Rinçage des équipements de protection contre le virus Ebola à Beni, en RDC
By RNA Reporter;
Kigali: Les progrès réalisés dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) risquent de ralentir en raison d’un manque de financements, a prévenu vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alors que la barre des 1.500 décès a été franchie.
Des financements sont nécessaires d’urgence pour lutter contre le virus Ebola en RDC. Sur les 98 millions de dollars nécessaires pour la riposte, l’OMS n’a reçu que 44 millions. « Aujourd’hui, nous avons un gap de 54,4 millions de dollars. », a déclaré le Dr. Ibrahima Socé Fall, Directeur général adjoint de l’OMS en charge des questions d’urgence, dans un entretien accordé à ONU Info.
Le médecin sénégalais juge impératif de combler rapidement ce déficit et de mobiliser les partenaires pour éviter des conséquences plus graves.
Faute de financement, l’agence onusienne spécialisée sur les questions de santé ne sera pas en mesure de poursuivre la lutte contre Ebola dans les mêmes proportions qu’aujourd’hui. « Ça veut dire que si ces financements ne sont pas disponibles, des activités critiques vont s’interrompre et la maladie va exploser non seulement en RDC mais aussi dans toute la région », a prévenu le Dr. Fall.
« Ebola est un problème de sécurité sanitaire mondiale », a fait valoir le haut responsable de l’OMS, non sans rappeler que si le virus devient « hors de contrôle, les pays voisins seront affectés et bien d’autres pays dans le monde ».
La barre des 1.500 décès déjà franchie
Le dernier rapport épidémiologique de l’OMS en date du 26 juin fait état de 2.284 cas cumulé d’Ebola (2.190 confirmés et 94 probables) dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
L’agence relève un total de 1.540 décès (1.446 confirmés et 94 probables) liés au virus. A ce jour, 637 personnes ont été guéries et 328 cas suspects sont en cours d’investigation. Plus du quart des cas confirmés et probables d’Ebola concernent des enfants.
L’OMS note que l’épidémie se poursuit à un rythme constant cette semaine. Les travailleurs humanitaires sont particulièrement préoccupés par la situation sur le site de Mabalako, en particulier dans les postes de santé d’Aloya et de Mandima qui ont été les premiers à notifier des cas d’Ebola en août et septembre 2018. Les autres sites connaissant une résurgence similaire incluent Komanda et Masereka.
Durant les trois premières semaines de juin, 67 secteurs sanitaires ont signalé de nouveaux cas d’Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Au cours de cette période, 238 cas confirmés ont été signalés. À Mabalako, plusieurs chaînes de transmission du virus ont été identifiées au sein de familles et 15 infections ont été associées à des infections liées à des établissements de santé.
Les autorités congolaises ont indiqué que deux équipes de la riposte a Ebola ont été attaquées lundi alors qu’elles opéraient à Beni. Une équipe de vaccination dans l’aire de santé de Tamende et une équipe d’assistance psychosociale dans l’aire de santé de Madrandelle ont été attaquées par des jeunes, notamment des motards, à la suite de la mort de leur ami dans un centre de traitement Ebola. L’OMS a repris ses activités à Beni le lendemain.
A Musienene, des menaces violentes persistent à l’encontre des travailleurs de santé et des forces de sécurité locales qui apportent leur aide aux efforts de riposte. En outre, les activités d’intervention dans la zone sanitaire de Kambau et de Manguredjipa ont également été suspendues à la suite d’incidents sécuritaires.
Aucun nouveau cas signalé en Ouganda
S’agissant d’Ebola en Ouganda, l’OMS a indiqué ne pas avoir connaissance de nouveau cas ou décès depuis le 13 juin 2019. Au 26 juin, 108 contacts potentiellement exposés avaient été identifiés et étaient sous surveillance dans ce pays voisin de la RDC. Les contacts sont examinés quotidiennement pendant 21 jours jusqu’à la fin du suivi prévu le 3 juillet.
Tous les contacts restent asymptomatiques à ce jour. Les 14 cas suspects signalés à ce jour ont donné un résultat négatif au test Ebola. Le 26 juin, la vaccination en anneau des contacts potentiels a été achevée. Dans le cadre d’activités de prévention, plus de 1.000 personnes ont été vaccinées avec succès, dont 74 contacts, 740 contacts de contacts et 249 travailleurs de santé. (Fin)