et culturel, des populations au Sud de son territoire et règlera définitivement cette crise politico-sécuritaire ». souligne-t-il.
Dans le même sens, Dr Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, a abordé «Les Défis Sécuritaires liés au non règlement de la question du Sahara Marocain »
Dr Jean Delors Biyogue Bi Ntougou.
Comme défis, il a relevé que les lenteurs observées dans le traitement de la question du Sahara marocain, soumettent la région à trois défis sécuritaires majeurs :
Défi no1- Contenir le risque permanent d’affrontements entre les miliciens armés du Front Polisario soutenus par l’état voisin et l’armée marocaine ;
Défi no 2 : – Contenir le risque de la transformation de la zone de Tindouf en nouveaux points de ralliement à des groupes terroristes ;
Défi no 3 : – Contenir le risque de la transformation de la zone de Tindouf en zone de transit et de prolifération illicite des armes et de la drogue.
Le Risque qui en résulte est que la non maîtrise de ces défis expose l’espace du Maghreb arabe au risque de se transformer en base arrière des groupes terroristes pourchassés au Sahel.
Partant de ce constat, Dr Jean Delors Biyogue recommande de :
-Réinscrire la question du Sahara marocain comme priorité à l’Agenda du Conseil de Sécurité de l’ONU, pour éviter les transformations négatives de la situation vers l’escalade ;
-Amener l’Etat voisin à contribuer positivement au règlement de ce différend régional par l’abandon de ses tergiversations et des soutiens multiformes considérables qu’elle apporte aux séparatistes du Polisario.
-Reprendre très rapidement les négociations car, les soutiens diplomatiques accrus à la position marocaine au sein de l’UA poussent les dirigeants du Polisario à adopter une position de pourrissement, pour éviter de courir le risque de l’isolement.
-Protéger de toute urgence, les populations des camps de Tindouf contre les exactions commises sur elles par le Polisario, à cause de leur opposition à leur obstination séparatiste.
Le plan d’autonomie proposé par le Maroc, est l’une des rares propositions justes et équitables jamais posée sur la table des négociations. Il mérite d’être soutenu à cause de sa cohérence, aussi bien avec les valeurs universelles qu’avec la réalité historique, sociologique et culturelle, et même juridique, lorsque l’on se réfère aux accords de Madrid.
CONCLUSION : C’est un pétitionnaire venu du Gabon, un pays qui a fondé sa diplomatie sur la consolidation de la paix et la fraternité entre les peuples qui fait ces suggestions. C’est un pétitionnaire venu d’un pays qui considère les deux principales puissances au centre de ce différend comme frères, qui fait ces suggestions. Enfin, c’est un expert en veille géostratégique qui livre cette réflexion. Ne pas soutenir la marocanité du Sahara, c’est prendre parti, pour une nouvelle balkanisation du continent africain. Une telle option réveillerait des velléités séparatistes endormies. Je vous remercie. (Fin)