Muhindo, un jeune survivant d’Ebola, se fait vérifier les yeux pour s’assurer qu’il n’a pas de complications liées à la maladie.
Kigali: Le cap des 2.000 cas d’Ebola n’est plus loin d’être franchi en République démocratique du Congo (RDC). Selon le dernier rapport de la situation épidémiologique de la maladie à virus Ebola (MVE) en date du 29 mai 2019, le cumul des cas est de 1.954, dont 1.860 confirmés et 94 probables.
«Au total, il y a eu 1.312 décès (1.218 confirmés et 94 probables) et 521 personnes guéries», a annoncé le ministère de la Santé dans son bulletin épidémiologique diffusé jeudi soir. Dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, 342 cas suspects sont en cours d’investigation.
Selon Kinshasa, parmi les 9 nouveaux cas confirmés, 3 l’ont été à Katwa, 2 à Mabalako, 2 à Beni, 1 à Vuhovi et 1 à Kalunguta. Les tendances restent les mêmes par rapport aux décès communautaires.
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu’au cours des 21 derniers jours, près du quart des nouveaux cas confirmés ont été répertoriés à Mabalako (73/309). Neuf des 12 zones sanitaires de Mabalako ont signalé de nouveaux cas confirmés au cours de cette période. Entre le 8 et le 28 mai 2019, dans les 21 jours qui ont suivi, 83 zones de santé dans 14 zones de santé ont signalé de nouveaux cas, soit presque la moitié des 180 zones de santé touchées à ce jour.
Le risque de propagation nationale et régionale reste très élevé, selon l’OMS
Une diminution du nombre de cas d’Ebola confirmés a été signalée dans la semaine du 22 au 28 mai. Durant cette période, 73 nouveaux cas confirmés ont été signalés par rapport au précédent où 127 nouveaux cas confirmés ont été signalés. « Mais cela doit être interprété avec prudence compte tenu de l’environnement complexe et de la fragilité de la situation en matière de sécurité », relativise toutefois l’OMS.
L’agence onusienne rappelle d’ailleurs que les fluctuations hebdomadaires de ces indicateurs ont été signalées dans le passé et des incertitudes subsistent quant à la capacité du système de surveillance à identifier tous les nouveaux cas dans les zones confrontées à une insécurité permanente. « Les problèmes de sécurité nuisent régulièrement aux opérations et le risque de propagation nationale et régionale reste très élevé», avertit l’OMS.
Dans tous les cas, les autorités sanitaires congolaises et ses partenaires continuent de surveiller de très près toutes les alertes dans les zones touchées, dans d’autres provinces de la République démocratique du Congo et dans les pays voisins. À ce jour, le virus a été exclu de toutes les alertes en dehors des zones touchées par l’épidémie. Et par rapport au pèlerinage prévu le 3 juin prochain à Namugongo, en Ouganda, pour commémorer la mort de catholiques et de martyrs anglicans, les activités de préparation autour de cet événement sont en cours.
Ebola chez les enfants de moins de cinq ans
Par ailleurs, l’OMS effectue périodiquement des analyses épidémiologiques approfondies afin que les données puissent aider à révéler les lacunes et à favoriser des améliorations de la réponse fondées sur des preuves. Une analyse approfondie des cas d’Ebola chez les enfants de moins de cinq ans a mis en évidence certaines tendances notables.
Au 28 mai, les enfants de moins de cinq ans représentaient 15% (300/1949) des cas déclarés de maladie à virus Ebola et les enfants de moins d’un an, 6% (118/1949). Sur les 300 cas chez les enfants de moins de cinq ans, 19 étaient des cas probables (19/94, 20% de tous les cas probables).
À la lumière de ces conclusions, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’OMS collaborent avec leurs partenaires pour appuyer des activités liées aux soins nutritionnels et au soutien psychosocial des patients atteints d’Ebola, en particulier des parents et des enfants. Il s’agit notamment de soutenir et de fournir des informations relatives à l’alimentation du nourrisson pour les enfants séparés de leurs parents ou orphelins. L’UNICEF travaille avec les survivants de la maladie à virus Ebola et crée des groupes d’aide psychosociale à l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants.
Les agences onusiennes soutiennent également le dépistage des enfants de moins de deux ans souffrant de malnutrition et leur orientation vers des unités nutritionnelles pour obtenir de l’aide. Un soutien psychosocial et une assistance matérielle sont en cours dans les zones touchées par les épidémies, où sont créées des crèches pour enfants séparés de leur mère. Selon l’OMS, un soutien psychosocial est fourni aux membres de la famille accompagnant les personnes affectées par le virus Ebola et leurs contacts. (Fin)