Kigali: Les jeunes, l’ONU, et un nombre toujours plus grand de dirigeants d’entreprise, d’investisseurs, de chefs d’État et de personnalités de la société civile se mobilisent et agissent pour lutter contre le changement climatique, mais pour réussir, il faut être bien plus nombreux encore, plaide le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans une tribune publiée jeudi.
«À la veille du Sommet Action Climat organisé en septembre par l’ONU, des millions de jeunes femmes et hommes se sont mobilisés à travers la planète pour dire aux dirigeants du monde : ‘Vous êtes en train d’échouer’. Ils ont raison», écrit le chef de l’ONU dans une tribune publiée dans plusieurs médias du monde entier participant à Covering Climate Now – une collaboration mondiale de 300 organes de presse sélectionnés pour renforcer la couverture journalistique du changement climatique.
L’augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre et la hausse des températures ont de terribles conséquences pour les océans, les forêts, la biodiversité, la production alimentaire, et l’eau. «Les données scientifiques sont incontestables», souligne M. Guterres.
Lors du Sommet Action Climat, plus de 70 pays se sont engagés à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050, même si les principaux émetteurs ne l’ont pas encore fait. Plus de 100 villes, dont certaines des plus grandes au monde, ont pris le même engagement. Au moins 70 pays ont annoncé leur intention de renforcer d’ici 2020 les plans nationaux adoptés dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015.
De nombreux pays, dont le Pakistan, le Guatemala, la Colombie, le Nigéria, la Nouvelle Zélande et la Barbade, ont fait le vœu de planter plus de 11 milliards d’arbres.
Plus de 100 dirigeants du secteur privé se sont engagés à accélérer leur transition vers l’économie verte. Un groupe réunissant les plus grands détenteurs d’actifs financiers de la planète – représentant plus de deux mille milliards de dollars – a pris l’engagement de rendre ses portefeuilles d’investissement neutres en carbone d’ici 2050.
«Mais toutes ces initiatives, aussi importantes soient-elles, ne suffiront pas», affirme M. Guterres.
«Les personnes qui nient le changement climatique et les principaux émetteurs ne peuvent plus se cacher. Je continuerai de les encourager à faire bien plus chez eux et à soutenir des solutions économiques vertes à travers le monde», ajoute-t-il. «Notre planète requiert une mobilisation vraiment planétaire».
Si le monde veut éviter «le précipice climatique», il faut, selon la communauté scientifique, réduire de 45% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050 et limiter la hausse des températures à 1,5 degré d’ici la fin du siècle. « C’est la seule façon d’assurer l’avenir de notre monde», déclare le Secrétaire général.
«Trop de pays semblent encore accros au charbon, alors même que des solutions moins chères et plus écologiques sont d’ores et déjà disponibles. Nous devons avancer bien plus sur la tarification du carbone, veiller à ce qu’aucune nouvelle centrale au charbon ne soit construite à partir de 2020 et supprimer les milliers de milliards de dollars de subventions payées par les contribuables en faveur d’une industrie fossile en voie de disparition», souligne M. Guterres.
«Dans le même temps, les pays développés doivent respecter leur engagement de lever d’ici 2020 100 milliards de dollars par an auprès de sources publiques et privées afin d’aider les pays en développement dans leurs efforts d’atténuation et d’adaptation au changement climatique», ajoute-t-il. (Fin)