Des professionnels de santé traitent des patients atteints d’Ebola.
By RNA Reporter;
Un agent sanitaire de l’équipe de riposte contre l’épidémie d’Ebola a été tué à la suite d’un soulèvement samedi d’une partie des habitants d’un village de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) où un centre de santé a aussi été pillé.
«Ce samedi 25 mai 2019, une partie de la population du village Vusahiro, dans la zone de santé de Mabalako (Nord-Kivu), s’est soulevée et a attaqué l’équipe locale de la riposte contre Ebola, composée d’habitants du village qui ont été formés pour mener certaines activités de riposte » relève le bulletin quotidien du ministère de la santé daté de dimanche 26 mai 2019. « Un hygiéniste de l’équipe de prévention et contrôle des infections est décédé des suites de ses blessures lors de son transfert vers l’hôpital », précisent les autorités sanitaires congolaises dans le bulletin.
«Le centre de santé de Vusahiro a été saccagé et pillé, et trois maisons du village ont été incendiées », ajoute le bulletin. Par ailleurs, le centre de « triage du centre de santé de Vulamba, dans la zone de santé de Butembo, a été vandalisé par des inconnus dans la nuit du 25 au 26 mai 2019 », indique encore le bulletin.
Le 19 avril dernier, Dr Richard Valery Mouzoko Kiboung, épidémiologiste camerounais déployé par l’OMS pour faire face à l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC), a été tué lors d’une attaque contre l’hôpital universitaire de Butembo.
Plus de 130 attaques contre des équipes sanitaires
D’ailleurs lors de son allocution à la 72èmeAssemblée Mondiale de la Santé à Genève, le Ministre de la Santé, Dr Oly Ilunga Kalenga avait condamné cette violence contre les agents de santé, tout en faisant une distinction claire entre engagement communautaire et violence ciblée par des milices armées afin d’éviter de « stigmatiser l’entièreté des communautés affectées (…) et blâmer les agents de santé qui sont les premières victimes de cette violence ciblée».
Vendredi dernier, le Ministère congolais de la Santé avait recensé 132 attaques contre des équipes sanitaires ayant causé la mort de 4 personnes et 38 blessés, entre le 1er août 2018 et le 20 mai 2019. Kinshasa s’était aussi préoccupée des menaces directes croissantes de groupes armés à l’encontre des équipes d’intervention, notamment à Lubero, Masereka, Mabalako, Kalunguta et Vuhovi.
En raison de cette «violence ciblée», plusieurs médecins et infirmiers des territoires de Beni et Lubero ont dû déménager ou quitter temporairement leur habitation, forçant ainsi certaines structures sanitaires à fermer leurs portes. A Musienene, les infirmiers de cette zone de santé avaient de leur côté dénoncé les menaces de mort et de destruction des structures sanitaires qu’ils ont reçues ces derniers jours en raison de leur rôle dans la riposte contre Ebola.
L’épidémie de maladie à virus Ebola a atteint et même dépassé le cap de 1.900 cas au Nord-Kivu et en Ituri. Depuis le début de l’épidémie en aout, « le cumul des cas est de 1.912, dont 1.818 confirmés et 94 probables». Au total, il y a eu 1.277 décès (1.183 confirmés et 94 probables) et 496 personnes guéries”, indiquent les autorités. Parmi les neufs nouveaux cas confirmés, 6 sont à Mabalako, 1 à Beni, 1 à Kalunguta et 1 à Butembo. Selon le bulletin de la situation épidémiologique de la Maladie à Virus Ebola en date du 25 mai 2019, 277 cas suspects en cours d’investigation. (Fin)