Le DG de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom, adresse un message d’espoir à la population de Mangina résidant près de l’hôpital des malades à virus Ebola (11 août 2018);
Kigali: Quinze cas confirmés d’Ebola ont été signalés au cours de la semaine du 30 octobre au 5 novembre dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Bien que le nombre de nouveaux cas corresponde à la moyenne hebdomadaire de 19 cas confirmés au cours des 21 derniers jours, il y a une fluctuation quotidienne notable des cas », précise néanmoins l’OMS dans son dernier bulletin sanitaire daté du jeudi 7 novembre.
Ces signaux encourageants confirment une tendance à la baisse observée au cours des trois dernières semaines (16 octobre – 5 novembre) quand 54 cas confirmés ont été signalés dans sept zones sanitaires actives des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Selon l’OMS, la majorité des cas a été signalée dans quatre zones sanitaires, notamment à Mandima qui a enregistré plus du tiers avec 21 cas, mais aussi à Mabalako (31% avec 17 cas), Beni et Mambasa, avec 6 cas pour chaque localité.
La grande majorité de ces cas (83%) étaient liés à l’aire de santé des mines de Biakato dans la zone de santé de Mandima. Les 10 autres cas sont liés aux chaînes de transmission connues dans les aires de santé de Binase, Katwa et Lwemba.
L’épidémie d’Ebola en cours en RDC a fait 2191 morts
Bien que l’incidence relativement faible des cas observés soit encourageante, elle doit être interprétée avec prudence, car la situation demeure fortement tributaire du niveau d’accès et de sécurité dans les collectivités touchées.
Parallèlement à la baisse de l’incidence des cas, l’agence onusienne a observé « un déplacement des points chauds des milieux urbains vers des collectivités plus rurales et difficiles à joindre, dans une région géographique plus concentrée».
Dans ce contexte, les organismes humanitaires qui sont en première ligne dans ce combat, disent s’attendre à une réintroduction dans des zones voisines précédemment défrichées ou non touchées, et à une éventuelle dissémination géographique qui devrait être évaluée et suivie de près.
D’ailleurs, près de la moitié des cas signalés au cours des 21 derniers jours se trouvaient à l’extérieur de la zone de santé où ils avaient été infectés, la majorité de ces mouvements allant à la zone de santé de Mandima ou en y provenant.
Une analyse des mouvements de population faite par l’OMS montre que les déplacements à l’intérieur de la région sont dirigés vers l’est de Mambasa à Komanda et vers Bunia, vers le sud entre Mambasa et Mangina, et plus au sud et au sud-est par Beni à Butembo, et jusqu’à Kasindi et en Ouganda.
Déclarée le 1er août 2018 à Mangina, l’épidémie d’Ebola en cours en RDC a fait quelque 2191 morts. À la date du 5 novembre, un total de 3285 cas d’Ebola ont été signalés, dont 3167 cas confirmés et 118 probables. Sur le total des cas confirmés et probables, plus de la moitié étaient des femmes avec 1 852 cas alors le tiers étaient des enfants de moins de 18 ans (930) et 5% étaient des agents de santé (163).
Les défis de l’accès et de l’insécurité
Si la tendance à la baisse est encourageante, l’OMS insiste également sur les défis supplémentaires à l’intervention, notamment en raison d’une « situation sécuritaire extrêmement instable », comme en témoigne le meurtre cette semaine dans l’aire de santé de Lwemba, d’un agent de santé communautaire et animateur de radio. Des actes de violence « inacceptables » contre les personnes impliquées dans la riposte qui compromettent la capacité des agents de santé à aider les communautés affectées par les effets dévastateurs d’Ebola.
L’autre difficulté relevée par l’OMS concerne l’accès à certaines régions éloignées, les retards dans les échanges avec la collectivité, entraînant ainsi de la méfiance et des malentendus, et la possibilité que les cas ne soient pas signalés à temps. Pour l’agence onusienne, dans de tels environnements, « les risques de résurgence restent très élevés », de même que les risques de redistribution de l’épidémie, les cas se déplaçant hors des zones sensibles pour se faire soigner ou pour d’autres raisons.
Face à de tels défis, les autorités sanitaires congolaises misent sur meilleur contrôle des points d’entrée et des points de contrôle qui continuent d’être renforcés par des équipes d’intervention basées sur le mouvement des cas et des populations.
Par exemple «cette semaine, un cas a été détecté lors d’un voyage dans un point de contrôle nouvellement ouvert, ce qui renforce l’importance d’améliorer le contrôle le long de ces principaux passages, voies de transit et points frontaliers ».
Un exemple des activités de renforcement en cours est l’introduction depuis la semaine dernière d’un laboratoire dans l’aire de santé de Kasindi, près de la frontière avec l’Ouganda. Selon l’OMS, cela facilitera l’identification rapide des cas et le lancement plus rapide des activités d’intervention. (Fin)