Un jeune enfant se fait mesurer l’avant-bras pendant son examen médical au Centre de transit d’urgence de Gashora, au Rwanda. © HCR/Tobin Jones
Kigali: Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Andrej Mahecic lors de la conférence de presse du 11 octobre 2019 au Palais des Nations à Genève.
Vers 23h20 hier soir, un groupe de 123 réfugiés vulnérables est arrivé à l’aéroport international de Kigali, par le deuxième vol d’évacuation depuis la Libye vers le Rwanda. Ils ont été transférés dans un centre de transit à Gashora où le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, leur fournit une assistance vitale, notamment de la nourriture, de l’eau, des soins médicaux, un soutien psychosocial et un hébergement.
Ils ont obtenu le statut de demandeur d’asile pendant que leur cas est évalué et que d’autres solutions sont recherchées pour eux – y compris la réinstallation, le retour librement consenti dans les pays d’asile précédents, le retour volontaire dans les pays d’origine quand la situation de sécurité le permet ou l’intégration dans les communautés locales rwandaises.
Le groupe était composé principalement d’Érythréens ainsi que d’un plus petit nombre de Somaliens, d’Éthiopiens et de Soudanais.
Environ la moitié des membres de ce groupe (59) sont âgés de moins de 18 ans. Une majorité d’entre eux avaient été séparés de leurs parents et de leur famille élargie. L’un des enfants avait auparavant été détenu depuis plus de deux ans et demi. Le plus jeune évacué n’a que huit mois.
La plupart des membres du groupe ont été évacués via le centre de rassemblement et de départ après que le HCR ait obtenu leur libération depuis les centres de détention. D’autres ont été évacués directement depuis des centres de détention et deux d’entre eux vivaient en milieu urbain. Parmi les évacués figuraient des survivants de l’attaque aérienne du 2 juillet contre le centre de détention de Tajoura.
Toutes les personnes évacuées ont été identifiées sur la base d’évaluations en matière de vulnérabilité. Le nombre de places disponibles pour l’évacuation et la réinstallation n’étant pas suffisant pour répondre aux besoins, des efforts sont menés pour donner la priorité aux personnes qui en ont le plus besoin – notamment les enfants non accompagnés, les survivants de torture et d’autres abus ainsi que les personnes ayant besoin de soins médicaux.
Le HCR est reconnaissant envers le Rwanda et le Niger, ainsi que l’Union africaine, pour le soutien apporté par l’intermédiaire du Mécanisme de transit d’urgence dans les deux pays, et envers d’autres États qui nous ont aidés à mettre des réfugiés vulnérables à l’abri en Libye.
Suite à cette évacuation, le HCR a déjà aidé au total 1663 réfugiés vulnérables à quitter la Libye en 2019. Toutefois, il faut augmenter le nombre de places ainsi qu’accélérer et assouplir les processus pour éloigner un plus grand nombre de réfugiés du danger.
Il est néanmoins clair que le nombre de places disponibles pour la réinstallation et l’évacuation continuera d’être inférieur aux besoins. Pour les personnes que nous ne pouvons pas faire sortir de la Libye, des alternatives à la détention doivent être trouvées. Le HCR réitère son appel pour la fermeture de tous les centres de détention et la libération des personnes détenues.
Quelque 3740 réfugiés sont toujours détenus dans des centres de détention, y compris des personnes nouvellement détenues après avoir été récemment secourues ou interceptées en mer par les garde-côtes libyens. Avec d’autres réfugiés vulnérables vivant en milieu urbain, ils risquent toujours d’être pris au piège dans les affrontements incessants ou d’être soumis à d’effroyables sévices aux mains des passeurs et des trafiquants en Libye. (Fin)